Superbe elixir rock avec les ChilliDogs, beau combo rock orléanais

Depuis plus de dix ans les Orléanais des ChilliDogs ont su s’imposer dans le paysage musical régional .  Au fil de nombreux concerts, ce groupe, passionné du rock des années 70-80, issu de la rencontre de musiciens prisant des influences toutefois diverses et enrichissantes, s’est forgé peu à peu une belle réputation. Fin 2013, les ChilliDogs ont vu leurs efforts récompensés par un premier album, « Ten bad legs », coproduit avec Lucky 7, un label blésois. Autour de leur chanteur anglais de l ‘époque, les musiciens, avec onze compositions originales, faisaient alors la part belle au Blues-Rock.
En 2016, le départ du Britannique de la bande ne refroidit pas les ardeurs du combo. “Bien au contraire”, le dorénavant quatuor orléanais voit son dynamisme surmultiplié. “A nouvelle formation, nouvelles envies “et le  groupe, toujours très apprécié de ses pairs,  se veut résolument plus rock!

“Something must change”, nouvel et prenant opus

Après deux ans de travail, les ChilliDogs proposent ainsi  aujourd’hui un nouvel opus «Something must change“, CD co-produit à nouveau avec Lucky 7. Ici les ChilliDogs se sont adjoints, pour l‘enregistrement les services du Sonic Studio 45, une structure parente, dédiée aux enregistrements et à la sonorisation. Pendant près d’une année, le combo, concentré dans son local de répétition loirétain, a peaufiné les morceaux qui constituent ce nouvel LP. composé de dix  compositions originales aux accents résolument rock.
Aujourd’hui, les ChilliDogs ne laissent rien au hasard et défendent une musique bien actuelle. Voici que s’affiche  ainsi une nouvelle  étape pour ce groupe d ’Orléans qui conserve sa devise: «Les ChilliDogs savent d’où ils viennent mais ne savent toujours pas où cela va les mener… » 

Une invitation à la danse et l’énergie du message

Tout ce qui précède peut se lire en substance  sur le site de ce groupe orléanais qui fait avec passion  et humilité  le tour de son histoire mais n’ose pas , pudeur  faisant,  revenir sur l’énergie contagieuse que délivre leur nouvel opus. Alors allons-y fort volontiers du compliment, et saluons leur enthousiasme, leur modestie, et surtout cette musique qui   de la fièvre et du punch mélodique,  une fraîcheur incandescente qui nous enchante . Les ChilliDogs? C’est tout doux comme en témoigne “Something must change”, le genre de titre dont l’écoute invite à danser  et dont l’harmonica de Bruno Lesimple officie avec une justesse de dentelle incendiaire.   Coup de chapeau encore à la voix de Chris dans “The Whale“, à des attaques sèches de basse qui sentent le bourbon blues et parfument “Doctor”,   alors que “Kingdom Circus” est chatoyant de surprenante fragilité éthérée.
Bref, voici un superbe album qui distille du miel  sur   “Thats’ love”,  du cuivré sur “I won’t be alone”, ou de la frime accomplie qui roule malicieusement des caisses sur  “The walk away” .  Bref  voici un album d’été automne hiver , auquel on ne peut qu’ouvrir très grand ses bras au risque d’y laisser pas mal de battements de cœur. On saluera en outre ce très bon “Piece of plastic” qui, s’il adresse un clin d’œil au vinyle , n’élude pas la question du préservatif et du sida.

“Notre force est que nous savons nous écouter”

Tout joliment, l’harmoniciste Bruno Lesimple aime aussi  à parler du travail et du message de ce groupe: ” Ce n’est pas politique mais comme tous les musiciens  d’aujourd’hui nous ne pouvons pas être décollés du monde. Après, à chacun de savoir ce qu’il fait de sa vie;  Quant aux influences moi j’aime le blues, Chris le punk, Phil le rock des années 70, Franck le pop rock”. 
Et Bruno Lesimple de poursuivre: “Ce disque nous a demandé deux ans, tout a été fait fait maison dans le studio de Franck, notre local de répétition. Toutes les compositions sont collectives. Tout peut partir d’un riff à la guitare ou d’un souffle à l’harmonica que l’on va faire tourner. Et puis là-dessus Chris écrit.  Notre force, c’est que nous savons nous écouter et que tout est démocratique.”
Et Bruno d’ajouter: “Notre premier opus était très pub-rock,  celui-ci est davantage produit au niveau du son. Dans un concert, nous donnons des reprises avec plaisir,  mais le meilleur moment  c’est lorsque nous délivrons nos compos sur scène et que les gens reprennent nos titres. Alors, si vous saviez, pour un groupe local, ce moment là est tout simplement et tellement merveilleux”.
Aujourd’hui, les ChilliDogs qui écument avec bonheur les scènes de la région et que l’on retrouvera le 22 septembre sur la scène Sud du Festival de Loire d’Orléans,  auront   envahi en juillet les scènes de trois parcs de Bruxelles. Juste pour le légitime plaisir de s’expatrier et de partager ailleurs. A la force de la musique et des mots.  Encore une précision: la jaquette de   “Something must change” est signée Jack Torrance.  C’est une photo d’usine désaffectée, un paysage de désolation que tient à faire revivre un rock pur et dur, pur et doux, invitant à valser dans les friches de nôtre temps.
Jean–Dominique Burtin.

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