Après l’apéro concert très agréable de mercredi soir, animé par le Crystal Silence Quartet dans le hall du Moulin de la vapeur à Olivet, première soirée de concerts en ce jeudi. En deux parties, comme tous les soirs, devant une salle pleine.
cl Marie Line Bonneau
Stephan Oliva tout d’abord, en piano solo. Fou de cinéma, ce jazzman nous entraîne dans les films qui l’ont marqué. En jouant la musique, ou en l’évoquant. En brodant des mélodies évocatrices d’ambiances, ponctuées de refrains connus mais déformés parce qu’il se les approprie. Ses entrées sont soit directes, soit par les musiciens qui ont composé pour les films, Solal ou Herrmann par exemple. Si bien qu’il nous raconte son Godard ou son Hitchkock.
Ce ne sont pas seulement des ambiances, il peut aller fouiller les pupilles de Kim Novac dans les profondeurs de son piano, comme s’il en extirpait l’angoisse du personnage en même temps que le charme de ce regard ! Ou déstructurer India Song pour aller au delà de la rigueur lancinante de cet air mythique. Ou rappeler, avec Nino Rota, que trois petites notes bien placées font autant d’effet qu’une symphonie.
Seul à son piano, on pense évidemment, en écoutant Stephan Oliva, aux pianistes du muet, comme s’il nous racontait un film qui n’existe pas, uniquement projeté sur l’écran noir de cette nuit que l’on voudrait blanche tant l’exercice est agréable !
Un autre espace, une autre respiration
cl Marie Line Bonneau
En deuxième partie, le groupe Tanafas est venu, lui, nous raconter le désert. Un désert ancestral et moderne, un blues que les Africains savent si bien régénérer. D’un coté un guitariste limpide et brillant, Réda Chami, aux riffs sortis du rock des années soixante comme osent encore le faire si bien les musiciens du désert. Clapton chez les Tinariwen ! De l’autre l’implacable rythmique d’Adrien Chennebault, même à la calebasse, et la basse très régulière d’Oliv Poulot, cadrent avec rigueur le groupe et offrent un très bel écrin à la voix de Georgia Hadjab. Des chants traditionnels mais bousculés, des modulations proches des complaintes traditionnelles berbères, des histoires en français et en berbère de sable, de terre et de cœur.
Bravo à Gérard Bedu, qui a rassemblé pour le Moulin ces très bons musiciens, construisant ainsi une soirée riche en images variées.
Les absents pourront bien sûr se rattraper vendredi et samedi.
BC
“Jazz au Moulin”
8ième édition
Du 15 au 19 Octobre 2019 – 4 jours de jazz et blues
Tarif plein : 10 €, Tarif réduit : 5 €, Pass 3 concerts ‘Jazz au Moulin’ : 15 €
En partenariat avec le Nuage en Pantalon
Tout le programme
Georgia Hadjab cl Marie Line Bonneau