Bras de fer entre Alexandre Benalla, convoqué le 19 septembre, et la commission d’enquête sénatoriale

Alexandre Benalla sera “prochainement” convoqué, ont annoncé  dans un communiqué, Philippe Bas (LR de la manche), président de la commission des lois du Sénat, et les rapporteurs Jean-Pierre Sueur (PS-Loiret) et Muriel Jourda (LR du Morbihan)  peu après le refus de l’intéressé, annoncé par son avocat.

Et de rappeler à M. Benalla qu’en vertu de l’article 6 de l’ordonnance 56-1100 de novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, « toute personne dont une commission parlementaire investie des prérogatives d’une commission d’enquête a jugé l’audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée « .

«”Alexandre Benalla ne veut pas aller devant une commission faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs”, venait de déclarer Me Laurent-Franck Liénard sur la chaîne d’information continue LCI. M. Benalla “accepte  cependant de répondre aux questions de la commission sénatoriale sitôt l’instruction close”, avait-il ajouté.

 Le sénat imperturbable

« Il n’appartient pas aux personnes convoquées pour être auditionnées de décider de se présenter ou non à cette convocation”, a aussitôt réagi le président de la Commission. « Le Sénat poursuivra imperturbablement ses auditions », a  rappelé Jean-Pierre Sueur avant de préciser que «  le Parlement dans le cadre de commissions d’enquête a déjà eu dans le passé à auditionner des personnes faisant l’objet de poursuites judiciaires. Ainsi en juin 2013 Jérôme Cahuzac a été entendu par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale relative aux éventuels dysfonctionnements dans l’action du Gouvernement et des services de l’Etat »

La commission sénatoriale reprend ce mercredi 12 septembre ses auditions après la pause estivale. Elle entendra le chef de cabinet du président Macron, marquant par là le retour sur le devant de la scène médiatique de  cette affaire, la plus grave crise politique que le président français ait essuyée depuis son élection en 2017.

L’affaire Benalla avait entraîné le dépôt de deux motions de censure au Parlement, une de droite et une de gauche, dans une unité exceptionnelle. Les deux motions n’avaient cependant pas été adoptées. L’affaire Benalla a débuté le 18 juillet quand le quotidien Le Monde a révélé qu’un mystérieux jeune homme barbu, coiffé d’un casque à visière de policier, qui avait molesté deux manifestants le 1er mai à Paris, n’était autre qu’un collaborateur, qui plus est, “proche” du président Macron.

Dès le lendemain, la justice ouvrait une enquête, alors qu’au lendemain des faits, le 2 mai, M. Benalla avait été simplement suspendu quinze jours, sans que la justice ne soit informée, contrairement à une obligation stipulée par la loi. L’opposition de droite et de gauche y a dès lors vu une “dissimulation” et donc un “scandale d’Etat”. Après avoir été licencié, M. Benalla était inculpé le 22 juillet.

Selon nos informations Alexandre Benalla devrait être auditionné par la commission sénatoriale le 19 septembre

F.C

Commentaires

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  1. Cette pièce de théâtre moderne comporte tous les éléments pour être explosive. Séparation ou non des pouvoirs, secret défense, abus de pouvoir, corruption de fonctionnaire, copinage, promotion à des grades militaires étonnantes, utilisation de matériel réservé aux forces de l’ordre, etc.
    La seule vraie question qui mérite une réponse est celle-ci ; y a-t’il eu une volonté de créer un embryon de police parallèle ou les faits relèvent-ils de l’initiative personnelle de l’intéressé ?
    C’est d’abord à la Justice de déterminer les responsabilités des uns et des autres. La commission d’enquête du Sénat est-elle légitime à poursuivre ses auditions quand celle de l’Assemblée a arrêté les siennes ? Elle dira sûrement oui. On peut cependant craindre le développement d’une justice parallèle, sans les garanties qui sont accordées aux justiciables et une récupération politique.

  2. Mais pourquoi ces”gens là” (sénateurs, parlementaires, juges, policiers) embêtent un des “grognards” du petit patron (en réalité un des employé des oligarchies financières)?.
    N’ont-ils pas compris qu’aujourd’hui afin de préserver et augmenter les profits des plus riches il est nécessaire de ne plus se soucier (pour eux) des lois.
    Nous y sommes! Dans un monde de dérèglement (finance, travail, climat, pollution etc…) oser vouloir faire respecter les lois (ce qui fonde la possibilité de vivre ensemble avec un minimum d’équilibre) est obsolète.
    Vive ce “libéralisme”qui se développe partout sur la planète avec ses chefs d’atelier (aux USA, en Europe, Chine, Russie, Afrique…) qui permet à 500 trusts de posséder plus de richesses que tous les états du monde et donc d’imposer leur dictature.

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