Des habitants du quartier Sanitas, dans le quartier Madeleine, sont vent debout contre un projet immobilier qui ferait disparaître une dizaine d’arbres centenaires alors que le dérèglement climatique inciterait plutôt à les conserver. Une pétition en ligne a déjà récolté près de 500 signatures.
C’est un terrain sauvage où la nature a repris ses droits, faune et flore, niché en plein quartier Madeleine. Un lieu idéalement situé près de la Loire, que des promoteurs aimeraient bétonner pour y réaliser une juteuse opération immobilière. Deux immeubles de vingt-deux logements et deux maisons sans oublier un nouveau bâtiment pour le Relais Orléanais, tout proche, qui offre des repas toute l’année aux plus démunis. Mais le collectif du Sanitas qui regroupe des habitants de ce secteur entend bien conserver cette friche, même s’ils n’ont pas exprimé leur désaccord lors de la présentation du projet immobilier, fin mai, en présence de l’élue municipale Muriel Chéradame. Cette dernière s’étonne donc de la pétition mise en ligne depuis maintenant deux mois avec, à ce jour, près de 500 signatures recueillies.
Une cité d’urgence d’après-guerre
qui abrite aujourd’hui des arbres remarquables et centenaires
Le collectif du Sanitas appelle donc à la préservation et à l’aménagement paysager de ce site. Un lieu où, après-guerre, une cité d’urgence avait été construite pour y accueillir des personnes disposant de peu de revenus. Une cité qui s’était délabrée au fil du temps, détruite en 2012, à l’exception d’un baraquement aujourd’hui muré et en ruines. Dans ce quartier, déjà densément habité, où de nombreux immeubles se dressent, ce coin de nature proche des parcs Peteau et Anjorrant pourrait constituer une véritable coulée verte. Ce que confirme une visite sur place, où l’on découvre une grande friche d’un hectare avec ça et là des volées de marches qui se perdent dans les hautes herbes. Et effectivement, de beaux et grands arbres qui offrent une ombre au passant et un refuge pour les oiseaux, bienvenus en ces temps de canicule.
Préserver les espaces verts et les arbres en ville
Car pour ce collectif, l’enjeu dépense la simple préservation du site Sanitas. Il s’inscrit en ces temps d’urgence climatique dans une logique plus globale de préservation des espaces verts publics de la cité johannique, pas si nombreux au regard d’autres villes. Ces riverains demandent enfin à l’actuel maire, Olivier Carré, de respecter « la charte de l’arbre d’Orléans » mise en place en 2011 par son prédécesseur, Serge Grouard, même si les deux hommes sont aujourd’hui en froid.
Sophie Deschamps