L’Astrolabe et La Scène nationale se sont associées pour recevoir ce vendredi soir Archive , groupe londonien de rock qui effectue une grande tournée pour fêter ses vingt cinq ans. Fondé en 1995 par Danny Griffiths et Darius Keeler, il a changé de personnel, de forme et un peu d’inspiration. Mais les fondateurs sont toujours là et le son Archive aussi.
La musique joue toute seule avant même que les musiciens soient sur scène ! C’est un peu une marque de fabrique, ces sons continus aux lentes et modestes variations qui sortent de machines, et qui continuellement sous-tendent le groupe. Le noir de la salle est soudain envahi par un jeu de lumières époustouflant, sculptant l’espace et reliant le public et les musiciens. Vertes et violettes au début, elles prendront tout au long du concert toutes les couleurs et toutes les formes.
Du rock progressif sombre et puissant
Et la musique s’élève dans cet environnement malgré tout assez sombre. Les claviers et machines électroniques continuent leur travail de fond, la basse elle aussi souvent continue rajoute à l’impression de se trouver dans une grosse machine qui va bientôt prendre son envol. Mais on reste sur terre, seules les sensations augmentent.
La musique d’Archive, qui puise sa source dans plusieurs inspirations mais qui peut se résumer en rock progressif, est une lente montée. Presque tous leurs morceaux commencent dans la complainte épurée, et puis l’utilisation de multiples répétitions avec des variations légères font monter l’intensité du son, donc la puissance. Et on est pris, ça fonctionne, ça rentre par les yeux et par les oreilles. C’est prenant, physiquement prenant, tant les décibels décoiffent. Cette musique sombre devient fascinante et l’auditoire conquis se laisse entraîner dans un voyage de science fiction du XXe siècle.
Happy birthday
Cette tournée 2019 fête leur 25 ans. Mais cette musique, au fond, n’a pas vraiment d’âge. Le fameux « fuck u », qui date de 2004, n’a pas pris une ride. Il semble même plus fort que certains morceaux plus récents. A vingt cinq ans, le groupe garde une énergie impressionnante. Ils ont joué deux bonnes heures, en donnant beaucoup, et n’ont pas rechigné à un bis en bonne et due forme. Ils ont bien mérité leur gâteau d’anniversaire.
BC