Beau désert imagé au Centre Péguy. L’œuvre de Thomas Devaux, de qualité, photographe plasticien présentant un ensemble de quatorze clichés, œuvres tirées sur papier fine arts, encres pigmentaires, invite à découvrir “The Shoppers”, des figures féminines et masculines de tous âges saisies, en alerte sensible, à l’instant du paiement dans les super- marchés. Bon. Tous les sujets sont bons. Et voilà tout.
Ici, dans cette élégante séquence, l’on pense à la culture de l’image flamande, à l’image du cinéma, à la peinture ingrate et tendre du peintre austère et sensible Haddad, aux pommettes souriantes de Léonard de Vinci . Bref, tout cela flirte avec amour avec l’image de l’art et avec la tristesse consommée de la fragilité de vivre.
Mais pourquoi avoir pris, comme process, l’image de la caisse de supermarché, pour saisir la beauté des êtres?
Il y a là un côté prise de vue de cinéma, de tournage interrompu anonyme qui a le souffle de la vision d’une Isabelle Huppert , altière et haletante, de vérité atmosphérique, cinématographique.
En résumé, selon nous, Thomas Delvaux, invité de manière étonnante par le Centre Péguy, flirte avec et talent avec les images de notre temps . Reste que voici de très belles et trop brèves figures révélées. Êtres anonymes et tendres, saisis sur le vif, révélés entre photo et peinture au troublant sfumato.
Jean-Dominique Burtin.
The shoppers/rayons de Thomas Devaux
Jusqu’au 28 septembre.
Du mardi au samedi, de 14 heures à 19 heures.