Contesté pour son soutien à Olivier Carré l’élu rend son mandat, poussé vers la sortie par les parlementaires LR du département. Pour autant il ne fait pas volte-face et confirme son soutien au maire d’Orléans.
Jean-Noël Milor, secrétaire départemental et Olivier Geffroy, ex-président
Son mandat de président des Républicains du Loiret aura duré juste un an. Élu en octobre 2018, il a décidé de démissionner à compter du 30 octobre et l’a fait savoir par lettre à l’ensemble des militants du département. Il est vrai que sa situation devenait intenable. D’abord en ayant apporté son soutien à la liste qui sera conduite par Olivier Carré avec le soutien de la République en marche, ce qui a créé de nombreux remous en interne. Ensuite par la pression exercée par les quatre parlementaires LR du Loiret (le sénateur Jean-Noël Cardoux et les députés Jean-Pierre Door, Marianne Dubois et Claude de Ganay qui la semaine dernière demandaient officiellement à Olivier Geffroy de démissionner de la présidence du Loiret. Dernier avatar enfin la réunion le 28 octobre de la Commission nationale d’investiture qui a désigné Serge Grouard comme chef de file des Républicains pour les municipales à Orléans. Et cela alors même que M. Geffroy avait demandé la même investiture à cette CNI qui n’a même pas examiné sa candidature puisque Serge Grouard a été désigné à l’unanimité.
Sous étiquette LR!
Dans sa lettre de démission (voir ci-dessous) Olivier Geffroy confirme son soutien à Olivier Carré dont « le bilan de la mandature est au moins aussi bon que ceux qui ont pu être présentés aux Orléanais depuis 2001 » (c’est à dire depuis l’élection de Serge Grouard comme maire d’Orléans). De même il annonce qu’il partira au combat sous étiquette LR, certes sans le soutien su siège national de LR. « Pour autant écrit-il, je n’entends pas mettre ma carte d’adhérent, dont je fête cette année le vingtième anniversaire, dans ma poche ».
La cacophonie devrait donc se poursuivre avec des candidats estampillés LR sur plusieurs listes. Bon courage au futur président des Républicains du Loiret pour recoller les morceaux !
J.-J.T.
La lettre de démission d’Olivier Geffroy
« Grâce à votre soutien et à votre confiance, j’ai été élu à la présidence de la fédération des Républicains du Loiret l’an passé. Je souhaitais, et je souhaite toujours, y apporter le renouveau dont notre famille politique a singulièrement besoin. Je me suis réjoui en cela de la victoire de Christian Jacob, que j’ai soutenu et qui va pleinement dans ce sens. Avec François Baroin, avec Guillaume Peltier, avec Constance de Pélichy qui fait désormais partie de l’équipe nationale et que je félicite, nous avons des espoirs sérieux d’engager enfin le travail de reconquête.
Dans ce chemin, les élections municipales représentent une étape importante. Comme j’ai pu le dire souvent lors du cycle de formation que j’ai souhaité pour nos candidats, c’est par la base que nous regagnerons de la crédibilité aux yeux des Français. Parce que nous avons de très bons élus locaux et candidats, bien ancrés dans leurs territoires et proches de leurs concitoyens, ces élections municipales seront pour nous une étape positive, j’en suis intimement persuadé. Chaque liste obéit à une configuration singulière. Nos candidats le savent bien, eux qui sont au plus près du terrain. Je leur adresse tout mon soutien et leur fais entière confiance sur leur capacité à trouver, dans chaque commune du Loiret, la voie de la victoire.
Si je suis optimiste sur notre capacité de rebond dans le Loiret, je regrette, à l’inverse, la façon dont la préparation des élections municipales se passe sur Orléans. Je sais que vous vous posez des questions sur ce sujet. Notre famille est en effet divisée sur la conduite à tenir. Pour ma part, vous le savez, je souhaite poursuivre dans le droit fil de ces 5 dernières années au sein d’une Majorité municipale ouverte, représentant la diversité des Orléanais et dans laquelle les élus LR ont toute leur place. Olivier CARRE, maire d’Orléans, est candidat à sa propre succession. Ses valeurs sont proches des nôtres. Je regrette évidemment qu’il soit parti de notre famille politique en 2017 après avoir été l’un de nos parlementaires. Mais il n’a rejoint aujourd’hui aucun parti sinon celui des Orléanais. Le soutien qu’il a obtenu de LREM ne me semble pas, s’agissant d’une élection municipale où le critère partisan est largement second aux yeux des électeurs, être un obstacle à la construction d’une majorité la plus large possible, reconduction d’une majorité qui fonctionne d’ailleurs aujourd’hui.
Je ressens profondément que nos compatriotes attendent de nous autre chose qu’une guerre des partis, desquels ils ont tendance à se détourner. L’élection municipale n’est pas, pour moi, un champ de bataille partisan. Le fait est que, depuis 5 ans, je travaille, comme plusieurs membres de notre mouvement, en confiance et en accord avec les décisions que nous prenons collégialement dans la Majorité municipale. Le bilan de notre mandature est au moins aussi bon que ceux qui ont pu être présentés aux Orléanais depuis 2001. Je souhaite, comme l’essentiel de la Majorité municipale, que ce travail se poursuive et que notre Mouvement y prenne toute sa part, en responsabilité. Dans ce cadre, j’ai sollicité d’être désigné chef de file des LR pour déterminer les conditions de notre participation à cette liste d’intérêt municipal. La commission nationale d’investiture s’est réunie hier et a tranché, dans des conditions que je considère être d’exception. Il est rare en effet qu’elle se réunisse avec un préavis aussi court et durant des vacances scolaires. Il est rarissime qu’elle se déroule sans le président ni le secrétaire départemental concernés, a fortiori lorsque ce président a fait préalablement savoir son indisponibilité matérielle pour cause de déplacement à l’étranger. Il est étonnant qu’elle ne privilégie pas la constance et la fidélité au Mouvement. Il est troublant que sa décision soit annoncée par voie de presse plusieurs jours avant sa réunion. Mais je respecte nos statuts. Je ne me prévaudrai donc pas du soutien du Siège national des Républicains. Dont acte. Pour autant, je n’entends pas mettre ma carte d’adhérent, dont je fête cette année le vingtième anniversaire, dans ma poche.
Convaincu qu’il faut un rassemblement large, et non une division artificielle, pour éviter un basculement à gauche de notre Métropole, je resterai fidèle à mon Mouvement, à la Majorité municipale et à mes convictions pour gagner les suffrages des Orléanais. Afin de tirer toutes les conséquences de cette situation politique et désireux de préserver l’unité du Mouvement, je vous rends, à compter de ce jour, le mandat de président que vous m’aviez confié en octobre 2018. Je vous remercie pour votre confiance et pour les soutiens qui, nombreux, se sont manifestés ces dernières semaines. Je vous prie de croire à la pleine sincérité de mon engagement et à ma totale détermination à défendre nos valeurs et notre projet, pour Orléans et pour le Loiret »