En général lorsque les hauts fonctionnaires disent du mal des élus, c’est “off” mais ils n’en pensent pas moins. A l’inverse les élus ne se privent pas pour tailler des costards, comme dirait François Fillon, à des hauts fonctionnaires.
Témoin ce portrait au vitriol de Didier Lallement le nouveau préfet de police de Paris, un papier signé d’Anne-Sophie Mercier dans le Canard Enchaîné. L’homme est habillé pour l’hiver au fil des témoignages d’élus PS, une image “pète-sec, austère et autoritaire”.
Un socialiste qui le connait bien raconte, “à chaque fois qu’il fait ses valises pour changer de poste on sort les bouteilles”. Comme à Bordeaux lors du départ de “l’ayatollah” où l’on a fait sauter les bouchons lorsque Didier Lallement est monté à Paris pour remplacer le préfet Delpuech qui avait failli devant les gilets jaunes et les casseurs.
Passé par différents cabinets socialistes, Didier Lallement a débuté sa carrière préfectorale chez Jean-Pierre Sueur alors secrétaire d’Etat aux Collectivités locales. “Ce n’est clairement pas un comique et il a un indéniable respect de l’autorité”, se souvient le sénateur du Loiret. “Il a fait son chemin en raison de ses compétences techniques. On devait réformer la fonction publique territoriale et Lallement était le roi des décrets bien torchés et des grilles indiciaires qui tenaient la route. Je l’ai promu directeur de cabinet en raison de sa rigueur”. Catalogué “à gauche”, Lallement, ancien du CERES le courant de Chevènement, est en fait très autoritaire et “à l’aise avec le virage sécuritaire voulu par le gouvernement”, de l’époque.Un ancien membre du cabinet de Paul Quiles estime que “le mot psychorigide a été créé pour lui”.
Si avec un profil pareil de son patron, la préfecture de police de Paris ne marche pas au pas…
Ch.B