Largement en tête avec 27.15 % des voix, le Rassemblement national maintient ses positions par rapport à 2014. Légèrement en dessous de son score national (22.40 %) la liste d’union LREM-MODEM arrive en seconde position avec 20.48. La percée des écologistes (11.17 %) et l’effondrement des Républicains (9.09 %) sont les autres faits marquants du scrutin.
Au siège du rassemblement National à Blois.
Dans un contexte de hausse de la participation par rapport à 2014 (+ 12 points à 58.89 %), le département « rural, chic et connecté » cher au président Perruchot s’illustre avec un haut niveau de voix pour le parti de Marine Le Pen, qui bien que perdant 1.4 point progresse de 3 111 voix. C’est particulièrement vrai dans la capitale de la Sologne et dans les zones rurales où la fracture territoriale joue à plein en faveur du RN. « Ce score conforte notre position. Nous avons aussi bénéficié de la dynamique issue de la venue de Marine Le Pen à Mer et nos militants ont fait une solide campagne de terrain », soulignait Michel Chassier, délégué départemental.
LREM en tête à Blois
Dans un contexte social agité, avec son allié Modem, le parti présidentiel résiste avec 20.48 % des voix. Il ancre même parfois ses positions comme à Vendôme ou à Blois où il arrive en tête et double le RN (24.62 % contre 17.98 %) ce qui satisfait son référent départemental Sylvain Girault dans la perspective des Municipales. « Notre score est intéressant. C’est la 1ère fois qu’un gouvernement en place conforte sa position. Nous sommes loin du vote sanction annoncé. Je suis heureux que notre vision progressiste de l’Europe ait rassemblé 25 582 voix ».
Sur la 3ème marche du podium électoral avec 11.17 % des suffrages, Europe Ecologie Les Verts fait un bond en avant de 4.93 points. Un joli score pour le parti écologiste qui pourrait envoyer l’un de ses candidats loir-et-chériens siéger à Bruxelles en la personne de Claude Gruffat. 13ème sur la liste, le président du réseau de magasins Biocoop siègerait en effet dès la réalisation du Brexit.
Côté républicain, c’est la soupe à la grimace, le parti de Laurent Wauquiez perd 8 931 voix par rapport aux élections de 2014 et passe sous la barre des 10 % (9.09 %). Ces électeurs se sont sans doute tournés vers le RN mais aussi la liste de Nathalie Loiseau.
Enfin, la gauche “éclatée façon puzzle” ne fait pas les scores espérés : 5.62 % pour R. Glucksmann (Place publique et PS), 5.30 % pour la France Insoumise de Manon Aubry, 2.91 % pour Benoît Hamon et 2.13 % pour les communistes de Ian Brossat.
Malgré ce contexte, le maire de Blois Marc Gricourt se félicitait que « dans sa ville, le rapport des forces de toute la gauche la place à plus de 37% des suffrages ». La baisse du Rassemblement national et le faible score de la droite et du centre lui ouvre en effet de solides perspectives pour une 3ème mandat en 2020.
Peltier, la gifle
Guillaume Peltier.
« Le résultat de la liste du parti présidentiel est le triste constat de l’échec de la politique menée en France depuis 2017. Le Président de la République n’a pas su prendre la mesure des enjeux durant ces derniers mois et donner confiance en l’Europe. Sa responsabilité est grande ». Tandis que Nicolas Perruchot dans un communiqué cinglant juge Emmanuel Macron responsable de la cuisante défaite de LR, on retiendra le réalisme de Guillaume Peltier qui « ne se réjouit pas du score décevant », et invite sur Tweeter à « tout refonder et tout rebâtir en présentant des idées vraiment nouvelles, en élargissant et en parlant enfin aux Français ».
Jean-Luc Vezon