Les négociations entre directions de France Bleu et France 3 sont ouvertes depuis des mois. Mais il semble bien qu’à France Bleu on ait oublié de demander leur avis aux syndicats. Des tests de matinales communes ont été réalisés notamment à Nice et à Toulouse. Les syndicats réclament un “bilan objectif” de ces expériences.
Ensuite est prévu le déploiement progressif pour les 44 matinales radio concernées à l’horizon 2022, cinq syndicats de Radio France – CFDT, CGT, Sud, UNSA et SNJ – préparent la riposte. Un appel à la grève de 24 heures a donc été lancé pour mercredi prochain.
En appelant l’ensemble des salariés à cesser le travail durant cet intervalle, ils souhaitent obtenir de la direction la suspension du projet de généralisation de ces matinales. Le SNJ craint par exemple de voir les antennes régionales de France 3 prendre le dessus sur le plan éditorial, malgré les garanties de la direction. Le syndicat fonde ses craintes sur l’exemple du rapprochement entre la radio france info et la chaîne d’information en continu du même nom, où “franceinfo la radio s’est pliée à l’immense majorité des exigences de France Télévisions” selon le SNJ.
Pour le SNJ de France Bleu Orléans, “les journalistes de France Bleu n’ont rien contre l’évolution de leur métier, certains se sont d’ailleurs prêtés à l’exercice de la “radio filmée” à titre expérimental à Nice et Toulouse depuis janvier et tous réalisent des photos et des articles sur internet.”
Mais ils estiment que leur direction a décidé, “sans aucune concertation et au mépris des équipes de généraliser les caméras dans les 44 studio de France Bleu en matinale*. la direction souhaite que les 44 matinales soient filmées de 7h à 8H40 d’ici 2022 à raison d’une dizaine de locales par an.”
Des journalistes ne veulent pas être filmés
Plusieurs arguments plaident pour ce mouvement de grève selon le SNJ. Ces matinales communes ont été décidées, “sans tenir compte des journalistes radio qui ne souhaiteraient pas être filmés : c’est leur droit le plus strict et c’est respecté dans les autres radios du groupe public. “
Deuxième grief, imposer aux 44 radios locales dès septembre, “de bouleverser leurs plannings avec davantage de travail de nuit imposé à la majorité des journalistes.”
Autre reproche justifiant le mouvement: “en réduisant d’autant les moyens de reportage, principale force de France Bleu pour l’info de proximité”, souligne le SNJ qui estime avoir été complètement oublié dans ce rapprochement: “la direction de Radio France se targue d’avoir bien négocié avec France Télévision en se faisant financer des caméras et l’éclairage mais aussi un technicien et un éditeur visuel, mais la direction a oublié de négocier avec les journalistes de France Bleu.”.