Dans un peu plus d’une semaine les Français (et les autres européens) sont appelés aux urnes pour élire leur 74 eurodéputés (et 79 en cas de Brixit) donc 5 sièges seront de “réservistes”. Contrairement au scrutin de 1974, il n’y aura pas de grandes circonscriptions. Ce qui aurait permis de “valider” électoralement le redécoupage de la France en grandes régions. 34 listes (un record) solliciteront les suffrages en France.
Le Parlement européen.
En 1974, la région Centre-Val de Loire avait été fondue dans un grande région électorale qui comprenait le Limousin et l’Auvergne et qui avait été baptisée Auvergne-Centre-Limousin. “Nous sommes les seuls à avoir voté pour que l’on reste aux grandes circonscriptions, “ dit-on du côté de la liste LR où l’on explique que LREM, le parti d’Emmanuel Macron n’ayant pas de socle local fort, il valait mieux pour lui revenir à une grande circonscription nationale.
Trois sortants
Philippe Loiseau au Parlement Européen
En conséquence de quoi les candidats n’ont pas été désignés en raison de leur appartenance géographique. Résultat, si l’on s’en tient aux sondages à ce jour, la région Centre-Val de Loire ne devrait plus avoir un seul élu à Strasbourg et à Bruxelles. Les députés sortant issus de notre région sont trois: une députée LR, Angélique Delahaye, Philippe Loiseau (RN, Eure-et-Loir) et Karine Gloanec-Morin (PS). A noter que ces deux derniers ont replacé des députés démissionnaires. Ce fut le cas de Jeanne Pothain qui n’aura jamais fait beaucoup de bruit qui était sur la liste FN pour la parité et qui été immédiatement remplacé par le céréalier beauceron Philippe Loiseau. Pour Karine Gloanec-Morin (PS) ancienne conseillère régionale, c’est encore plus récent, elle a remplacée en 2018 Jean-Paul Delanot lequel avait prévu cette démission depuis le départ.
Karine Gloanec sacrifiée
Éric Andrieu et Karine Gloanec-Maurin, deux députés socialistes européens sortants.
Ces trois sortants sont candidats le 26 mai, mais à des places potentiellement inéligibles à en croire les sondages. Angélique Delahaye la sortante LR semble encore la mieux placée avec une 16 ème place mais il faudrait que la liste de François-Xavier Bellamy passe la barre des 15% alors qu’elle n’est qu’à 14% pour l’instant. La mission devrait s’avérer impossible pour Karine Gloanec-Morin (PS), même si Raphaël Gluckmann a raté son pari de rassembler à gauche et chez les écolos, elle n’est que 14 ème, alors que la liste Place Publique-PS-Nouvelle Donne, n’est qu’à 5,5% dans les sondages.
Philippe Loiseau (RN) a t-il démérité? Il a été rétrogradé en 75 ème position ce qui ne qui laisse aucune chance de retourner à Strasbourg. A t-il d’autres ambitions en Eure-et-Loir, reviendra t-il à la région où il avait été sanctionné pour absentéisme lorsqu’il cumulait les deux casquettes? Quant à l’autre élu FN de 2014, Bernard Monod, il a démissionné du FN où il était le spécialiste économique de Marine Le Pen pour rejoindre Debout la France, mais il n’est pas sur la liste Dupont-Aignan. Luc Bucheton secrétaire départemental du Loiret y figure, mais très loin et de toutes façon la liste NDA est pointée à 5% dans les sondages, c’est-à-dire juste le seuil pour avoir un élu.
Bernard Monod absent de la liste NDA
La liste très européenne de Jean-Christophe Lagarde, l’autre leader de parti avec Dupont-Aignan à avoir pris le risque de mener sa liste, plafonne dans les sondages à 2%. Aucun chance donc pour Florent Montillot 7 ème, adjoint au maire d’Orléans et président de l’UDI Loiret, de partir à Strasbourg.
Quant à la Tourangelle Sophie Auconnie, très loin sur la liste UDI, elle a été députée européenne avant d’être élue à l’Assemblée nationale en 2017 et de choisir Paris, c’est une candidature de “témoignage”.
A noter encore en bonne place mais difficilement éligibles Mamoudou Bassoum, 5 ème sur le liste de Ian Brossat (PC) et celle du Blésois Claude Bruffat, 13 ème sur la liste de Yannick Jadot donnée pour l’instant à 8% et la Tourangelle Marie-Agnes Peltier 48 ème. Seule tête de liste de la région Centre-Val de Loire Pierre Dieumegard qui milite pour l’Espéranto, même avec la protection divine, devra bénéficier d’un miracle pour grimper à 5%.
Encore une fois il s’agit d’un scrutin avec des listes nationales, sans coloration régionale, pour une élection européenne qui revêt plus d’importance pour notre vie au quotidien que des élections françaises. Raison de plus pour aller voter.
Ch.B