Guillaume Peltier (député du Loir-et-Cher), presque candidat à la présidence de LR

Depuis le départ de Laurent Wauquiez de la présidence de LR, après des élections  européennes calamiteuses, ils ne sont pas légion à vouloir reconstruire une droite en morceau. Après Christian Jacob qui fait figure de candidat de transition, des quadras sortent de l’ombre. Comme Guillaume Larrivé, député de l’Yonne puis Julien Aubert, député du Vaucluse. A son tour Guillaume Peltier, vice-président de LR, député du Loir-et-Cher et président du groupe UDC au Conseil régional du Centre-Val de Loire, fait plus qu’y penser en se rasant.

Nicolas Sarkozy qui sort son bouquin “Passions” n’y retournera pas. En revanche rien ne dit que l’ancien Président, toujours influent à droite, ne soutiendra pas Guillaume Peltier. “Sa victoire ne fut pas une victoire par défaut mais une victoire populaire parce qu’il avait inventé une droite idéologiquement nouvelle”, dit Guillaume Peltier de l’ancien Président. Une droite populaire, c’est le leitmotiv du député du Loir-et-Cher dont l’interview qu’il a accordée à Magcentre jeudi dernier ne laisse pas de  place au doute: il sera candidat à la succession de Laurent Wauquiez.

En 2015 à la fête de la Violette, Nicolas Sarkozy avec Guillaume Peltier et Geoffroy Didier.

Eric Woerth vient d’estimer que cela ne sert à rien d’élire un président à LR avant d’avoir un projet et de tout remettre à plat. C’est votre avis ?

– La question est double : d’abord, garantir l’unité, faire revenir toutes celles et ceux qui nous ont quittés, et là je pense tout particulièrement aux électeurs populaires : les jeunes, les artisans, les ouvriers, les petits entrepreneurs. Ensuite, l’enjeu central est évidement la question des idées. C’est le sujet majeur : qu’est ce que la droite a à dire aux Français ? Je considère que les victoires électorales sont toujours précédées de victoires idéologiques. Par conséquent, le grand enjeu pour la droite, c’est de se refonder idéologiquement : redevenir une droite populaire en nous adressant aux classes moyennes, aux milieux de cordée, à tous les Français qui s’inquiètent du danger de l’islam politique, de la dévalorisation du travail et du mépris de Paris pour les territoires. Pour cela, je propose que la droite redevienne le grand parti de la loi et de l’ordre, donc de la laïcité ; le grand parti de la justice sociale, donc du travail et du pouvoir d’achat ; le grand parti de l’unité nationale, donc des territoires. Je plaide, par exemple, pour créer un écart net entre les revenus du travail et ceux de l’assistance à travers une hausse générale des salaires, financée par la baisse des cotisations sociales et des dépenses publiques.

– Justement cette baisse des salaires, vos propositions sur la laïcité, le tribunal du climat, cela tranche avec une droite classique avec le discours de Laurent Wauquiez dont vous étiez pourtant le premier vice-président. Vous changez d’avis au gré du vent ?

Je suis constant depuis des années sur mes convictions d’une droite forte sur la laïcité et juste sur l’économie. Je fais le constat clair que les Français sont surtout exaspérés par l’échec du modèle mondialiste qui conduit à la fois à la dépossession culturelle et au déclassement social. En tant que 1er vice-président des Républicains, j’ai été loyal à Laurent Wauquiez qui a eu l’attitude d’un chef responsable au lendemain de notre déroute des européennes. Je veux continuer à mener une révolution intellectuelle et idéologique de la droite française en préparant la reconquête des Français qui ne veulent ni de la politique élitiste d’Emmanuel Macron, ni des populistes des extrêmes.

– Ils vous ont quitté à la fois pour En Marche et en même temps pour Marine Le Pen ?

Les Français sont politiquement orphelins : 75% de nos compatriotes ne veulent ni de Macron, ni de Le Pen. La plupart s’abstiennent. Ils attendent une troisième voie : à nous de la construire. La droite, devenue le parti de la laïcité et du travail, pourra, j’en suis convaincu, les convaincre à nouveau et redevenir majoritaire.

-Comment récupérer ces brebis égarées ?

Au conseil régional du Centre-Val de Loire., Guillaume Peltier, Claude Greff et Constance de Pélichy.

Comme je l’ai dit, il faut arrêter de nous positionner par rapport aux autres. La question, c’est qu’avons nous à proposer aux Français ? Nous sommes, certes, un parti d’opposition, même s’il m’est arrivé de voter quelques lois qui allaient dans le bon sens. Mais nous devons devenir un grand parti de propositions. C’est mon combat depuis longtemps, personne ne peut me l’enlever. Depuis mon élection comme député de la Nation et du Loir-et-Cher, mon seul objectif, c’est de refaire de la droite un grand parti populaire. En faisant des propositions nouvelles et crédibles : je veux que nous nous opposions à l’islam politique qui teste, chaque semaine, la résistance de la République. Nous venons de le voir avec l’affaire du burkini à Grenoble. Nous devons redevenir le parti de la laïcité qui respecte les religions mais qui rappelle qu’au-dessus de la foi, il y a la loi ; au-dessus des convictions religieuses, il y a les valeurs de la République. Nous devons cesser de reculer, de tergiverser, de négocier. Il y a des valeurs qui ne sont pas négociables dans notre République et nous devons le dire.. L’égalité entre les hommes et les femmes, par exemple, n’est pas négociable. Deuxième enjeu, devenir le grand parti de la justice et du travail. C’est-à-dire de tous ceux qui veulent travailler ou qui ont travaillé.  Je considère que les salaires sont trop bas et que, si nous n’avons pas l’audace d’augmenter les salaires, si nous n’avons pas l’audace de créer un écart entre les revenus du travail et les revenus de l’assistance, nous ne sauverons pas l’économie française, nous ne soutiendrons pas les PME, les artisans et les commerçants. Le combat de ma vie, c’est l’idéal de justice et la récompense du travail.

-Quelle droite voulez-vous incarner avec ces valeurs comme la laïcité, le travail qui sont plutôt des valeurs de gauche ?

-Je veux incarner la droite qui gagne ! C’est une droite qui parle à la France majoritaire et silencieuse. Qui n’abandonne plus les valeurs d’ordre à l’extrême-droite ; qui n’abandonne plus les valeurs de laïcité, de travail, d’écologie à la gauche. Une droite enfin capable de parler à tous les Français. Au fond, mon projet politique, contrairement à d’autres, ce n’est pas l’union des droites. Mon projet, c’est, au-delà de l’alliance avec les centristes –  et je suis fier ici à la région d’être un président qui rassemble les Républicains, les centristes et les indépendants – de rassembler “les républicains des deux rives”, ceux qui se sont reconnus dans le Général de Gaulle, dans Philippe, Séguin, dans Nicolas Sarkozy, dans Jean-Pierre Chevènement. Face au système macroniste de la pensée unique et aux populistes des extrêmes, je veux fédérer un bloc républicain et populaire.

-Pourquoi ne pas essayer de faire passer votre programme politique en devenant président de LR.

C’est l’une des questions que je me pose, j’y réfléchis sérieusement. Je ne m’en cache pas, c’est une réflexion que j’entame depuis la fin du mois de mai. Je réunis, chaque semaine, mes soutiens parlementaires : j’ai déjà une quinzaine de promesses de parrainages de députés et sénateurs. Je suis soutenu aussi par de nombreux cadres locaux, maires et adhérents. Mon mouvement, “les Populaires”, c’est 150 000 sympathisants dans toute la France. Beaucoup me demandent d’y aller pour incarner cette droite nouvelle que j’appelle de mes vœux, qui est une droite d’inspiration gaulliste et d’inspiration sociale. Mais il faut du temps, nous aurons une convention nationale le 6 juillet, je prendrai ma décision la semaine qui suit cette convention. La campagne qui s’annonce doit répondre à deux enjeux, l’unité d’une part, le renouvellement d’autre part.

-Christian Jacob ne serait s’il était élu qu’un candidat de transition ?

Je m’entends très bien avec Christian Jacob : il a décidé d’être candidat au nom de l’unité. Mais je considère qu’il ne faut pas mettre de côté les sujets du renouvellement et des idées nouvelles.

-Votre candidature est un tremplin vers le présidence de la République ?

Franchement, soyons modestes. Il serait tellement indécent de penser que la droite est en situation, aujourd’hui, de gagner la présidentielle. La droite doit d’abord se refonder intellectuellement, avoir enfin un discours et un message clair pour tous les Français. Quand ce sera le cas, viendra alors le temps pour toutes les ambitions légitimes de s’exprimer. Mais le chemin est long. La priorité, c’est de ne pas laisser les Français contraints et orphelins dans un duel mortifère entre M. Macron et Mme Le Pen.

– Cela passe forcément par LR, vous aurez fort à faire avec la droite macroniste…

Macron est l’homme d’une caste et d’un clan : il est considéré par les Français comme le président des riches et de Paris. C’est un président très centralisateur et jacobin. Il a privilégié les Français qui vont très bien, laissant de côté ceux que je défends, les milieux de cordées et les classes moyennes. Emmanuel Macron est un président très libéral qui baisse les impôts des puissants et les augmente pour les artisans, les travailleurs et les retraités. Moi, je veux une droite populaire, sociale et d’inspiration gaulliste. Très loin donc, vous le voyez, de M .Macron. Entre le nationalisme étriqué de Mme Le Pen et le mondialisme effréné de M. Macron, je considère qu’il existe une troisième voie…

-Il y a vraiment la place ?

Oui, une place immense si l’on sait à nouveau s’adresser au peuple français. Lorsque nous serons redevenus le parti du travail, de l’ordre,  de la laïcité, donc le parti de la réconciliation nationale…, nous redeviendrons majoritaires et nous pourrons enfin protéger la France silencieuse et les milieux de cordée.

Pour l’instant il existe des maires LR qui font la synthèses soutenus par  M.Macron

C’est assez rare et marginal. 50 édiles sur 36 000 communes, soyons lucides…La France ne se résume ni à Paris, ni à quelques métropoles. En tant que leader régional de la droite, je prépare aussi les élections municipales dans notre région et je soutiendrai tous nos élus loyaux, courageux et fédérateurs. La droite populaire, c’est aussi celle des territoires et des provinces.

Propos recueillis par Christian Bidault

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  1. Guillaume Peltier, député du Loir et Cher, militant au Front National de la jeunesse, fondateur de l’association Jeunesse Action Chrétienté mobilisé contre le PACS et qui fut exclu de l’ACEP (association oecuménique politique de laïcs chrétiens) devrait nous expliquer quelle est sa définition de la laïcité, terme qu’il prononce 6 fois dans son entretien…

  2. Un mini Balkany en formation? Comment récupérer l’argent des contribuables des communes de droite pour sa société de conseil – Com+? Comment être interdit pendant un an d’être un élu? La chance que LREM a mis un candidat aux législatives contre l’avis des membres locaux de LREM? Un candidat des législatives qui a forcé à signer un soutiens de la majorité des maires du secteur avec l’argument ” Je suis le seul qui peut tenir tête au candidat FN”

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