Le SCOT toujours sujet à débat au conseil métropolitain d’Orléans Métropole

Le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) a été adopté ce lundi 28 mai lors du conseil métropolitain. Le plan d’aménagement de la Métropole d’Orléans pour les 20 prochaines années a fait l’objet de longues discussions. En cause, la “bétonisation” du territoire”.

Photo d’illustration (archives)

Si le conseil métropolitain s’est étiré en longueur ce lundi soir, la délibération portant sur le vote du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) de la Métropole d’Orléans n’y est pas étrangère. Si le texte a été adopté à la majorité, il a été débattu au préalable pendant près d’une heure et demi. Son importance est grande, car il sert de cadre de référence pour les différentes politiques sectorielles, sur les 20 prochaines années. Notamment celles centrées sur les questions d’organisation de l’espace et d’urbanisme, d’habitat, de mobilité, d’aménagement commercial, d’environnement… Il était justement question d’environnement lors de ce conseil. En cause, les 845 hectares de “bétonisation” prévus dans le texte. L’ancien maire d’Orléans Serge Grouard, particulièrement loquace sur ce sujet, dit s’en inquiéter. “Si ce chiffre est exact, je dois vous dire ma conviction et mon trouble. Il faut renverser la matrice. L’environnement doit déterminer le reste et non l’inverse. Si à chaque fois on remet une petite couche d’artificialisation, que va-t-il nous rester dans 50 ans ?”

En bon défenseur du texte, Laurent Baude, vice-président en charge de l’agriculture urbaine et péri-urbaine et maire de Semoy, a repris de volée Serge Grouard. “Certains nous invitent à un objectif de zéro artificialisation nette, d’ici 2030. Je suis étonné que certains élus de haut niveau n’aient pas une certaine forme de réalisme. Je suis aussi étonné qu’il y ait des élus qui découvrent ce texte.” 

“C’est facile de se draper dans de bonnes intentions”

Pour l’écologiste Jean-Philippe Grand, “l’ambition portée pour ce SCOT doit être plus forte”. “C’est vers un objectif de zéro artificialisation nette que ce document devrait tendre”, ajoute-t-il. Matthieu Schlessinger, 1er vice-président d’Orléans Métropole et maire d’Olivet, n’a pas manqué de revenir sur ces propos. “Que s’est-il passé depuis l’adoption du projet en décembre dernier ?  Il est à 95% exactement le même que ce que nous avions présenté. Jean-Philippe Grand s’était félicité de l’ambition que nous nous étions fixée et de la méthode.” Après coup, l’intéressé a réagi : “Si j’ai changé d’avis, c’est que j’ai travaillé, étudié les choses en regardant ce qui se fait ailleurs dans d’autres villes.”

D’après le conseiller métropolitain communiste Michel Ricoud, qui milite pour la construction de plus de logements, le problème est ailleurs. “Je pense que la question, c’est de construire la ville sur la ville. Quand va-t-on se mettre autour d’une table en réunissant bailleurs privés, bailleurs publics, élus, services de l’État pour voir comment on met les logements vides en location ?” Toujours chez les communistes, Maryvonne Hautin, maire de Saran, a voté pour l’adoption du SCOT. “Quand on prend le temps de travailler, de s’écouter et qu’un certain nombre de nos remarques sont prises en compte, nous obtenons un résultat, au moins pour la commune de Saran”, a-t-elle souligné.

Le président de la Métropole et maire d’Orléans a lui aussi donné, invitant à mettre en perspective les 845 hectares de la discorde. “C’est mieux de lire ce qui les contextualise et de reprendre les principes qui ont prévalu à la rédaction technique de ce document, et qui ont irrigué toutes les discussions qui ont eu lieu en amont. […] C’est facile de se draper dans de bonnes intentions Nous avons des documents qui tiennent compte de la réalité et de l’objectif que l’on veut atteindre, avec un certain sens du réalisme et du volontarisme. L’un n’excuse pas l’autre.”

L’association SPLF 45 proteste
En marge du conseil métropolitain, une vingtaine de membre de l’association SPLF 45 (Pour un site préservé entre Loire et Loiret) était réunie devant la mairie d’Orléans afin de protester contre le SCOT. “Il consommera 600 hectares pour la construction de logements neufs et 245 hectares pour l’extension des pôles économiques. […] Alors qu’il y a actuellement 11.000 logements vacants dans la Métropole. C’est un potentiel énorme”, conteste Régis Nicolle, du collectif. “Tous les 10 ans en France, c’est l’équivalent d’un département qui disparaît au profit de l’artificialisation des terres. D’autre part, le SCOT va être adopté avant le SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). Nous demandons donc le report du vote après la validation du SRADDET par la Région.”

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