A Châteauroux, comme à Orléans, une centaine de militants s’est jointe aux cortèges organisés samedi dans tout le pays en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Samedi, dans les rues de Châteauroux, une centaine de personnes ont sonné l’alarme. L’alarme quant à l’avenir du climat et pour demander plus d’engagements de la part des pouvoirs publics. « Notre objectif, c’est de sensibiliser les citoyens et de faire pression sur le gouvernement pour agir pour le climat » explique Raphaël Tillie, l’un des membres de l’association Vigilance OGM 36. Malgré une pluie persistance, la motivation des participants n’a pas été entamée, d’autant plus que la date choisie, en pleine COP 24, était un élément de plus pour ne pas y déroger. « Ça donne une pression supérieure en quelque sorte, complète le militant. Aujourd’hui, ça peut paraître difficile de faire vivre un mouvement comme celui-ci face aux autres contestations, mais nous demandons aussi plus de justice sociale comme les syndicats ou les Gilets jaunes. Chacun doit se sentir de plus en plus concerné et agir vite car le changement climatique a lieu et se fera aux détriments des plus pauvres. »
Ecrasées par les lobbies
Dans le cortège, une petite dizaine de Gilets Jaunes avaient choisi de marcher à leurs côtés avant de rejoindre leur propre défilé prévu quelques minutes plus tard. Parmi eux, Nicolas Servant : « ça fait longtemps que je m’aperçois qu’il y a un grave manque de démocratie dans ce pays et que c’est pour ça que nous faisons face à autant de revendications. Par exemple, sur la question des pesticides, du bien-être animal, on pourrait espérer que le bon sens soit appliqué. A la place, les propositions sont écrasées par les lobbies. » Un peu plus loin dans le défilé, Ludivine Olivry, Sandrine Emmanuelli et Pricilla Curnier, toutes impliquées dans le mouvement dès la première heure, ont choisi un autre symbole. Peinte au niveau de la bouche, une large main rouge barre leurs trois visages. « Pour nous, ça représente l’oppression politique et tout ce qui n’a pas été fait depuis de nombreuses années, le sang qui coule, une pensée aux tributs et aux peuples qui ont souffert pour le climat sans que l’on prenne en compte les alternatives qui n’auraient blessé personne et enfin l’injustice sociale que l’on vit, on doit être muselé, à genoux, les mains derrière la tête. »
Un parcours sans heurt
Refus de l’oppression, mobilisation citoyenne et désobéissance civile étaient de toutes les luttes ce samedi, tant pour eux que pour les Gilets Jaunes. A Châteauroux, la marche pour le climat a terminé son parcours, sans heurts, en partageant le texte et les gestes repris dans tout le pays, une liste de leurs remarques et attentes à l’échelle du pays : « Depuis la COP 21, inaction. Alerte GIEC, deux ans pour agir. Mobilisation citoyenne. Changeons le système. Justice social et climat même combat. Désobéissance civile. Soutien aux luttes locales… » Cette marche était la seconde menée à Châteauroux, la troisième à l’échelle du pays. Un prochain rendez-vous aura lieu, sans que l’on connaisse, pour le moment, les détails de son organisation. Les Indriens ont bien l’attention de continuer à se mobiliser.
Morgane Thimel