En ce 1er novembre la journée mondiale du véganisme est l’occasion de faire un focus sur 5 idées reçues relayées couramment vis-à-vis de ce mode de vie dont on parle certes de plus en plus dans les médias mais qui reste encore mal connu du grand public.
1ère idée reçue: c’est une lubie de bobos qui ne va pas durer.
De fait, un sondage réalisé par You Gov les 16 et 17 octobre derniers révèle que 74% des Français estiment que le véganisme est une mode. Toutefois, 65% des 1027 personnes interrogées font la différence entre un végétarien (ni viande ni poisson) un végétalien (aucun produit d’origine animale) et un végane ( aucun produit d’origine animale y compris pour ses vêtements et les objets du quotidien ). 85 % des sondés n’envisagent pas de changer de régime alimentaire alors que 6% y sont favorables. Parmi les raisons invoquées il y a la préservation de l’environnement et de la planète (37 % ), la protection de la vie animale (33 %) et la santé (25 %).
Cependant l’idée de s’abstenir de manger des animaux ne date pas d’hier, elle est au contraire très ancienne. Ainsi Pythagore ( né en 580 avant J-C) avait pour principe de ne pas manger aucune créature possédant, comme l’homme, deux yeux.
Plus près de nous on peut également citer Jean-Jacques Rousseau ou Gandhi qui né dans une famille hindoue de caste traditionnellement végétarienne ne consommait ni viande, ni poisson ni œufs.
2ème idée reçue : les véganes se privent de toutes les bonnes choses de la gastronomie.
Eh oui quand on est végane adieu steak tartare, foie gras, camembert, cassoulet ou entrecôte bien saignante ! Mais l’on se motive vite lorsque l’on prend conscience que ces plats sont le produit d’une souffrance animale inutile et cruelle pour le seul plaisir de nos papilles. Passer à une alimentation végétalienne demande certes un effort au départ mais l’enjeu en vaut la chandelle avec la découverte de nouvelles façons savoureuses de cuisiner les nombreux fruits et légumes qui existent de par le monde.
D’autant qu’il existe de nombreux livres de cuisine végane aussi bien pour les débutants que pour les experts. Sans oublier le grand chef Alain Passard qui concocte des plats somptueux à base de légumes dans son restaurant parisien l’Arpège (3 étoiles).
3ème idée reçue : Les véganes sont tous carencés.
C’est peut-être la fausse idée la plus répandue à propos du véganisme. En fait quel que soit son régime alimentaire, pour être en bonne santé toute personne doit consommer une nourriture variée, équilibrée, saine, avec des produits si possible bio et de saison. Donc les carences peuvent atteindre tout le monde. Il existe toutefois une exception il est vrai chez les véganes, c’est la carence en B12 .Une vitamine disponible seulement dans la nourriture animale (viandes, poissons, crustacés et certains fromages) mais pour y pallier il suffit de se supplémenter grâce à des comprimés ou un spray.
Enfin, concernant le calcium et les fameuses protéines dont on nous parle sans cesse, sachez par exemple qu’il y a plus de protéines dans le quinoa que dans la viande rouge et plus de calcium dans les brocolis que dans le lait de vache.
4ème idée reçue : ” Il y a trop à faire avec les humains pour se soucier des animaux “.
Une telle affirmation sous-entend que les véganes seraient plus soucieux du bien être animal que des malheurs des humains. Mais comme le dit si joliment Lamartine : ” On n’a pas deux coeurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un coeur ou on n’en a pas. ” .
D’ailleurs, le courant philosophique de l’antispécisme est né dans les années 70 pour dénoncer le fait que l’espèce à laquelle appartient un animal n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter. L’antispécisme refuse donc de placer l’humain au-dessus des animaux.
On remarque en revanche que face au manque d’arguments pour justifier la mort des animaux, le sort des humains est souvent invoqué à tort et à travers. Ainsi, interrogé sur la corrida le comédien Pierre Arditi, a expliqué le 22 octobre sur France 5 dans C est vous, sans ciller “C’est un art et non une boucherie “ avant de s’emporter sur le fait que la volonté d’interdire la corrida aux mineurs en France fait plus de bruit que les violences faites aux Kurdes en Syrie et en Turquie (sic). Outre que l’affirmation est fausse (il y a actuellement de nombreux reportages dans les médias sur les exactions faites aux Kurdes) le comédien estime que la souffrance animale n’a aucune importance dès l’instant où la mise à mort du taureau est un geste artistique, donc digne de notre admiration !
Laissons plutôt la parole une nouvelle fois à Pythagore : ” Tant que les hommes massacreront les animaux, ils entre-tueront . “
5ème idée reçue : “Si on arrêtait de manger les animaux, ils disparaîtraient ou ils nous envahiraient ” .
Là il faut bien reconnaître que la réponse ne va pas de soi d’autant que les deux affirmations se contredisent . Alors, si l’élevage de vaches, poules, cochons s’arrêtait, eh bien oui ils disparaîtraient puisque plus aucun agriculteur ne voudrait s’occuper d’eux car non pourvoyeurs de revenus. Mais c’est oublier un peu vite les 74 milliards d’animaux (hors poissons) qui disparaissent bel et bien chaque année dans le monde pour nourrir les humains.
Ensuite l’idée que ces animaux nous envahiraient, puisque libérés, est assez fausse puisque créés par l’homme ils seraient incapables de s’adapter au milieu naturel dont ils ne sont pas issus et donc ils disparaîtraient également.
Rappelons enfin que quelques trop rares sanctuaires accueillent en France des animaux sauvés des abattoirs ce qui leur permet de passer une retraite bien méritée tout en étant choyés pour eux-mêmes. C’est le cas du refuge du Vernou en Eure-et-Loir.
Où manger Végane dans la région Centre-Val-de-Loire ?
Les restaurants véganes restent rares dans notre région mais de plus en plus d’établissements “classiques” mettent des plats végétaliens sur leur carte. Il est également assez facile de dénicher des plats véganes dans les restaurants asiatiques même s’ils ne sont pas toujours signalés comme tels. Il est aussi possible de demander aux patrons de bistros de modifier un plat ou d’enlever un ingrédient pour le rendre végétalien.
Pour les restaurants 100% véganes citons depuis 2014 ” Un piano dans la théière” à Orléans
A Tours, ” Tahina” propose depuis 2016 une cuisine libanaise 100% végétale.
Enfin la démarche des VegOresto permet à de nombreux restaurants de tester un soir précis un menu Végane sur la clientèle. Si la soirée est réussie la plupart des établissements introduisent ensuite ce menu sur leur carte.
S.D.