Le festival de « musiques émergentes » a connu un véritable succès avec plus de 4 000 entrées, des soirées mémorables et une prise de contrôle festive du centre-ville.
Pour sa quatrième année Hop Pop Hop a tenu tous ses engagements : être un festival populaire attirant plus de 4000 visiteurs payants, mobiliser tous les acteurs locaux et toutes les scènes culturelles orléanaises -Scène Nationale, 108, La Ruche, Centre Chorégraphique, Musée, Institut et bien sûr jardin de l’Évêché- et proposer un festival aux multiples têtes d’affiches. Certes quelques groupes régionaux étaient programmés -Grande, Stuffed foxes, Namdose, le Comptoir ou the Vanille- mais la programmation était avant tout internationale avec des artistes reconnus ou en émergence venus de plusieurs continents, notamment des États Unis. Aujourd’hui Hop Pop Hop s’affirme comme un grand festival orléanais -à mettre au niveau du festival de jazz- mais aussi un rendez-vous international avec des artistes pas encore reconnus côtoyant sur l’affiche des « vedettes » comme Arnaud Rebotini, Irène Dresel ou Altin Gün.
Altin Gün entre rock et chansons anatoliennes©Marie Line Bonneau
Le phénoménal Ha Sizzle © Marie Line Bonneau
Crack Cloud tendance new post punk©Marie Line Bonneau
Toutes les nuances musicales
Avec 35 groupes sur ces cinq scènes toutes les pistes, toutes les tendances ou chapelles musicales pouvaient être explorées ou dévoilées : new post punk, rock psyché, rap, hi pop, funk, indie rock, électro ou électro cool… Avec autant de nuances et de sensibilités tous les publics pouvaient être servis et rassasiés : chaque groupe a trouvé son public, intimiste parfois à la Ruche ou au 108, imposant souvent au jardin de l’Évêché ou à la Scène Nationale. Même les « haïkus numériques », rencontres impromptues -et souvent cryptées- entre sons, musiques, textes et images ont conquis leur petit public de curieux ou de spécialistes.
Le 108 a joué complet©Marie Line Bonneau
Que retenir de ces deux jours de fêtes sur le plan musical ? Beaucoup de découvertes, d’émotions, de couleurs. Et samedi le superbe concert d’Altin Gûn, du rock néerlando-turc et psychédélico-oriental, un groupe envoutant -mais pas toujours en connexion avec le public- qui propose une musique métissée de chansons traditionnelles anatoliennes matinées du rock le plus pur.
Irène Dresel l’électro version féminine©Marie Line Bonneau
Musiques en émergence
Vaudou game l’envoutant ©Marie Line Bonneau
Ce mariage de deux influences entre Orient et Occident offre une palette d’émotions fascinante.
Samedi la programmation offrait encore plus de nuances avec Irène Dresel, de l’électro féminine mais asséné avec force et sensualité. Rencontre explosive aussi avec Ha Sizzle, au carrefour du rap, du hip-hop, de la break danse et de la bounce music, un être hors norme venu de la Nouvelle Orléans et qui électrise les foules avec son énergie inépuisable. Rythmes incontrôlables encore avec le groupe franco-africain Vaudou Game et avec Arnaud Rebotini, le « pape » actuel de l’électro avec sa musiques un peu froide, répétitive mais qui trouve écho dans un jardin de l’Évêché plein d’un public venu se laisser submerger par ces rythmes mécaniques mais envoutants.
Si Hop Pop Hop est aujourd’hui « le » grand festival des musiques en émergence c’est aussi devenu avec sa version off une véritable fête populaire.
Red cross liners devant la ©Marie Line Bonneau
Le festival s’est aussi fait dans la rue
La preuve en a été donnée samedi après-midi avec Red Line Crossers de la compagnie Engrenage(s), une « déambulation festive » traversant tout le centre-ville du Martroi à La Cathédrale, un défilé carnavalesque à la mode Nouvelle Orléans où la musique laisse la place à la danse, au hip hop et à l’explosion des corps. Une fête qui s’est transformée en manif avec plusieurs centaines de curieux formant un cortège endiablé par les cuivres de Red Line Crossers.
La grande réussite de Hop Pop Hop c’est aussi cette déambulation permanente des publics entre les différents sites du festival. Grâce à une météo généreuse, le festival s’est aussi fait dans la rue avec des croisements de foules -verre de bière obligatoire à la main- pour aller d’un site à l’autre. Grace à des formats courts chacun pouvait ainsi picorer facilement dans la programmation pour s’imprégner d’un maximum de couleurs musicales.
Une édition 2019 qui est une vraie mise en appétit en attendant avec impatience l’affiche de 2020 !
J.-J.T.
Les photos sont de Marie Line Bonneau