Emotion et ferveur ce mercredi matin au cimetière des Ifs de Saran pour saluer la mémoire de Jean-Louis Derenne, journaliste, écrivain, homme d’art et de culture, acteur culturel orléanais tout autant passionné par la science, l’environnement et la promotion du jazz brutalement disparu le 11 juillet dernier, victime d’une crise cardiaque à l’âge de soixante-deux ans.
En plein cœur de l’été, venue d’un peu partout dans l’urgence, une centaine de personnes s’est rassemblée ce mercredi pour un hommage des plus simples et des plus profonds.
Un grand cercle d’amis
Acteurs culturels, élus de la municipalité et artistes, hommes de spectacle, proches et amis se sont ainsi retrouvés pour reconnaître l’apport d’une belle personnalité amoureuse de sa ville, un homme d’action et d’entreprise, un homme d’engagement, un militant passionné et fidèle, un auteur à la plume incomparable et imparable, officiant de manière subtilement convaincante dans des univers artistiques insoupçonnés, notamment pour des fiches de cinéma dont celle d’un film de Mike Leigh consacré au peintre Turner.
Benoit Gayet, président des Artistes Orléanais, personnalité qui fut aussi chargée de communication et responsable de l’événementiel au BRGM, se souvient encore avec admiration, bouleversé, de ce talent, de cette rigueur d’écriture, de cette capacité de synthétiser , de cette vivante humanité, de cette manière attentive de conduire une interview, et de ce passionné, frère de cœur, lui aussi passionné de l’œuvre d’art.
Une reconnaissance teintée de foi et de poésie
Marie-Christine Bordat-Chantegrelet, autre personnalité orléanaise et amie personnelle de longue date de Jean-Louis Derenne prit aussi la parole auprès de Dominique Derenne et de sa fille Aurore: ” Quels mots trouver et qui seraient justes pour exprimer l’indicible chagrin, la tristesse infinie, la révolte qui se sont emparées de moi lorsque Dominique m’a appris que votre cœur vous avait trahi, et que vous étiez parti côtoyer les étoiles, voyageur d’un ailleurs qui nous prive désormais de vous … J’ai besoin que vous demeuriez vivant, présent, toujours parmi nous par la seule volonté de notre attachement et de notre affection.” Et Marie-Christine Bordat-Chantegrelet d’évoquer, avec foi, cette “pudeur improbable qui cadenassait son cœur”.
Sur le site
de l’association Ô Jazz, qu’a créé Jean-Louis Derenne, nous pouvons retrouver le très doux et très beau texte de Bernard Cassat où tous les amis.e.s d’Ô Jazz disent
“adieu à l’ami”. En voici quelques lignes:
“Parce que sa musique avait aussi une composante pleine d’humour. Il adorait celle des mots, des mots qui expriment comme ceux qui se moquent, les mots qui jouent avec la réalité, qui la décrivent mais aussi la révèlent, les mots qui traduisent l’esprit. Les mots qui font rire et qui en même temps stimulent la pensée, les mots intelligents comme les mots détournés. Il les alignait avec brio et les lisait avec délectation. Ces derniers temps, il partait dans la nature observer les oiseaux.
Pour leur liberté, pour leur beauté, pour leur chant qui exprime tant de choses qui lui correspondaient. Il appréciait Chaval, mais il aimait les oiseaux, même s’il n’aimait pas les cons, surtout en troupeaux. Cher Jean-Louis, j’aimais bien quand tu nous donnais le La pour voler avec toi.“
Nul doute que de nombreux amis tiendront à lui rendre un hommage officiel à l’automne.
JDB.
Photo: Patrice Delatouche.