Par 64 voix contre 37 Olivier Marleix, 48 ans, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, député de la seconde circonscription d’Eure-et-Loir échoue au second tour à prendre la présidence du groupe LR de l’Assemblée nationale pour succéder à Christian Jacob devenu patron du parti en crise après avoir présidé le groupe pendant près de 9 ans. C’est Damien Abad, 39 ans, qui a été élu ce mercredi à l’issue d’un scrutin interne. Cet élu de l’Ain, est un “méthodique” très “volontaire”, qui a fait son chemin au sein du parti de droite, naviguant de Bruno Le Maire à François Fillon.
Au départ ils étaient six candidats au poste, deux femmes, quatre hommes. Un nombre de prétendants élevé pour un tel poste ce qui traduit une absence de leader bien identifié. Tous étaient d’accord sur la nécessité de « trouver un nouveau souffle, d’être plus audible au sein du parlement et plus visibles dans le débat politique aux yeux des Français ». Olivier Marleix n’a cessé de mettre en avant « une alternative pour 2022 et la défense d’une nouvelle stratégie « projet contre projet ».
M. Abad avait été en 2012 le premier élu handicapé à siéger à l’Assemblée, prévenant d’emblée que son engagement politique n’était « pas lié à (s)on handicap » qui n’est « ni un frein ni un moteur ». Il est atteint d’une maladie rare, l’arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité. Petit-fils de mineur né le 5 avril 1980 à Nîmes (Gard), ce diplômé de Sciences Po a été président des Jeunes Centristes avant d’être élu plus jeune eurodéputé français en 2009.
Soutien de Bruno Le Maire lors de la primaire de 2016 avant la présidentielle, il avait ensuite fait campagne pour François Fillon, sans démissionner de son équipe contrairement à d’autres. « Volontaire » aux yeux de ses collègues, il était à pied d’œuvre pour la présidence du groupe des 104 députés LR depuis des mois, de manière « très offensive ».
Jusqu’à récemment vice-président de LR sous la présidence de Laurent Wauquiez, M. Abad avait fait le choix de ne plus occuper de fonctions exécutives au sein du parti pour se concentrer sur cette candidature. Il s’était déjà présenté face à M. Jacob en 2017.Le député a affiché mercredi sa volonté de “rassembler” les “104 PME” que constituent les députés LR, et de montrer que le groupe est aussi une “force de proposition qui peut incarner l’alternance”.