Olivier Carré, maire d’Orléans: un pas de plus vers “En marche”

“Il était vraiment très en forme”, nous a confié Jacqueline Gourault à l’issue du meeting d’Edouard Philippe, l’avant-dernier avant le grand final de vendredi à La Mutualité à Paris. Et territoire oblige, la ministre loiréchérienne a suivi son patron dans son tour de France de fin de campagne et sait de quoi elle parle.. Une élection peut en cacher une autre: Edouard Philippe était déjà en mission sur des terres de centre droit Macron-compatibles. Comme Angers, Valenciennes, Vierzon et …Orléans, objectif les municipales de 2020.

Olivier Carré et le Premier ministre à son arrivée.

Evènement de la soirée, le maire d’Orléans, c’est ainsi qu’il a été présenté par Jihan Chelly, référente de LREM (et non président de la métropole), a pris la parole pour la première fois dans cette campagne. Un pas de plus vers le soutien de LREM à Olivier Carré, après les fêtes johanniques présidées par le Premier ministre en 2018, et la légion d’honneur ostensiblement accrochée par Emmanuel Macron au revers de la veste du maire d’Orléans. Au point où il en est, s’il ne craignait pas les retours de bâtons de sa majorité élue avec Serge Grouard, Olivier Carré serait tout près de prendre sa carte à LREM. Surtout lorsque l’on sait, comme le confiait un responsable du parti d’Emmanuel Macron, que c’est Paris qui a “proposé”, voire imposé,  ce meeting du Premier ministre à Orléans.

Montrer patte blanche

Les gilets jaunes et Sud ont manifesté devant l’Espace Béraire.

De fait le premier ministre, en bras de chemise, l’a mouillé sérieusement en cette fin de campagne. A l’aise, ponctuant son discours de zestes d’humour à froid toujours appréciés et applaudis, Edouard Philippe a fait un tabac en cette salle de 300 personnes où toute la Macronie régionale ou presque, était présente.Il était en terrain conquis. Mais lorsqu’il a dit qu’il prenait plaisir à venir à Orléans où il a enseigné à la fac de Droit dans le temps, on le sentait sincère.

Les gardes mobiles avaient quadrillé l’espace Béraire où s’est tenu le meeting, une quarantaine de manifestants, gilets jaunes et militant de Solidaire ont été contenus loin de l’entrée de la salle. Ils affichaient une banderole, “les gilets jaunes pour la défense des services publics”. Les “invités”, inscrits sur les réseaux sociaux, devaient montrer patte blanche pour passer les filtres de sécurité. Quant à ceux qui n’étaient pas inscrits, certains ont pu entrer, mais c’était un peu à la tête du client.

En ouverture de la soirée Jihan Chelly a lancé, “dans le Loiret nous sommes mobilisés à fond, on ne lâche rien”. Olivier Carré très ému de parler devant le Premier ministre a estimé, “aujourd’hui ce n’est pas simple pour un parti de gouvernement d’être parmi les favoris. Nous sommes habitués dans ces scrutins européens à ce que ce soit les partis de la peur qui gagnent….Tous ces changements qui font peur à nos concitoyens, cette peur ne doit pas être utilisée par des partis pour susciter le repli sur soiCette Europe forte, cette France forte ne peut se faire que si l’on a un président fort. Un président qui lundi matin pourra dire à ses homologues, en France j’ai battu le parti du repli sur soi”.

Olivier Carré: “un peuple qui a confiance en l’Europe”

Olivier Carré pour la première fois pris la parole dans un meeting LREM.

RN et LREM sont au coude à coude dans les sondages et il revenait aussi à Olivier Carré, soutien de la liste Loiseau depuis le premier jour, de jouer cette carte du duel souverainistes contre libéraux européens.  Olivier Carré a poursuivi,  “je suis ici en homme libre et cette liberté, ces convictions, elles sont le fondement, le ciment de ce qui fait qu’ensemble nous somme européens”. Cher Edouard, chère Jacqueline, cher Marc, lorsque vous défendez certaines propositions au sein de l’Europe, les autres pays doivent pouvoir dire, “ce sont les ministre d’un peuple qui a confiance dans l’Europe”. Je veux cette France forte cette Europe forte, je veux que lundi, on dise que le parti de la haine, le parti du repli sur soi n’est pas arrivé premier et que c’est le parti de l’optimisme qui a vaincu, c’est pourquoi il faut voter pour la liste Renaissance”.

Avant le Premier ministres les deux régionaux de l’étape, Jacqueline Gourault et Marc Fesneau se sont brièvement exprimés. Le ministre des Relations avec le Parlement après avoir fustigé l’attitude de Marine Le Pen le week-end dernier pour sa participation à la réunion des populistes européens qui servent “les puissances de l’étranger”, a parié sur un avenir “centriste” au Parlement de Strasbourg: “Nous sommes ceux qui offrent une troisième voie, face à l’alternance habituelle entre les conservateurs du PPE et les socialistes”.  Qant à Jacqueline Gourault, elle a pris l’angle des territoires:  “il faut dire combien l’Europe apporte aux territoires, comme ici à Orléans à l’hôpital, à la technopole”. Et la ministre de la cohésion des territoires de finir sur une note ligérienne et les 500 ans de la première pierre du château de Chambord, symbole de “la Renaissance, la liste qu’il faut mettre en tête dimanche”.

La “macronie régionale”

Les deux maires d’Orléans et de Tours, deux Macron-compatibles.

Ils étaient nombreux les anciens socialistes comme Michel Breffy, conseiller départemental de Fleury ou le maire de La Chapelle-Saint-Mesmin, Nicolas Bonneau qui justifiait calmement sa présence, d’une parte en raison du devoir “d’accueil républicain” d’un Premier ministre dans sa commune. Mais c’était pour ajouter aussitôt afin de ne pas insulter l’avenir, “il y a des MoDem dans ma majorité et je compte bien faire une liste très large l’an prochain”. Ce meeting fut celui de la macronie régionale. Outre les députés du Loiret, Stéphanie Rist, Caroline Janvier et Richard Ramos (MoDem), le maire de Tours, Christophe Bouchet, dans un position politique à peu près similaire à celle d’Olivier Carré, a fait une entrée remarquée, bras-dessus bras-dessous avec le maire d’Orléans.

La “macronie régionale autour du Premier ministre.

Plusieurs députés d’Indre-et-Loire comme Phiippe Chalumeau, Daniel Labaronne et puis les historiques d’En Marche de la première heure comme Emmanuel Constantin, ancien référent de LREM en Loiret, Mélusine Harley, David Simonnet, anciens candidats aux législatives, garnissaient aussi le demi-cercle autour du Premier minisre. Une seule absente mais qui se refuse à participer à des meeting “avec des ministres de droite”, et qui avait déjà séché la réunion avec Bruno Lemaire, Nathalie Kerrien, pourtant membres de LREM et adjointe au maire d’Orléans. En revanche Béatrice Odunlami, autre adjointe d’Orléans, avait tenu à en être, tout comme les maires de Beaugency, de Pithiviers…Quant à Olivier Carré aux premières loges du cercle macronien, il était “coincé” entre Jihan Chelly et Stéphanie Rist. En  marche vers LREM le maire d’Orléans, ou seulement en mission d’affichage?

Ch.B

Commentaires

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  1. Carré développe une grille d’analyse de collégien de quatrième (il ne connait rien, mais alors RIEN du tout aux questions européennes), et il pousse la flagornerie à un niveau jamais atteint.

    À dégager au plus vite !

  2. Voilà une confirmation de plus qu’Olivier Carré est un “homme libre” de retourner sa veste au gré des opportunités politiciennes pour espérer etre réélu en 2020 .
    Un winner ? Réponse dans moins d’un an ….

  3. pour moi il ne s’agit pas de retourner sa veste pour Olivier Carré , mais simplement d’être en harmonie avec ses convictions, ce qui me choque ce sont les gens qui critiquent mais qui ne sont pas dans une démarche constructive de part leurs certitudes.

    • Nous n’avons visiblement pas le meme dictionnaire quant au sens des”convictions” d’Olivier Carré.
      Libre à chacun d’avoir sa définition.
      Ci-après,quelques verbatims du candidat Carré extraits d’interviews accordées à Mag Centre :
      -“Je n’ai pas l’intention d’avoir une nouvelle étiquette partisane” 4.03.2019
      -Les étiquettes politiques ne m’intéressent pas meme si je ne refuse pas les soutiens” 9.04.2019
      -“Je crois au rassemblement,pas aux arrangements”9.04.2019, spécial langue de bois.
      -“Je suis un homme libre,pas inféodé à un parti,non adepte de la dialectique politicienne” 9.04.2019.
      Ces propos exprimés par O.Carré sont des faits et non pas mes certitudes contrairement à ce que vous affirmez.Au regard de ces éléments,je donne mon opinion fondée pour le moins sur un classique discours langue de bois de circonstance dont Carré n’a malheureusement pas l’exclusivité.
      Il me semble qu’O.Carré a pris le parti de soutenir la liste Macron pour les Européennes. C’est bien sur son droit .Par contre,entre ses propos précités et ses choix constatés,ce sont pour moi des “convictions” à géométrie variable !

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