Sans surprise La République en Marche accorde son investiture au maire d’Orléans. Après un accord global sur le projet les négociations vont débuter sur la constitution de la liste qui sera dévoilée en début d’année prochaine. Richard Ramos du Modem se déclare « peu enthousiaste » de cette alliance.
Jihan Chelly référente de LREM pour le Loiret
C’était un secret de polichinelle mal gardé depuis quelques semaines. Mais cette fois c’est officiel et cela marque le lancement réel de la campagne municipale de mars 2020 : le candidat Olivier Carré vient de recevoir le soutien de LREM pour conduire une liste d’alliance. Comme pour toutes les villes de plus de 9 000 habitants le cas d’Orléans a été réglé directement par la commission nationale d’investiture de La République en Marche. « Mais nous avons discuté au niveau local pendant plusieurs semaines affirme Jihan Chelly, référente départementale de LREM, nous avons consulté nos comités locaux et les membre du collectif Orléans c’est vous, ce qui nous permet aujourd’hui de valider la position de la CNI ». Il y a quelques semaines encore les marcheurs locaux se montraient pourtant peu enthousiastes à l’idée de conduire un attelage avec Olivier Carré, empétré il est vrai dans ses affaires de notes de frais et de vie privée. « Mais Olivier Carré a changé se réjouit Jihan Chelly qui sera chef de file des marcheurs dans cette campagne, nous avons noté sa bonne volonté et sa prise en considération des positions de LREM. Les doutes ont été levés ».
Liste dissidente à droite ?
Parmi les conditions mises en avant pour un éventuel accord les marcheurs orléanais s’opposaient notamment à la présence de certains élus LR sur la future liste. Mais ces mêmes élus ont eux-mêmes résolu le problème en faisant le vide et une scission avec le maire, sans doute pour conduire une liste dissidente. Ce devrait être officiel lundi prochain lors du conseil municipal avec la constitution d’un groupe dissident (Grouard, Lemaignen, Montillot, Martin, Foussier avec une quinzaine d’autre élus), prélude à une future liste de droite « classique ». Avec la quasi-unanimité des marcheurs locaux -un seul Yann Chaillou a démissionné- les responsables de LREM peuvent donc « engager un travail de co-construction pour le rassemblement et l’intérêt général ». Les négociations vont donc se poursuivre avec Olivier Carré avant d’aboutir prochainement à un protocole d’accord qui définira le projet, la place du collectif Orléans c’est vous sur la liste et la co-construction de la campagne.
Stéphanie Rist s’interroge
Stéphanie Rist députée LREM du Loiret.
Un point sensible a été réglé : LREM ne revendiquera pas le siège de président de la Métropole qui continuera donc d’être occupé par le maire d’Orléans.
La liste, qui ne sera pas estampillée La République en Marche, ne sera dévoilée que début 2020 mais les grandes lignes du projet commun devraient être connues dans les prochaines semaines. « Nous ne sommes pas inquiets pour obtenir un bon accord se rassure Jihan Chelly, nos positions ont été prises en compte, ce n’est pas un combat d’égos surdimensionnés et les Orléanais en en assez des querelles stériles ». Pour autant les négociations sensibles vont débuter sur la répartition des places et des noms au sein de la liste commune. Jihan Chelly devrait en faire partie. La député Stéphanie Rist n’a pas encore décidé -ce sera fait la semaine prochaine- si elle soutenait de l’extérieur ou si elle intégrait la liste pour être simple conseillère municipale en conservant son mandat parlementaire.
Le caillou Ramos dans la chaussure
Richard Ramos député du Modem avec Emmanuel Macron
Les débats pourraient aussi être intenses sur la place d’autres composantes. « Nous voulons une liste d’alliance la plus large et la plus ouverte possible poursuit Jihan Chelly. On est prêts à travailler avec certains LR ouverts d’esprits et progressistes. Il faut aller au-delà des clivages politiques ».
En fait la difficulté pourrait venir de la majorité macronienne et surtout du Modem avec le député Richard Ramos. Interrogé par France Bleu jeudi matin, il a manifesté son peu d’enthousiasme à l’accord sans afficher un soutien automatique à Olivier Carré. Il voit dans l’accord une alliance pour “sauver une municipalité qui prend l’eau” et une « bouffée d’oxygène“ accordée par LREM au maire et à une municipalité « qui est aujourd’hui un bateau ivre, la majorité a explosé. Plus personne n’y comprend rien, les orléanais n’ont pas envie de ça », Il ne se dit même pas convaincu qu’Olivier Carré soit « le meilleur candidat pour mener une liste incarnant la majorité présidentielle à Orléans ». Richard Ramos se donne jusqu’à fin octobre pour « observer » et prendre une décision de soutien du bout des lèvres ou de conduite d’une liste dissidente. Mais Richard Ramos n’est pas Cédric Villani et Orléans n’est pas Paris…
J. -J.T.