Il vient d’être fauché au plus beau de son art de vivre. Vif émoi dans la ville d’Orléans et plus particulièrement dans le milieu culturel de la capitale régionale dont il était l’un des brillants acteurs. En effet, Jean-Louis Derenne, journaliste, grand ancien des percutantes Nouvelles d’Orléans, infatigable amoureux comme connaisseur du jazz, créateur de la si pertinente association O’Jazz, de la Caravane du jazz départementale , des Samedis du jazz en partenariat avec la Scène nationale d’Orléans, programmateur associé du festival Jazz à l’Evêché , s’est brutalement éteint ce jeudi matin, victime d’une crise cardiaque.
Jean-Louis Derenne et Louise Bourbon à L’Evêché en 2018
Un homme au franc parlé
animé par la transmission de l’expression artistique
Homme de culture, interlocuteur au franc parlé, il n’avait pour passion que la communication mais surtout ce goût, cet art, cette efficacité de la transmission. Militant, il l’était pour la mise en valeur de musiciens régionaux dont il défendait bec et ongle le talent. Amoureux des arts plastiques, il savait honorer une œuvre, un parcours, avec une plume de la plus belle veine, efficace, perfectionniste, respectueuse, et reflet du goût du travail bien fait.
Subtil connaisseur du monde économique, écrivain, amoureux des acteurs de théâtre , celui qui venait de mettre un terme aux Samedis du Jazz alors qu’il préparait avec la compagnie Clin d’Oeil, dont il partageait l’amour savoureux et piquant pour Audiard et Brassens, avait le désir de monter un festival jazz et théâtre dans la Brenne.
“Les colères amoureuses d’un être courageux”
Jean-Louis Derenne, “celui qui avait des colères amoureuses parce qu’il était courageux, un être dont les paupières qui tombaient n’enlevaient rien à son regard vif”, nout dit par téléphone, ému, le comédien Gérard Audax qui a appris la nouvelle en plein festival d’Avignon, avait de fait mille fers aux feu.
Certains concernaient notamment la promotion du patrimoine orléanais, l’œuvre de Roger Toulouse, l’illustre aventure de la Société de Artistes Orléanais, ou encore encore un beau travail sur l’œuvre du sérigraphe orléanais Michel Dubois.
Ferveur et sensibilité, engagement et fidélité sont les mots que l’on ne peut qu’accoler à cet être passionné et enthousiaste. Témoin et acteur de la vie culturelle orléanaise, qu’il défendait et s’attachait à promouvoir d’une manière emplie de perspicacité généreuse, Jean-Louis Derenne demeure pour chacun de nous une figure emplie de charme, de force et de sincérité mordante. Nul doute que le sourire impatient de cette belle personne et la malice de ce regard se jouant des défis à la perspective de réunir les uns et les autres autour d’un beau projet, manquera désormais à beaucoup.
L’hommage d’Abel Moittié, adjoint chargé des Affaires Culturelles
Voici les très belles lignes que nous a adressées, hier soir Monsieur Abel Moittié, adjoint au maire et chargé des affaires culturelles de la ville d’Orléans à l’adresse de la mémoire de Jean-Louis Derenne:
“J’apprends avec stupeur et grande émotion le décès brutal de Jean-Louis Derenne.
C’est une figure marquante de la scène culturelle orléanaise qui s’en va, trop tôt, trop jeune, trop cruellement pour sa famille, ses proches et ses nombreux amis.
Jean-Louis Derenne était un homme de rêves et d’actions ; un esprit curieux et réceptif, une intelligence fine et vive ; un homme entreprenant, à la parole libre, à la plume incisive ; un esthète amoureux des lettres et des arts, passionné de jazz et de bien d’autres choses encore…
Il aimait la vraie vie, l’amitié partagée, la fidélité confiante. Il avait encore tant de choses à dire, qu’il ne dira pas ; tant de bonheur à donner, qu’il ne donnera pas. Tout cela va manquer – manque déjà – à chacun d’entre nous. Tout cela manquera donc à Orléans. Jean-Louis Derenne: c’est une belle rencontre humaine sur une mélodie inachevée, qui laisse aujourd’hui libre cours à l’improvisation de chacun.”
Jean-Dominique Burtin.
A revoir, l’interview de Jean Louis Derenne pour Magcentre du 4 juin dernier