Bonhomme, le nouveau film de Marion Vernoux sur les écrans depuis mercredi 29 août, narre l’histoire de Piotr et Marylin, jeune couple d’une banlieue lilloise, dont la vie va être bouleversée suite à un accident de voiture. Piotr frappe de plein fouet le pare-brise, et en ressort atteint d’un « syndrome frontal ». Alternant des moments d’apathie et d’autres où son hypersexualité paraît insatiable, Piotr ne semble pouvoir être sauvé que par l’amour de Marylin qui, vaille que vaille, s’accroche et tente de surmonter la situation qui alterne elle aussi entre rocambolesque et drame.
« C’est l’histoire d’un type qui a dix ans dans la tête et quinze ans dans le slip ». Nicolas Duvauchelle a bien appris sa leçon, en l’occurrence celle de Marion Vernoux, réalisatrice de ce drôle de Bonhomme (1). Drôle c’est vite dit, car l’histoire débute par un choc frontal dans le pare-brise de la voiture conduite par Marylin (Ana Girardot), alors que le couple se rend à une fête après leur journée de travail dans une zone commerciale lambda. Après quelques jours de coma Piotr en sort très diminué, mais retrouve parfois de la vigueur surtout sexuelle, qu’il ne parvient pas à contrôler. Le film s’emballe par moment sans pathos excessif, montrant une réalité du handicap lorsqu’il survient sans crier gare – ce qui est fréquent – sur fond de comédie à la fois réaliste et sociale.
On ne peut pas retirer à Nicolas Duvauchelle qu’il compose le personnage avec un certain talent, pas plus qu’Ana Girardot qui, très souvent dans la justesse, parvient à rendre le récit crédible. Peut-on un peu regretter la récurrence des saillies sexuelles de Piotr qui ne semble jamais trouver d’apaisement même une fois l’acte terminé ? C’est probablement ce « comique de répétition » qui fait l’intérêt et pour une part le charme de Bonhomme.
Bonhomme, de Marion Vernoux, avec Nicolas Duvauchelle, Ana Girardot, Béatrice Dalle et François Rollin.
(1). Marion Vernoux est aussi réalisatrice de Et ta sœur, Les Beaux jours, À boire, Reine d’un jour, Love, etc. , Personne ne m’aime.
F.Sabourin