La saison qui est loin d’être terminée se soldera dans la région par une fréquentation sans doute supérieure à 10% par rapport à 2018. Un résultat dû en grande partie à la commémoration des 500 ans de la Renaissance et à la Loire à Vélo A Orléans les touristes, certes moins nombreux que dans les châteaux, ont aussi répondu présents.
Léonard de Vinci aurait été un homme heureux ! Sa mort à Amboise le 2 mai 1519 à Amboise a rendu un grand service à la région. Bien qu’il n’ait vécu que trois ans en France Léonard de Vinci a laissé une image indélébile dans la région inévitablement associée à la Renaissance. La commémoration cette année des 500 ans de cette mort pilotée par la région fut un levier touristique incomparable. Il est vrai que la campagne orchestrée par près de 500 acteurs engagés, par plus de 700 évènements et de grandes campagnes de communication ont porté leurs fruits. Alors que la saison touristique est loin d’être terminé le bilan de la saison touristique tiré vendredi par François Bonneau et le Comité Régional du Tourisme est plus que positif. « C’est un résultat nettement supérieur à ce qu’on espérait, c’est le fruit d’une entente parfait entre les grands sites régionaux, entre notre histoire et la création contemporaine » s’est réjoui François Bonneau.
Avec une saison qui s’allonge de plus en plus en plus et malgré des épisodes caniculaires qui ont vu dans certains cas des baisses des 2/3 de la fréquentation le bilan est donc plus que prometteur. Fin septembre on pense ainsi que la fréquentation des touristes aura progressé de plus de 10% depuis le début de l’année. Un chiffre jamais vu !
Certes les 500 ans de la Renaissance ont boosté les grands châteaux du Val de Loire. La fréquentation du château d’Amboise a ainsi progressé de 20% fin août, le Clos Lucé de 33%, le Domaine de Chaumont de 12%. Mais le phénomène s’est diffusé et a touché toute la région : +39% à Meung-sur-Loire, +18% à Issoudun, +28% à Loches, +17% à Dreux. François Saint-Bris propriétaire du Clos Lucé espère finir la saison à plus de 500 000 visiteurs avec une forte proportion d’étrangers notamment des touristes italiens (+30%) même si 70% des visiteurs sont français.
Même satisfaction du côté des hôtels (+ 5 000 nuitées pour un total de 3,5 millions) avec 46% de nuitées étrangères. Si 20% des touristes se disent avoir été influencés par la Renaissance pour le choix de leur destination, une grande partie a aussi choisi la vallée de la Loire pour son réseau cyclable et notamment la Loire à vélo qui enregistre un nouveau record de fréquentation. La région qui se réclame « leader du tourisme à vélo » a ainsi enregistré une progression de 4% des passages à vélos mais +14% à Bléré ou +9% à Tours. Loin d’être marginale cette activité pèse désormais lourdement dans l’activité régionale avec l’an passé 34 millions d’euros de retombées économiques pour la Loire à vélo soit 13% de plus qu’en 2017.
La peur de la gueule de bois
Des résultats aussi prometteurs peuvent être grisants, voire dangereux pour l’avenir. « Il éviter la peur du vide » prévient François Saint-Bris qui va investir lourdement au Clos Lucé pour construire un nouvel équipement. De même pour François Bonneau qui veut éviter la gueule de bois : « il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers ». De nouvelles campagnes vont être lancées pour surfer sur cette vague en s’appuyant sur le triptyque « une région de loisirs, de nature et de culture » où la gastronomie tiendra toute sa place. L’an prochain la région a ainsi été retenue pour porter le label, au nom de toutes les autres régions françaises, de « gout de France », une occasion de mettre en avant son patrimoine gastronomique. D’autres pistes vont être explorées autour d’un slogan « les nouvelles Renaissances du Centre-Val de Loire ». Pour exploiter et valoriser encore et toujours mieux les pépites de son territoire.
Orléans « porte du Val de Loire » relève la tête
Depuis des décennies Orléans est le parent pauvre du tourisme régional. Un constat dressé trop récemment par les élus de la ville qui ont confié la gestion du tourisme à la Métropole, via Orléans Val de Loire Tourisme. De gros efforts ont été consentis ces trois dernières années pour rattraper un peu le retard en termes de communication, d’information, de marketing. Mais après des années de sommeil l’investissement doit être fort pour relancer cette machine somnolente (le site internet n’a été traduit en anglais que l’an passé !). Mais les efforts commencent à payer : « nous avons connu une super saison 2019 » s’est réjoui Olivier Carré lors de la présentation du bilan touristique.
Et il est vrai que les chiffres sont prometteurs : augmentation de 19% du nombre de touristes étrangers ( 50 000 Allemands, 48 000 Néerlandais, 35 000 Anglais mais aussi 10 800 Brésiliens, 9 500 Mexicains, 4 073 Chinois…), « explosion » du son et lumière qui a progressé de 82% sur 2018.
La pente est raide
Les sites ont également connu une belle saison : +11% pour le Parc Floral, +36% pour le musée des Beaux-Arts, +42% pour la maison de Jeanne d’Arc. Les professionnels du tourisme eux même se déclarent satisfaits et de la fréquentation et du chiffre d’affaires. Martine Grivault présidente de Orléans Val de Loire Tourisme comme Jacques Martinet, vice-président de la Métropole en charge de l’économie ont donc toutes les raisons de se réjouir. L’Office de tourisme lui aussi s’est réveillé en lançant un « city pass métropolitain », des audioguides, de nouvelles visites guidées. Comme président de la Métropole Olivier Carré estime que « tous les voyants sont au vert. Orléans est vraiment la porte du Val de Loire, ce n’est pas Blois ». Une place qui devrait encore être confortée à l’avenir par l’installation de l’office du tourisme place du Martroi à l’été 2020 et surtout avec la réalisation de Co’Met qui va « dynamiter » le tourisme d’affaires ou évènementiel.
Mais la pente est encore raide pour qu’Orléans trouve toute sa place dans le concert des grandes agglomérations touristiques.
J.JT.