La Source est une fête: une mi-temps d’illusion
Devant près de 5700 spectateurs prêts à vibrer et à partager l’enthousiasme avec une équipe relancée par la belle prestation contre Le Havre, puis par la victoire à Troyes, les footballeurs orléanais ont fourni une pâle copie, prudente et chanceuse en première mi-temps, catastrophique en seconde.
Pourtant, après un départ timoré, sur un magnifique coup franc distillé par Thill, Lopy de la tête ne laisse aucune chance à Leca pour donner l’avantage à Orléans à la 29e : 1-0.
On se dit que la Bonne Fortune est vraiment avec l’USO quand à la 44e, une énorme boulette du portier orléanais Vachoux qui relâche le ballon derrière sa ligne est annulée par l’arbitre pour une faute lensoise providentielle.
L’USO perd le Nord: prendre une bâche contre Bachelet
Mais à la reprise, tout a changé, il n’y a plus qu’une équipe sur le terrain, qui déroule son jeu sans opposition ni révolte, et la malchance change définitivement de camp. Pour un peu, on se croirait au Japon, au cœur de l’un de ces matchs que le XV de France, virant en tête à la pause, est incapable de maîtriser, comme tétanisée de mener au score, avec une multiplication de forfait sur blessure.
Ayant perdu tout fonds de jeu, Orléans déjoue, recule, fait des fautes et laisse des boulevards dans sa défense.
Lens reprend confiance et égalise logiquement à la 63e, bien aidée par son ancien portier qui plonge dans les pieds de Mauricio pour mieux donner en offrande le ballon à Sotoca. 1-1.
Le calvaire de Vachou, cible du kop lensois
À peine 4mn plus tard, alors que Cambon, la clef de voûte de La Défense, sort sur blessure après Demoncy et Pinaud, les Lensois en profitent pour prendre l’avantage sur corner par une tête de Radovanovic, Vachoux ayant dû confondre bon de sortie et absence de sortie. 2-1 pour le Racing club de Lens.
Décimé par les blessures, obligée de laisser sur la pelouse D’Arpino et Benkaid sur une jambe pour ne pas être en infériorité numérique, l’USO sombre définitivement sur une but « casquette » de Robail à la 79e. Ce coup du sort déchaîne les moqueries des supporteurs lensois à l’encontre du malheureux portier de nuit orléanais, au cœur de l’arène devant la mal nommée « tribune Orléans », suppliciante comme un roman d’enfance de Yann Moix. Le penalty transformé à la 86e par Banza n’est plus qu’anecdotique.
La Source du Loiret à sec, et boire le Bouillon, c’étaient les corons
Si le RC Lens peut continuer à rêver à un retour dans l’élite, plus que jamais pour l’USO c’est le maintien qui redevient l’objectif unique du fait d’un début de saison raté. Et avec un gardien en perte de confiance, qui va devoir regagner ses galons, au risque de voir revenir l’hypothèse du retour de l’occasion Renault. Prochaines étapes des montagnes russes, un sommet alpin à Grenoble, avant le derby contre la Berrichonne le 25 octobre, déjà décisif pour éviter que la Toussaint ne se confonde avec une fête mortuaire.
Paul Vuizet