Municipales de Blois : droite républicaine, la machine à perdre ?

En recomposition, la droite et le centre blésois espèrent bien faire trébucher le maire sortant Marc Gricourt en quête d’un 3e mandat. Elle devra pour cela surmonter inimitiés, divisions et jouer clairement l’union.

Élu maire en 2008, avec 3678 voix de plus que Nicolas Perruchot au 2e tour puis 5213, en 2014, face au candidat LR (J.Chauvin), Marc Gricourt part avec une longueur d’avance sur ses rivaux. Ces derniers veulent croire en leurs chances à l’image de la victoire inattendue de Nicolas Perruchot face à Jack Lang en 2001.

Franck Prêtre était candidat LR aux dernières législatives

1er sur la ligne de départ avec une déclaration de candidature dès janvier, le républicain Franck Prêtre veut être le plus légitime pour porter un projet citoyen d’intérêt général à l’horizon 2026. « Avec mon équipe, je vais d’abord aller à la rencontre des Blésois pour les écouter et bâtir un programme qui tiennent compte de leurs attentes et de la nécessité de dynamiser l’agglomération notre poumon économique », explique Franck Prêtre qui appuiera sa démarche sur l’association Blois Nouvel’r. Forte d’une centaine de membres (selon le candidat), celle-ci veut être ouverte à toutes les sensibilités et aux personnes de bonne volonté de la société civile.

Suppléant de Damien Hénault lors des législatives de juin 2017 (1), ce quinquagénaire né à Blois, qui est aussi président du musée de la Résistance et de la Déportation, a pris goût à la politique même s’il assure « ne pas être un professionnel ». Affichant son gaullisme social, il ne manque pas d’idées et a déjà dans sa musette des pistes comme la création d’un campus universitaire, d’un pôle santé seniors ou d’une politique volontariste en matière de transition énergétique.

Secrétaire général de CFA BTP Centre, Franck Prêtre avance son expertise dans les domaines de la formation, de l’emploi ou de l’artisanat et sa proximité avec les sphères économiques : « Je veux porter l’idée d’une métropole entre les deux métropoles. Et surtout d’une seconde sortie d’autoroute. La ville doit récréer des emplois. Cette responsabilité n’a pas été prise, l’agglo n’a pas de projet économique » avance celui qui a mené à bien la reconstruction du nouveau CFA du bâtiment.   

Malik Benakcha, chef de file LR et “poulain” de Guillaume Peltier

Républicain, Malik Benakcha peut se prévaloir de sa désignation comme chef de file par le parti de Laurent Wauquiez. Celui qui se verrait bien devenir le Guillaume Peltier du Blaisois, affûte ses armes déjà entouré d’un directeur et staff de campagne. « Avec le collectif associatif Osons l’avenir, je travaille depuis 2015 à l’élaboration d’une alternative crédible. Blois 2020 veut être une ville juste, en ordre, au travail et au service des Blésois », explique Malik Benakcha.

S’il laisse la porte ouverte au rassemblement, Malik Benakcha n’hésite à dézinguer son adversaire républicain qui serait « dans une logique de dissidence » et « qui  n’habite ni ne travaille à Blois ». (2) Diplômé de Science Po Paris, Malik Benakcha se prévaut lui d’être patron d’une entreprise locale et de participer activement à la vie blésoise en ayant par exemple organisé le salon de l’enfance au printemps dernier.

À défaut de relais au sein du conseil municipal où l’opposition est quasi inaudible, l’homme possède les moyens d’occuper l’espace médiatique. Le dirigeant de Com’locale (3) vient ainsi de lancer une pétition en ligne contre le projet du maire d’aménager le site de l’Hôtel-Dieu. « Face à ce projet sorti de nulle part, visant à privatiser et dépecer l’Hôtel Dieu, patrimoine symbolique de notre ville, il faut agir.Sans vote démocratique sur le sujet, sans concertation avec les Blésois, nous dénonçons l’appel à projets orienté voté en conseil municipal » développe le candidat (4).

Dotée d’une expérience politique significative – il a été notamment collaborateur de Sophie Auconie et directeur de campagne de la liste régionale Udi-Modem lors des dernières européennes – il annonce une campagne offensive, politique et peut-être un tandem avec une personnalité locale.

Udi & Modem wait and see

Anis Sabri-Lebaron est secrétaire national en charge de la thématique justice à l’UDI

Délégué local de l’UDI, l’avocat Anis Sabri-Lebaron reste pour sa part en retrait de cette « cuisine politique ». « La manière dont ça se passe, ça ne donne pas envie. Et de toute façon, ce ne sont pas les partis qui vont donner le tempo mais les habitants dans le contexte de dégagisme et des Gilets jaunes » expose-t-il renvoyant dos à dos tous les protagonistes. Pour le futur président du Blois Foot 41, il n’y a pas de doute, « le candidat sera moins important que le projet et la bonne échelle de réflexion est sans conteste l’agglomération ». S’il revendique une proximité d’idées avec le MoDem, le leader du parti centriste renvoie toutefois à juin sa prise de position officielle.

Le candidat du Modem dans les starting blocks

Très bien implanté en Loir-et-Cher et dans le Blaisois, « jardin de Jacqueline Gourault », le MoDem lui attend son heure. « Nous avons l’ambition de porter une voix lors des municipales dans une configuration qui reste à déterminer. Nous désignerons notre chef de fil dans les semaines à venir », explique le député et ancien vice-président d’Agglopolys Stéphane Baudu.

Tous les regards convergent vers le jeune masseur-kinésithérapeute Etienne Panchout, candidat désigné qui apparaît de plus en plus visible dans la ville. « Lui et son équipe ont bien avancé sur le projet »  poursuit S. Baudu en ne cachant pas les discussions avec leur partenaire LREM. Mais là encore, il est urgent d’attendre : « Nous avons notre temps », conclut-il. Les frères ennemis centristes seraient-il pour une fois en phase ? 

Jean-Luc Vezon.

  1. Il obtiendra  13,21 % des voix et ne passera pas la barre du premier tour.
  2. Après vérification, F. Prêtre réside sur l’agglomération de Blois et doit prochainement s’installer à Blois intra-muros.
  3. Agence de communication  créée en 2013. Malik Benakcha dirige aussi Form’locale, un organisme de formation. Il emploie au total une dizaine de personnes.
  4. Il n’est pas le seul à dénoncer le projet puisque Louis Buteau pour la LREM demande lui aussi un moratoire sur ce projet afin de laisser place à une consultation démocratique.

Commentaires

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  1. Franck Prête, blésois parce qu’il faut s’inscrire sur les listes électorales pour être candidat. On fera mieux comme candidat… Le titre est bien choisie, avec lui pour diviser, la machine à perdre est en marche. La seule solution reste une large liste d’union… Sans lui!

  2. Ils ne tirent aucune leçon du passé qui les a déjà envoyé sévèrement au tapis… Benakcha, Prêtre et leurs petites troupes iront s’affaler sur les bancs de l’opposition (s’ils y parviennent !) où ils rongeront leur frein en pensant à l’époque où “ils s’y voyaient déjà”. Au pire du pire, ils passeront des accords à peine déguisés avec le maire en commissions, comme J Chauvin, et zou ça sera reparti pour 6 ans. Ils commenteront à peu près tout et n’importe quoi sur leurs murs facebook. Le maire de Blois se régalera et la campagne n’aura pas été trop éreintante. A peine aura-t-elle coûter une autobiographie à 1000 exemplaires et un sujet clivant (l’hôtel-dieu). Fermez le ban. Rdv en 2026.

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