La hausse des tarifs des inscriptions des étudiants étrangers a soulevé une vague de protestations dans les facs. Dès la rentrée 2019, un étudiant étranger -ils sont environ 100 000 hors espace UE-va devoir multiplier ses frais par seize. Pour son année de licence, il payera 2 770 euros au lieu de 170 euros et pour son master, 3 770 euros à la place de 243 euros.
Le groupe interparlementaire d’amitié France-Tunisie du Sénat, toutes sensibilités politiques confondues, dont Jean-Pierre Sueur sénateur du Loiret est le président, s’inquiète du projet du Gouvernement d’augmenter considérablement les droits d’inscriptions à l’université des étudiants extracommunautaires.
« Les études supérieures en France sont perçues comme un formidable levier d’émancipation sociale et culturelle pour la société tunisienne » rappelle son président. Les conséquences de ce projet seraient particulièrement regrettables pour les jeunes tunisiens, mais plus généralement pour tous les jeunes africains.
« Fixer des droits d’inscription à plusieurs milliers d’euros lorsque le salaire moyen ne dépasse pas quelques centaines d’euros conduit irrémédiablement à fermer les portes de nos universités » regrette son président. Les premiers chiffres de Campus France témoignent d’ailleurs d’une baisse notable du nombre d’étudiants préinscrits, notamment en Tunisie (-16 %).
Le projet du Gouvernement irait à l’encontre des objectifs ambitieux qu’il s’est fixé pour le développement de la Francophonie. L’une des forces des établissements français à l’étranger est la possibilité qu’il offre de poursuivre aisément des études supérieures en France. « Restreindre l’accès aux universités françaises risquerait donc de réduire l’attractivité du réseau français » prévient à cet égard Jean-Pierre Sueur.
Face à ces risques, le groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat propose, à l’unanimité, d’instaurer un moratoire sur la hausse des frais d’inscription pour l’ensemble des étudiants non-européens.
« Seul un moratoire aurait pour effet immédiat d’apaiser la situation avec nos partenaires étrangers, mais également avec nos universités », exhorte Jean-Pierre Sueur Le Gouvernement disposerait ainsi du temps nécessaire pour approfondir sa réflexion pour limiter les effets regrettables pour l’attractivité de la France.