Orléans : faut-il s’inquiéter de la fermeture des commerces en centre-ville ?

La fermeture et la désertion des boutiques de centre-ville est un sujet récurrent depuis plusieurs années et Orléans n’échappe pas à la tendance actuelle des vitrines vides, barrées de pancartes « local à louer ». Dans le même temps, la mode est à la construction de larges zones commerciales en périphérie des agglomérations, mettant encore plus à mal l’attractivité des centres-bourgs. Alors que plusieurs villes du Loiret vont bénéficier du plan “Action cœur de ville” mis en place par le ministre de la cohésion des territoires, on se demande ce qu’il en est de la situation dans la capitale régionale…

Les trois boutiques inoccupées depuis plus d’un an rue Jeanne d’Arc seront reprises par une enseigne de biscuits.

Alors que la zone commerciale de Cap Saran vient d’être considérablement étendue et que les grandes enseignes ont tendance à fuir vers ces nouveaux espaces dynamiques, on ne peut que se demander comment se porte l’attractivité du centre-ville d’Orléans. En effet, il n’est pas rare de rencontrer, au cours de nos balades urbaines, un certain nombre de locaux vides et laissés pour morts.

À Orléans, le taux de vacance est en dessous de la moyenne nationale

Un nouvel exemple de boutique vide rue Sainte-Catherine.

Pour beaucoup, cette situation peut paraître inquiétante. Néanmoins, François Foussier, adjoint à la mairie d’Orléans chargé du commerce assure que ce phénomène, visible partout dans l’hexagone n’est pas tellement préoccupant à Orléans. « À ce jour, le taux de vacance moyen dans les commerces de centre-ville en France frôle les 12%. En comparaison, Orléans s’en sort plus que bien avec moins de 7% de locaux inoccupés. » De plus, l’élu rappelle que beaucoup de nouvelles enseignes ont fait leur arrivée dans le centre ces derniers mois tels que Sostrene Grene dans les anciens locaux de Benetton, Armor Lux ou encore récemment Bocage, rue de la République. « De nouveaux contrats sont signés régulièrement, les enseignes n’ont pas de réticences à s’implanter à Orléans. C’est une ville dynamique qui attire encore et toujours les grands groupes », affirme François Foussier. Il nous confie également que les trois locaux inoccupés depuis près de deux ans rue Jeanne d’Arc seront prochainement repris et ne formeront plus qu’une seule enseigne : les Biscuits de Chambord.

“Beaucoup de bailleurs sont complètement à côté de la plaque”

Local inoccupé place De Gaulle.

Bien qu’il soit impensable que tout les locaux inoccupés trouvent preneur, le principal obstacle à l’installation de nouveaux commerces reste les loyers trop élevés. Effectivement, François Foussier déplore le fait que « beaucoup de bailleurs sont complètement à côté de la plaque ! Si on prend l’exemple du loyer des anciens locaux de Madura rue Jeanne d’Arc, qui s’élève à 5000 euros par mois soit 60.000 euros par an, on comprend pourquoi les commerces peinent à s’installer ».

Pour lutter contre ce frein à l’installation, l’adjoint au maire a décidé d’agir en taxant certaines boutiques comme « friches commerciales », en espérant que les bailleurs réagissent et baissent les loyers de leurs locaux. Enfin, le nouveau fléau qui sape le dynamisme des centres-villes est sans aucun doute la multiplication des immenses zones commerciales en périphérie. On observe cette tendance à Chécy, où la zone commerciale abrite plus de 50 boutiques, ou encore à Cap Saran qui, après son agrandissement en 2017, propose 85 commerces. Pour l’élu François Foussier, « Cap Saran n’aurait jamais du se faire » et, pour pallier à l’attractivité grandissante de ces zones dynamiques, la mairie a pris la décision de mettre en place un Document d’Aménagement Commercial qui interdit formellement aux enseignes de moins de 400 mètres carrés de s’implanter dans ces zones. Orléans n’est donc pas épargné par le phénomène de vitrines vides et, malgré la vision optimiste de l’adjoint à la mairie François Foussier, on ne peut que se demander quelle sera la situation en centre-ville dans les années à venir…

Stéphane Labasse, nouveau président des Vitrines d’OrléansDepuis ce mardi 26 mars, Stéphane Labasse est le nouveau président de l’association Vitrines d’Orléans, qui regroupe 400 commerces. L’actuel gérant de Big Fernand et Sushi shop remplace Alexandre Viana de Sa. Son credo ? Fédérer et agir !

Zoé Falliero

Commentaires

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  1. Dommage que Mag Centre n’ait pas interrogé cet élu sur les commerces et enseignes prévus rue des Carmes,le futur quartier latin annoncé par Olivier Carré .
    De belles promesses sur les palissades le long des maisons en cours de rénovation,mais rien de plus pour l’instant ! Un effet d’annonce sur ce quartier pendant la compétition pour la conquete de la mairie est peut-etre envisagé par le maire ?

  2. Tout va tres bien madame la marquise !
    Au lieu de relayer le discours municipal Magcentre aurait pu s’intéresser à la gabegie de la place de Loire et de Passion Culture…

    • Attendons un peu de voir ce que va faire le CESER pour endiguer ce phénomène …

      • Bonne intervention ; ” il ” participe de concert avec le Conseil Régional à la mise en oeuvre de la politique nationale pour la revitalisation des villes moyennes en région Centre Val de Loire . Cependant , avouons qu ‘ il y a ” pire ” : des grandes surfaces parviennent , même après rejet par les instances départementales , commissions du commerce , à obtenir gain de cause en appel aux instances nationales ! Voila le respect de ” la parole donnée ” au plus haut niveau de l ‘ Etat ; d ‘ où l ‘ intérêt de renforcer le pouvoir de décision local et régional .

        • Et donc, cela confirme ceci, ce matin qui se donne ses airs ne sert à rien. La seule chose qui puisse modifier le paysage commercial orléanais, régional, ou national, c’est le comportement des consommateurs. C’est le client qui fait le marché, pas les pseudo-assemblées consultatives. Hélas, et je dis bien bien hélas. Mais nous avons la chance de profiter des retombées du e-commerce avec “A ma zone” bien implanté à Orléans. Avec la bénédiction du CESER ? Au mépris de l’impact écologique …

  3. Prenez votre article et remplacez Orléans par Blois, Châteauroux, Bourges, Chartres, Tours, sans oublier les sous-préfectures type Châteaudun, Nogent-le-Rotrou, Vendôme…et le texte sera le même.Il y a beaucoup trop de commerces vides qui, un jour ou l’autre, seront squattés, avec des risques énormes d’incendies en série car les étages et combles, au-dessus des magasins desertés, non occupés par des personnes, sont bourrés de cartons, plastiques en tous genres, poussières depuis des décennies…Le MAL est là depuis plus de 30 ans. Comme pour l’environnement, tout le monde a crié “au loup” et personne ‘a bougé. C’est trop TARD maintenant.

  4. Un début de réponse ?
    Simplement j’ai 30 ans et j’ai vécu dans orléans centre 3 ans !
    Je suis parti parce que ce n’est pas vivable.
    On se fait taxer :
    – appartement
    – parking
    – déplacements
    La ville n’est pas propre.
    Une vie quasi inexistante au dela de l’adolescence ou avant la vieillesse.
    Des évenements telles que les fetes de loire qui rendent la vie des riverains sur les bords de loire insupportable.

    pourquoi je viendrais vivre dans un centre ville ultra cher partout quand je peux avoir une maison a 15 minutes et un cadre de vie pour mon fils bien meilleur ?

  5. Certes, des bailleurs réclament des loyers trop élevés.
    Mais c’est aussi un cercle vicieux. Certains commerces deviennent moins attractifs. Ainsi, le magasin d’articles culinaires et d’arts de la table “A Saint- Joseph”, en réduisant notablement sa surface (donc son offre), devient moins attirant par rapport à ses concurrents des zones commerciales (Zodio).
    Par ailleurs, les tarifs du stationnement de surface et dans les parkings gérés par la municipalité ont grandement augmenté ces dernières années. D’où une moins grande fréquentation des personnes venant de l’extérieur.
    Voilà ce qu’il n’aurait pas fallu faire si l’on avait voulu favoriser le commerce – donc la vitalité – d’Orléans.

  6. Il n’y a pas de catastrophe économique dans le centre ville d’Orléans. Il y a un renouvellement permanent d’environ 6 à 10 % des commerces depuis une quarantaine d’années. On peut constater que certains commerces n’ont pas survécu aux longues périodes de travaux liées à l’arrivée du tramway. Mais à l’exception d’une partie du quartier des Carmes, il y a eu partout un embellissement des boutiques, avec une offre commerciale diversifiée. En 20 ans, ce centre ville aura connu une très nette amélioration, reconnue par les visiteurs, qui découvrent ou redécouvrent la ville.

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