Brûlante ferveur et succès total. Leçon vibrante de musique à cœur ouvert. C’est avec un bonheur fou, le talent, le simple don de soi, et devant une salle l’Institut comble, que les vingt-quatre candidats virtuoses du huitième Concours brin d’herbe, âgés de six à dix-huit ans, répartis en trois niveaux et venant du monde entier, ont offert ce dimanche le concert final d’une huitième édition qui nous a laissés sous le charme, cloués sur place d’admiration tant, depuis le onze avril, les émerveillements auront été nombreux.
Marc Rio, neuf ans, ouvre le concert final sur piano jouet interprétant Giner. cl JDB
Pour la petite, jolie et piquante histoire, c’est avec un brin d’herbe d’humour que ce concert s’est ouvert avec la délicieuse et légitime prestation de Marc Rio, officiant avec piano jouet sur une œuvre, suspendue et percutante, malicieuses pièce de Bruno Giner. Mais ne nous y trompons pas, cet enfant qui nous éblouit ensuite de manière confondante avec l’âpre Kurtag, reflète bien la belle intention d’une manifestation, festival de pédagogie musicale emplie de joie, véritable “acte d’amour ” comme n’a de cesse de l’affirmer avec une délicate, passionnante et douce attention, Isabella Vasillotta, directrice artistique, actrice et passeuse culturelle révélatrice d’émotions et de talents précieux en devenir .
De coups de cœur en coups de cœur
Masterclass avec Isabella Vasilotta, Kethlyn Lor, Christian Mason.cl JDB
Cette dernière et toute son association, à qui elle n’a de cesse de rendre hommage, comme à Françoise Thinat, fondatrice de l’événement, forçant l’admiration et l’intérêt, invitant à la découverte et à la défense heureuse d’un patrimoine contemporain proprement subtil, sensible, audacieux et décoiffant, aura fait merveille de transmission humaine du patrimoine contemporain.
Harmonieuse de superbes engagements de nombreux partenaires régionaux culturels et économiques que l’on retrouvera sur le site percutant
wwww.oci-piano.com , cette manifestation n’aura vécu nul faux pas, mais aura su faire naître que des coups de cœur troublants.
Côté de ces derniers, voici celui né de la master classe du dimanche matin avec Christian Mason , compositeur de la douce et véhémente, intimiste et à la fois orchestrale œuvre imposée, “Paysages intérieurs“.
En présence et au contact de ses interprètes de Brin d’Herbe, devant de jeunes pianistes et en public, ce dernier remercie chacun pour son talent d’avoir su créer cette œuvre, non pas un exercice , mais une pièce à s’approprier, s’il le désire, pour longtemps
Ici, à l’Institut, Christian Mason, se prête à l’échange artistique, à la proposition de suggestions et commente, indique. Tout ceci est absolument grave et charmant d’écoute, d’échange. Tout est vivement mesuré, attentif, compris à demi-mot, et le compositeur n’a de cesse de remercier, d’éclairer son cheminement de créateur et de surtout dire, combien, l’œuvre contemporaine ne peut jamais être figée mais être toujours tributaire de la technique , surtout du cœur et de l’imagination de celui qui la livre. Simple et haut émerveillement.
Le bel hommage et la vive reconnaissance de la cité
Juste un peu plus tard, c’est en l’Hôtel Grolot que la Ville d’Orléans tient à rendre hommage à ce concours en ayant invité de manière conviviale et chaleureuse les interprètes et leurs familles, l’association OCI, les partenaires et les familles d’accueil, les professeurs, bref, les innombrables acteurs heureux et généreux composant la troupe enthousiaste d’une belle aventure.
Béatrice Odunlami pour un bel hommage officiel de la Ville d’Orléans.
Ce dimanche matin, on ne pourra que saluer la sensibilité prévenante, personnelle et officielle de Béatrice Odunlami, adjointe au maire en charge des projets événementiels de la cité, accueillant tous ces acteurs. Si Isabella Vasillotta parle d’un engagement comme d’un acte d’amour heureux, c’est en sensible et lumineuse osmose que la représentante officiellement déléguée du maire d’Orléans, évoque avec une éloquente limpidité et une personnalité culturelle habitée , le sentiment de l’ouverture au monde et autres cultures.
Et Béatrice Odunlami, de souligner encore la délicatesse et et la subtilité de l’œuvre sensible et poétique , commande adressée à Christian Mason, pièce ouverte faisant référence à la poétesse Katleeen Raine, bel engagement prégnant prônant l’ode à la nature l’art et l’expression, celle à laquelle est entre autres attachée la ville d’Orléans. Bref, Béatrice Odunlami, radieuse et percutante, tout simplement ravie, altière et communicative, aura été au diapason , officiel et purement sensible, clairvoyant et profond, d’une belle manifestation.
Dont beaucoup attendent, bien entendu, les prochaines révélations.
Jean-Dominique Burtin.