« On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux sont traités » disait Gandhi.
Dans ce domaine, la France est loin de montrer l’exemple que ce soit dans les cirques ou dans des lieux privés où des bêtes sauvages sont dressées et enfermées à vie pour enrichir leurs propriétaires. Exemple dans le Loiret avec un dresseur de félins.
C’est l’association One Voice qui défend depuis vingt ans les animaux en captivité qui a lancé un pavé dans la mare la semaine dernière en faisant un zoom sur Rémy Demantes, dresseur de tigres du Bengale et de Sibérie à Dampierre-en-Burly dans le Loiret avec la mise en ligne d’une vidéo édifiante. Des images qui montrent le dressage d’un bébé tigre blanc né en mai, tenu en laisse, visiblement effrayé par la voix de son « maître » . Le document montre également la cage exiguë et vide d’un félin, avec un sol en béton et donc très peu d’espace pour s’ y mouvoir tout comme les quelques dizaines d’hectares dans lesquels ils peuvent circuler. Des animaux sauvages qui font l’objet de visites privées sur rendez-vous, tarifées à 150 euros et au cours desquelles, les enfants peuvent tenir le bébé tigre en laisse.
Une activité lucrative présentée comme un atout touristique.
Ainsi, sur
le site internet de l’office de tourisme du Loiret, on peut lire un article consacré au dresseur loirétain intitulé «
l’homme qui murmurait à l’oreille des tigres » allusion directe au film « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ». A ceci prêt qu’un tigre n’est pas un cheval mais un animal sauvage plus habitué aux grands espaces et à la savane qu’à la vie en captivité. Une captivité poursuit le site qui permet de protéger ces tigres menacés d’extinction, 4000 aujourd’hui contre 100.000 en 1900. Des tigres qui paient cependant cette survie au prix fort en étant dressés pour être utilisés dans des publicités ou des films au lieu de mener une vie sans contraintes, ni obligations. Et le fait qu’ils se reproduisent ne signifie pas pour autant qu’ils sont heureux. Et là encore l’office de tourisme du Loiret nous explique sans ciller que les bébés tigres sont nourris dès la naissance au biberon par le dresseur, ce qui laisse supposer qu’ils ne vivent pas avec leur mère.
Peu de sanctuaires dans notre pays pour animaux sauvages maltraités.
Il est impossible bien sûr de relâcher ces fauves dans la nature mais on aimerait simplement qu’ils cessent d’être dressés et exploités à vie. En effet 80% des Français sont aujourd’hui sensibles à la cause animale. Et en surfant sur la toile, on découvre qu’il existe en France un refuge créé en 2007 à Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire par l’association
Tonga Terre d’accueil grâce à Pierre Thivillon, directeur d’un parc zoologique. Un sanctuaire qui accueille des animaux sauvages maltraités, saisis par les autorités et qui, sans ce lieu providentiel seraient euthanasiés.
Citons aussi l’ouverture au public en 2020 de
la Tanière, un autre zoo-refuge près de Chartres en Eure-et-Loir grâce à Francine et Patrick Violas. Un lieu qui abrite déjà 300 animaux sauvages depuis un an et demi et soutenu par la fondation Rock & Heart, créée pour subvenir aux besoins de ces bêtes, rescapées de cirques ou de laboratoires d’expérimentation.
Encore peu de cirques sans animaux en France.
Si l’idée de cirques sans animaux sauvages dressés fait son chemin dans le monde puisque la plupart des pays interdisent déjà totalement ou au mon partiellement ces pratiques d’un autre âge, la France reste à la traîne avec seulement deux cirques qui ont renoncé aux bêtes : le cirque Phénix et celui de Joseph Bouglione, toutefois dissident de la maison mère.
A noter cependant que
369 communes de France ( dont 16 du Centre-Val-de-Loire) ont pris à ce jour position pour des cirques sans animaux dont 75 de plus de 10 000 habitants dont Paris, Lille ou Grenoble comme l’indique l’association « Cirques de France, les animaux ne sont pas des clowns ».
Sophie Deschamps