Le lavage de linge sale en “famille”a duré cinq heures vendredi soir. Olivier Carré avait réuni sa majorité en amont du conseil municipal de lundi (14h30) et les échanges, selon des adjoints présents, ont été d’une violence extrême. Après les révélations du Canard, Olivier Carré a demandé à chacun de s’exprimer.
2015 le passage de témoin: avec son conseil municipal, à gauche Alexandrine Leclerc, à droite Muriel Sauvegrain et Serge Grouard n’est pas loin.
Selon nos information Serge Grouard est monté le premier au créneau pour reprocher à son successeur son comportement personnel, ses déplacements à grand frais et la façon dont il gère la ville. “Ils se sont mis sur la gueule en début de réunion”, raconte un adjoint et la place occupée par Joëlle Goepfert, la compagne du maire, également DGA, a aussi été évoquée. “C’est compliqué de travailler avec une délégation. Si l’on prend une décision, on sait qu’elle peut passer derrière et changer les choses“, a dit un élu. Pour un autre, “elle outrepasse ses prorogatives”.
La majorité de droite et du centre d’Olivier Carré est désormais coupée, au moins en deux. Nathalie Kerrien (LREM) a répété qu’elle ne serait pas candidate sur une liste menée par le maire sortant. Serge Grouard a indiqué qu’il ne sera pas tête de liste, sans réfuter le fait d’être peut-être présent sur une liste. Lors de ce vif échange avec Olivier Carré Serge Grouard a brandi une facture de l’hôtel Majestic à Cannes où Olivier Carré affirme qu’il a réglé l’addition de sa poche…Ambiance.
Refus de signer
Il se confirme d’ailleurs que certains membres de l’administration municipale ont refusé de signer des factures d’hôtel notamment, estimant qu’elles ne rentraient pas dans le cadre normal d’un déplacement du maire. Muriel Sauvegrain (LR) la première adjointe, qui fait partie du camp Carré, s’est d’ailleurs plainte que ce fractures refusées par l’administration reviennent ensuite à sa signature. “La majorité est divisée 50/50”, explique un élu. En dehors de Serge Grouard et Nathalie Kerrien, Michel Martin, Charles-Eric Lemaignen, Florent Montillot, Martine Grivot, Jean-Pierre Gabelle, notamment, se sont montrés très critique vis-à-vis du Premier magistrat. Au contraire, Alexandrine Leclerc, virulente contre Serge Grouard, Murielle Chéradame, Mathieu Langlois et Soufiane Sankhon, se sont faits les avocats d’Olivier Carré. François Lagarde et Philippe Barbier ont refusé de s’exprimer.
“On ne ne reviendra pas en arrière”
“On ne reviendra pas en arrière”, affirme un observateur, la droite est éclatée façon puzzle. Quant à Thomas Renault, le gardien de but mythique de l’USO, il a résumé en philosophe l’avis des “opposants internes” au maire, longtemps premier adjoint de Serge Grouard: “un bon lieutenant ne fait pas forcément un bon capitaine”.
En fin de réunion, Olivier Carré a demandé à sa majorité si quelqu’un souhaitait être candidat comme tête de liste aux municipales de 2020. Personne n’a levé la main alors Olivier Carré a confirmé qu’il sera bien candidat à sa succession.
Reste à savoir comment la majorité va se comporter lundi après-midi lors de ce conseil municipal consacré notamment au compte administratif, une séance publique généralement assez rébarbative et qui risque au contraire cette fois, “d’être très sportive”. On imagine que la gauche après les communiqués envoyés à la presse a préparé ses angles d’attaques. La droite votera t-elle d’un seul homme ce compte administratif qui comprend notamment les dépenses du cabinet? Va t-on assister à un règlement de compte…administratif? Sera t-il au final voté sans anicroche? Au point où les choses se sont envenimées, tout peut arriver.
Ch.B
LREM: pas de liens familiaux dans les collectivités
Avec le soutien affiché d”Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Bruno Le Maire, Olivier Carré aurait du obtenir sans problème l’investiture de LREM, la parti majoritaire auquel il n’appartient pas. Outre l’affaire du Canard, le maire d’Orléans risque de se heurter à un autre obstacle. Demain LREM donnera une première liste de noms des candidats quelle investit ou soutient. Mais les conditions pour obtenir ce soutien sont drastiques et comportent dix engagements éthiques, dont celui-ci: parmi les exigences, “les emplois familiaux interdits dans l’administration locale”.