Pour cette nouvelle édition consacrée à « nos années de solitude » le Frac-Centre Val de Loire a totalement investi la ville et ses lieux culturels mais aussi en s’éclatant hors les murs dans la région. A voir absolument avant le 19 janvier.
C’est un véritable festival, une explosion de couleurs et d’expressions, un feu d’artifice d’œuvres toutes dérangeantes ou interrogatives de notre monde. Alors que de nombreuses manifestations consacrées à l’architecture souffrent ou disparaissent -comme la Biennale de Lyon- le Frac-Centre et ses soutiens -État, région, Ville d’Orléans-ont fait le choix de porter à bras le corps cette manifestation assez unique en France. Il est vrai que ce Frac est lui-même assez unique pour être entièrement consacré à l’architecture contemporaine.
Abdelkader Damani, directeur du Frac et co-commissaire de la Biennale
Il y a deux ans le directeur du Fonds, Abdelkader Damani nous avait fait voyager dans les rêves. Cette fois, inspiré par Garcia Marquez et ses 100 ans de solitude il veut nous interpeller sur « nos années de solitude ». « La vie est un hymne à la solitude proclame cette Biennale, un désir d’éloignement, le plaisir d’être loin. Non que cela soit une nécessité, mais par une étrange et mystérieuse collision des pensées, vivre est un besoin viscéral d’une nostalgie solitaire des déséquilibres. La solitude est une attente, une protection du monde. Pouvoir être seul·e, voilà l’affaire du siècle. Cette Biennale est un appel pour un archipel des solitudes. »
La Biennale éclatée dans 14 lieux
La Biennale a ouvert ses portes jeudi
Loin d’être un isolement la « solitude est nécessaire à-notre propre liberté » affirme Abdelkader Damani co-commissaire de l’exposition avec l’italien Luca Galofaro, secondés par six commissaires invités « à conter les récits des solitudes à travers le monde, là où l’architecture est encore une forme d’engagement dans le réel et une « promesse » pour les libertés ».
Si le cœur de la Biennale bat aux Turbulences la manifestation s’éclate dans 14 lieux, à Saint-Pierre-le -Puellier, au Théâtre, à La Source, rue Jeanne d’Arc, dans les cryptes Saint Avit et Saint Aignan, au parc floral, etc. Loin d’être enfermée sur elle-même la Biennale fait œuvre participative, certes avec 65 artistes présentés dont l’architecte français méconnu Fernand Pouillon, mais aussi grâce à des partenariats avec des villes (Vierzon, Azay-le-Rideau), avec des écoles d’architecture, des écoles d’art, des universités ou des associations, etc.
Tout pour le public
Olivier Carré découvre la Biennale
Le principal défi pour le Frac est d’élargir son public, pour attirer, toucher, séduire des curieux qui rentrent rarement dans l’univers de l’art contemporain. Pour cela de gros moyens ont été déployés avec des médiateurs sur place ou encore à triporteur rue Jeanne d’Arc et surtout avec une multitude de manifestations : visites flash, visites des coulisses, visites commentées, visites en continu mais aussi balades urbaines et visites parcours. Ce sera vrai aussi via des « conversations » avec des artistes et des architectes, des lectures, projection-débat, avec l’accueil mercredi 16 octobre du « Parlement des écrivaines francophones ». Ces animations culmineront les 19 et 29 octobre pour les Journées Nationales de l’Architecture. Et naturellement tout sera GRATUIT. De quoi satisfaire toutes les attentes et toutes les émotions. De quoi aussi bien remplir ces 100 jours de solitude puisque cette Biennale révèlera ses secrets jusqu’au 19 janvier.
J.-J.T