Les municipales de mars avancent à grands pas et mobilisent, parfois discrètement, les états-majors politiques locaux. Depuis l’éclatement du paysage politique de nombreux maires s’inquiètent pour leur réélection et cela d’autant plus que La République en Marche a clairement laissé entendre qu’elle souhaitait s’implanter durablement dans les territoires. La pré-campagne bruisse donc de rumeurs, d’intox, de pressions pour se placer ou afficher ses ambitions. Dans ce milieu LREM est aujourd’hui particulièrement active et mène le tempo en maitre du temps face à un PS dévalorisé et moribond et face à LR qui risque même de disparaître de l’agglomération. Faute de maires sortants La République en Marche multiplie les contacts pour attirer des élus influents dans ses filets. En sens inverse de nombreux élus tentent de se raccrocher à la « bouée » LREM. « Mais cela se fait naturellement soutient Jihan Chelly la référente départementale de La République en Marche, c’est d’abord aux maires de solliciter notre soutien ».
Jihan Chelly référente départementale de LREM
Un coup, à gauche, un coup à droite !
Et ils sont aujourd’hui pléthore à adresser un CV, une note programmatique, une demande d’investiture, « voire un petit coup de pouce. Le comité politique départemental qui réunit les trois députés de la majorité (Stéphanie Rist et Caroline Janvier pour LREM, Richard Ramos pour le Modem) ainsi que Jihan Chelly examine chaque candidature pour les communes de moins de 9 000 habitants et délivre directement ses investitures. Pour les villes de plus de 9 000 habitants l’avis
Nicolas Bonneau, le maire sortant PS, investi par LREM.
du comité politique départemental est transmis à la Commission nationale d’investiture à Paris qui accorde alors ses labellisations. Deux viennent ainsi d’être accordées dans l’agglomération orléanaise à Matthieu Schlésinger, maire d’Olivet (ex LR), et à Nicolas Bonneau, maire de la Chapelle-Saint-Mesmin (ex PS), tous deux candidats à leur propre succession. Un coup à gauche, un coup à droite, l’image réfléchie est parfaite !
Christophe Chaillou pas demandeur ?
Avec Christophe Chaillou, maire et conseiller départemental de Saint-Jean-de-la-Ruelle avec le Président.
Le comité politique départemental va s’activer dans les prochains jours pour donner d’autres investitures. Plusieurs maires ont déposé leurs candidatures : Fleury-les-Aubrais, Gien, Saint-Cyr-en-Val. Mais souvent d’autres candidats élus ou non demandent aussi le soutien de La République en Marche qui devra trancher parfois douloureusement surtout quand le maire et son opposant principal revendiquent la même enseigne ! Christophe Chaillou le maire ex-PS de Saint-Jean -de-la-Ruelle que l’on soupçonnait de demander l’investiture En Marche n’a de son côté fait aucune démarche en ce sens. Mais il est vrai qu’un candidat LREM est déjà en piste pour le déboulonner…
Sans Olivier Carré, ni Matthieu Schlésinger LR va donc disparaître en grande partie du paysage local où Olivier Geffroy, « patron » des Républicains ne sera plus à la tête que d’une (petite) armée sans élus. Même cas de figure au PS qui, faute de leader charismatique, a peu envie de se présenter à Orléans sous ses propres couleurs.
Orléans cas particulier
Quelle étiquette pour Olivier Carré?
La grande question est bien sûr celle de l’investiture éventuelle d’Olivier Carré le maire d’Orléans. « Il ne nous a pas adressé de demande locale note Jihan Chelly, peut être le fera-t-il au niveau national auprès de la CNI, voire plus haut, même très haut… ». Ce « cas particulier » devrait être tranché dans les prochaines semaines. « Mais attention prévient Jihan Chelly notre collectif orléanais « Orléans c’est vous » s’est considérablement renforcé cet été avec des personnes de la société civile très importantes et qui se déclarent prêtes à partir à la bataille ». Bref si Olivier Carré n’accepte pas « certaines conditions », notamment sur les alliances locales (les sièges au conseil municipal… et à la Métropole) alors une liste autonome LREM-Modem n’est plus à exclure… pourquoi pas menée par Jihan Chelly elle-même ou Par Richard Ramos. Quitte même à reproduire l’exemple de l’arène parisienne où deux égos macroniens vont s’affronter pour le grand bonheur d’Anne Hidalgo !
J.-J.T.