L’ex-adjointe à la culture d’Orléans a officialisé le 19 novembre sa candidature à la mairie lors d’une conférence de presse à Saint-Marceau au cours de laquelle elle a expliqué les raisons de son choix et esquissé quelques mesures de son futur programme.
Nathalie Kerrien, candidate Mairie Orléans
Nathalie Kerrien avait choisi le café Le Calumet place de la Bascule à Saint-Marceau pour répondre aux questions de la presse locale. Celle qui avait démissionné en juin dernier de son poste d’adjointe à la culture après l’affaire ” Carré” a donc décidé de se lancer dans l’arène politique après plusieurs mois de réflexion. Une candidature qui porte donc à trois les listes de droite à Orléans, du jamais vu dans la Ville depuis l’après-guerre. Pour autant Nathalie Kerrien se défend de vouloir siphonner des suffrages au maire sortant, Olivier Carré. ” C’est dégueulasse d’insinuer cela ! “ s’énerve t’elle, même si “l’encore” conseillère municipale s’attend à être prochainement exclue de la REM (République en Marche) qu’elle avait rapidement rejoint, séduite. Et de préciser que l’éclatement de la droite n’est pas propre à Orléans. Elle indique aussi qu’elle n’a pas l’intention de se rallier à Serge Grouard au second tour.
Une candidature hors des contraintes des partis.
Car Nathalie Kerrien se présente hors des partis et sans aucun soutien de parlementaires locaux. Ni le député Modem Richard Ramos, ni la députée REM Caroline Janvier dont elle est pourtant proche mais qui a décidé de ne pas s’impliquer dans les municipales. Un choix qui lui permet dit-elle ” d’être beaucoup plus libre ” et de pouvoir constituer sa liste ” sans tractations, ni quotas à respecter entre les partis ” . Dans la foulée Nathalie Kerrien précise que si elle est élue, elle sera maire et seulement maire, et donc pas présidente de la Métropole, critique à peine voilée vis-à-vis d’Olivier Carré qui cumule actuellement les deux fonctions. Selon elle un binôme serait plus efficace.
Une liste de non élus mais non estampillée citoyenne
Concernant la liste, qui est en cours de constitution, l’ex-journaliste de France 3 veut s’entourer de non-élus mais elle fait la moue quand on évoque une liste citoyenne : “ Pour moi ce mot n’a guère de sens dans ce contexte, les élus aussi sont des citoyens “. Elle ne donne pas de nom non plus “J’en parlerai plus tard “ précise t-elle. Ce qui ne l’empêche pas de beaucoup échanger avec la liste citoyenne de Philippe Rabier Orléans Ensemble.
Nathalie Kerrien, candidate Mairie Orléans
Une candidature de femme
Le fait d’être une femme a pesé également dans sa décision. ” Je me présente par souci d’équilibre face à un exécutif local où l’on est loin de la parité. Je pense aussi qu’une femme a un regard différent de celui d’un homme sur les questions du quotidien dont s’occupe majoritairement une mairie. Je souhaite d’ailleurs que Dominique Tripet cheffe de file de la section orléanaise du PCF soit tête de liste (ce qui est loin d’être fait puisque Dominique Tripet présentait un programme d’union avec le PS lundi dernier, ndlr). Avec aussi le regret de ne pas avoir fait plus avancer cette question durant son mandat d’adjointe à la culture.
Comme beaucoup d’autres candidats, Nathalie Kerrien entend garder son état d’esprit d’élue, être sur le terrain et à l’écoute des gens. “La politique locale c’est de la proximité et quasiment uniquement que cela. L’idée c’est d’écouter les revendications individuelles pour en tirer ensuite une décision qui serve l’intérêt général “.
Beaucoup de jeunes sur la liste, préoccupés par les transports
Nathalie Kerrien a déjà rallié des jeunes sur son nom, entre 22 et 27 ans. Sans pour autant renoncer à l’expérience des retraités et des moins jeunes, elle entend donner de vraies responsabilités à ceux ” qui seront la ville de demain ” . Parmi les thèmes évoqués par les juniors celui des transports en commun revient souvent, mais aussi l’emploi, la culture, la vie nocturne…Justement concernant les transports, Nathalie Kerrien s’engage si elle est élue à faire l’expérimentation de cinq mois, prévue en 2015 puis abandonnée, de fermer une voie de circulation automobile sur le Pont Royal pour laisser plus de place au vélos et aux piétons. En revanche selon elle, la gratuité des bus et trams coûterait trop cher aux Orléanais , elle préfère un tarif social.
La culture, une nécessité et non un gadget
Parmi les thèmes chers à Nathalie Kerrien, il y a également le souci de la démographie médicale avec l’impératif de dépasser le tabou du salariat des médecins et bien sûr la culture dont elle entend préserver coûte que coûte le budget avec l’urgence de renforcer la lecture publique amorcée avec la gratuité des médiathèques de la ville ” des lieux sociaux fréquentés par tout le monde ” .
Une volonté de transparence politique
Pour financer sa campagne, Nathalie Kerrien a fait un emprunt personnel de 50. 000 euros . Elle a également le soutien de quelques donateurs, dont elle donnera les noms ultérieurement et les membres de la liste mettent aussi la main à la poche. Elle promet une transparence totale sur les finances engagées mais se pose en revanche la question de l’utilité ou non d’un local de campagne.
Sophie Deschamps