Les compétiteurs du futur scrutin local fourbissent leurs armes, tentent par tous les moyens de sonder l’opinion publique et de peser sur leurs futurs adversaires en montrant leurs biceps, voire leur force de frappe.
Pour tous les candidats potentiels, une élection municipale obéit à un calendrier bien établi : constitution d’une équipe et travail en interne l’été, « sortie du bois » en septembre pour montrer sa présence, dévoilement de l’équipe des 55 colistiers en janvier, programme en janvier-février, scrutins les 15 et 22 mars. Entre chaque échéance des temps morts sont mis à profit pour jouer des coudes, s’imposer dans les médias, lancer des ballons-sondes du genre « et si je me présentais ».
Parachutages ?
Olivier Carré , un maire en péril?
Seule certitude aujourd’hui : Olivier Carré sera à la tête d’une liste avec le soutien de La République en Marche, des Républicains (Olivier Geffroy patron départemental de LR vient de le réaffirmer) et peut être d’autres partis proches du centre. Face à lui une liste de gauche rassemblée (hors la France Insoumise) devrait être conduite par l’EELV Jean-Philippe Grand même si certains socialistes estiment cette tête de liste verte pas automatique et lui aurait préféré un « demi parachutage » d’Olivier Faure ancien élève du lycée Pothier et de l’université de la Source et actuel patron du PS. Une hypothèse fortement rejetée par l’intéressé qui ne garde pas que des bons souvenirs d’Orléans. Autre « parachutage de proximité » : celui de Pierre Allorant doyen de la Fac de Droit mais qui, outre le fait qu’il réside à Olivet, aurait une envie mesurée de se lancer dans l’arène et cela d’autant plus qu’il serait courtisé par plusieurs têtes de listes.
« Que la droite se déchire et s’entretue… »
Jean-Philippe Grand à la tête d’une liste verte-rose-rouge
Sur le papier cette liste verte-rose-rouge a peu d’espoir de succès en naviguant autour de 30-35%. Et encore faut-il rassembler la galaxie rose émiettée notamment le « rassemblement citoyen » Orléans Ensemble mené par Philippe Rabier qui commence à récolter quelques fruits avec le renfort de l’élu ex-vert Thierry Soler et de l’ancien patron du PS Olivier Frézot. ? Et pourquoi pas Tahar Ben Chaabane candidat déclaré voici quelques mois mais devenu silencieux et absent du débat local. Seul espoir pour la gauche rassemblée : que la droite se déchire et s’entre-tue… ce qui semble bien parti !
Même si la gauche dénonce la main sur le cœur les campagnes de boules puantes et de lettres anonymes elle ne suit pas sans un certain intérêt la campagne de dénigrement menée contre le maire empêtré dans ses frais de déplacement. Si cette campagne nauséabonde feuilletonnait alors un espace pourrait se dégager pour la gauche. Pour elle seule une triangulaire au second tour pourrait être synonyme de reconquête orléanaise.
Hypothèse encore plus solide si le Rassemblement National réussissait à constituer une liste de 55 noms même si Orléans reste toujours une terre de mission pour le lepénisme.
Petits soldats en première ligne
Nathalie Kerrien candidate?
C’est aujourd’hui l’hypothèse la plus crédible : logiquement la minorité de la majorité municipale devrait partir au combat. Mais ce « quarteron » (Grouard, Lemaignen, Montillot, Martin) fort de 15 élus est d’abord constitué d’anciens adjoints et conseillers qui manifestaient peu d’appétit pour se représenter en 2020 et surtout d’élus aguerris qui auront du mal à parler de rajeunissement ou de renouvellement…
Alors pourquoi pas envoyer en première ligne des petits soldats avides d’existence politique ? Mais le peuple n’est pas toujours reconnaissant des Brutus qui assassinent le père. Pourquoi pas alors envoyer au combat l’ancienne adjointe démissionnaire à la culture Nathalie Kerrien qui vient à nouveau de manifester son intérêt pour ce combat, elle qui appartient à La République en Marche et qui pourrait défier un maire soutenu par la même République en Marche.
A défaut de sondage coûteux, des montages sont donc proposés à l’opinion, pour sonder, tester, soupeser, établir le bon équilibre et la meilleure réponse pour, à défaut de gagner, faire chuter Olivier Carré de son piédestal républicain. Il reste deux mois pour que la situation s’éclaircisse, pour que les appétits des uns se calment et que les crocs des autres s’acèrent
Un joyeux b….l en mars
Marie-Agnes Linguet, maire de Fleury
Cela dit rassurons-nous Orléans n’est pas seule au monde : tout comme la cité johannique nombre de villes vont connaître un joyeux b….l pour ce scrutin municipal. C’est vrai à Tours où le maire radical Christophe Bouchet, à la tête d’une majorité de droite éclatée veut l’étiquette en Marche alors que nombre de marcheurs n’en veulent pas. Ce sera vrai aussi à Blois ou à Romorantin où les pré campagnes se déroulent à couteaux tirés. Et que dire de Fleury-les-Aubrais où la maire Marie-Agnès Linguet a annoncé vendredi sans surprise sa candidature. Mais -remords ? – elle ne brigue plus l’investiture LREM qu’elle a pourtant sollicitée pour ne se réclamer que de son seul parti l’UDI. Elle devra pourtant faire face à une division sévère de la droite et notamment à une liste emmenée par Sophie Loiseau, l’ancienne adjointe, divers droite, à qui elle a retiré sa délégation à l’économie et l’emploi. Une porte ouverte à une possible triangulaire qui pourrait faire les affaires de Carole Canette à la tête d’une liste de gauche (peut-être) rassemblée. Reconquérir Fleury, garder Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Jean-de-Braye alors la gauche pourrait crier victoire !
Mais gageons que la politique spectacle va encore animer la vie politique de l’agglomération dans les prochaines semaines avec des rebondissements, du suspens et peut-être quelques surprises
J.-J.T