Ils étaient trois François qui ont fait équipe ce vendredi à Orléans, Hollande et Bonneau sous la férule d’une icône ligérienne, d’un vieillard blanchi sous le harnais, 500 ans aux cerises, Léonard de Vinci. Le génie dont le protecteur inspiré était un autre François, le 1er. Avec pour tous les trois un thème commun, la décentralisation. Vinci en son temps a exporté la Renaissance de l’Italie au Val de Loire grâce à François 1er. .
L’ancien président décentralisé Orléans.
François Hollande, l’ancien Président de la République, qui dans la foulée de Mitterrand et Deferre a peaufiné durant son quinquennat la première décentralisation. Avec notamment le redécoupage des régions, la création de métropoles et des communautés de communes. les nouvelles compétences. Patron de la région Centre, François Bonneau, lui, la vit au quotidien cette décentralisation à qui Emmanuel Macron et Edouard Philippe tentent de donner un acte II (taxe d’habitation, taxe foncière dont le gouvernement bafouille encore sur le financement), cohésion des territoires.. Le patron de la région Centre-Val de Loire quant à lui fait vivre cette décentralisation, ne serait-ce que par une politique des transports qui, en bon socialiste, fait la synthèse avec la SNCF, ce qui relève pratiquement de l’exploit. La nouvelle loi de décentralisation « à la carte » du gouvernement sera présentée en juillet.
François Hollande et François Bonneau.
Cette rencontre entre “ décentralisateurs “ a été rendue possible grâce à un congrès, celui des hauts fonctionnaires territoriaux qui tiennent leur réunion nationale à travers leur association AATF à Orléans depuis jeudi.
Ce sont des directeur des services (DGS) dans les collectivités de plus de 40 000 habitants, des agents des communes, des départements, des régions. Avec un millier de membres cette association regroupe les deux tiers des personnels du métier. 300 personnes participent à ce congrès d’Orléans au Centre de conférence.
La dernière fois en dédicace
François Hollande la dernière fois qu’il avait fait l’étape d’Orléans, avait joué du stylo, dédicaçant à des centaines d’admirateurs son ouvrage, , « un Président ne devrait pas dire ça ».
Cette fois, l’ancien Président, en pleine forme, a joué du micro. Il n’a rien perdu de sa verve et de son humour légendaires. Il faut dire que la salle avait été chauffée rayon humour par Pierre Allorant, le doyen de la fac de Droit (et chroniqueur à magcentre) qui a présenté la région à travers les pérégrinations de Léonard de Vinci.
« Vous m’avez permis de l’exprimer, je le fais plus rarement que certains le prétendent, plus souvent que certains le souhaiteraient », a lancé en souriant François Hollande. François Bonneau avait en préambule lancé de sujet en expliquant que cette décentralisation fut longtemps « une concession donnée par le pouvoir central…de nos jours l’action publique territoriale est indispensable ».
François Hollande a ensuite décliné les étapes qu’il avait conduites en matière de décentralisation. « La région Centre a été presque la seule à ne pas changer de territoire… c’est un cadre que plus personne ne remet en cause».. L’ancien Président est revenu aussi sur les métropoles qu’il revendique , l’intercommunalité également, “même si l’accouchement a été difficile”, la clarification des compétences qui, selon lui, doit encore être complétée et surtout, « ne pas revenir à la compétence générale ».
Le financement grande question
Pour François Hollande la « grande question c’est le financement ». Sous son quinquennat une partie de la TVA avait été transférée aux régions. “Il est légitime que la département bénéficie du transfert de la CSG, mais il faut conserver une péréquation qui permet l’égalité territoriale.” Il a aussi dénoncé la lourdeur du fonctionnement qui contraint les collectivités a encore passer par la case Bercy. Sur l’avenir du département François Hollande est radical :plus de route, plus de collège, mais « il faut faire du département la collectivités qui assume la politique sociale de proximité ».Le Président a encore évoqué dans ce tour d’horizon de la politique territoriale les fonds européens l’Etat a bien du mal à les céder complètement aux régions, de la lenteur de l’administration entre le moment d’une décision politique et son application pour le citoyen, deux à trois ans minimum, ce qui discrédite les politiques.
Et toujours les cinq milliards
Enfin François Hollande, sans qu’il ait été systématiquement très critique vis-à-vis de son ancien ministre de l’Economie sur ces réformes territoriales, n’a pas manqué de rappeler comme il l’a déjà fait précédemment, ces cinq milliards aux entreprises, qui auraient pu bénéficier aux territoires , « en grande difficulté ».
Comme d’habitude, tout était clair et bien exprimé dans le discours de l’Ancien Président. Une seule chose ne l’est toujours pas, claire : Pourquoi François Hollande redescend t-il dans l’arène politique à quelques mois des municipales ?
Ch.B
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