Franck Supplisson abandonnera en mars 2020 tous ses mandats pour se défendre et développer ses entreprises.
Franck Supplisson, président de l’agglo Montargoise.
Un blogueur local aura eu raison de Franck Supplisson, le jeune et ambitieux président de l’agglomération de Montargis et par ailleurs premier adjoint au maire de la ville. S’il démissionne de son siège local Franck Supplisson gardera cependant son fauteuil de président de l’agglomération jusqu’aux prochaines élections de mars 2020. A cette date il abandonnera son mandat et ne se se représentera pas.
L’affaire qui secoue le Montargois remonte à fin juillet quand Gilles Ducoudré, un blogueur montargois écrit dans un billet que Franck Supplisson a signé, comme président de l’Agglomération, un bail de location d’appartements avec « le bon gite », une société dont il est gérant et actionnaire à 20%. Ce soupçon de prise illégale d’intérêt s’est d’ailleurs concrétisé puisque le 20 août le Procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire contre X pour prise illégale d’intérêt confiée à la division économique et financière de la direction interrégionale de la police judiciaire d’Orléans.
Parcours politique sans faute
L’affaire porte sur la location de 3 appartements avec 450 € de loyers mensuels, destinés à accueillir des internes en médecine et des généralistes pouvant s’installer à la Maison de santé de Montargis. A 46 ans l’élu LR Franck Supplisson renonce donc à la vie politique, lui à qui l’on prêtait un grand avenir depuis qu’il avait assumé la direction de cabinet d’Éric Besson alors ministre de l’Industrie, puis de l’Immigration sous l‘ère Sarkozy. Son parcours est d’ailleurs éloquent : en 1993, il est admis à Polytechnique puis à l’ENA, avant d’entamer une carrière da haut fonctionnaire. En 2004, il devient conseiller technique de Patrick Devedjian, alors ministre délégué à, puis travaille pour Renaud Dutreil, ministre des PME, avant d’être conseiller numérique à l’Élysée en 2007. Il rejoint Éric Besson en 2008 et devient en parallèle, en 2010, directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde.
On le voyait naturellement aller plus loin et prendre la tête de Montargis même si l’actuel maire Benoit Digeon a déjà annoncé qu’il repartait en mars 2020… en duo avec Franck Supplisson à l’agglomération. Mais « la campagne qui se profile m’aurait demandé beaucoup trop de temps a écrit Frank Supplisson pour justifier son départ. Il y a un alignement des astres. Les dernières polémiques ne sont qu’un élément de plus dans l’addition. Mes entreprises me prennent beaucoup de temps et vont connaître des développements importants en septembre-octobre ».
Car l’élu est aussi un homme d’affaires à la tête de plusieurs sociétés qu’il veut désormais privilégier.
Qui pour reprendre son siège ?
Benoit Digeon
Repreneur d’entreprises il avait d’ailleurs repris à la barre du tribunal de commerce la fonderie qui allait devenir Ascométal et ses 1700 salariés en 2014. Une entreprise qui menaçait peu après de sombrer à nouveau et que Franck Supplisson envisageait de reprendre une nouvelle fois avant le véto des élus, des salariés et même de Xavier Bertrand, le président de la région Hauts de France. Un revers de business suivi d’un revers politique : Franck Supplisson doit désormais se défendre tout un laissant un vide certain à Montargis. A moins que Benoit Digeon maire et patron des pralines Mazet entende désormais assumer le pouvoir seul à la mairie et à l’agglomération sans avoir à le partager ?
J.-J.T.