Congrès du PS à Aubervilliers: le pari d’Olivier Faure

Ce qui reste de la famille socialiste s’est rassemblé ce week-end aux docks d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis pour investir Olivier Faure qu’elle a élu son nouveau Premier secrétaire. Il y avait au premier rang quelques anciens ministres, Najat Vallaud-Belkacem , Bernard Cazeneuve, Olivier  Le Foll , une vingtaine de Loirétains dont Carole Canette et l’ancienne députée Valérie Corre.

Olivier Faure (archives).

Pendant sa campagne, Olivier Faure avait affirmé sa volonté de transformer  et dans ce but  d’établir une feuille de route. Son  premier discours à la tribune, dense et touffu pendant  une heure et demi, a confirmé sa volonté de transformer le parti socialiste, de lui redonner une crédibilité devant  l’opinion.

Rupture

Carole Canette la nouvelle secrétaire fédérale du Loiret est intervenue à Aubervilliers.

Pour Olivier Faure, le renouveau de son parti commence par une rupture. Aussi  entend-t-il jeter aux orties les turbulents courants qui «  sont notre histoire, mais, admettons-le, ils sont devenus un peu notre boulet. Je n’ignore  rien de nos différences mais elles ne doivent pas nous faire oublier nos ressemblances. Il nous  faut, dit-il , inventer un nouveau logiciel socialiste ce qui implique de dépasser nos clivages ».

Pas d’accord d’appareil

Pas question d’envisager  d’alliances avec les autres partis de gauche comme le  souhaitaient  ses adversaires malheureux, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel. «  Ce ne sont pas des accords d’appareil qui feront la gauche mais la construction de projets avec les citoyens » a fait valoir le nouveau premier secrétaire qui souhaite que son parti trouve  toute sa place entre Macron et Mélenchon. Pas d’accord d’appareil mais il a  fait applaudir « les cheminots, les salariés, les agents, ceux qui se battent pour nos services publics ».

Sa cible : Emmanuel  Macron

« Que le gouvernement prenne garde, on a toujours tort de ne pas écouter la jeunesse », a souligné Olivier Faure en évoquant les perturbations  que connaissent les universités puis, il a poursuivi de façon plus globale, « on ne peut en même temps expliquer  qu’Angela Merkel a été l’honneur de l’Europe sur la question migratoire et en même temps retreindre cette semaine l’accès au droit d’asile. On ne peut pas dénoncer les difficultés vécues dans les Ephad et en même temps donner la part du lion aux plus riches ». Puis a suivi une mise en garde « contre les tentations de concentration des pouvoirs ». Puis, non sans humour, au sujet de la réforme constitutionnelle il a lancé sans nommer le référendum, « je dis à Emmanuel Macron,  ayez le courage de le faire devant le peuple et  avec le peuple ».

A Aubervilliers, Olivier Faure s’est lancé un pari bien difficile  et a demandé aux socialistes  de l’aider à le gagner. Cela va commencer par la recherche d’un nouveau siège, modeste et peu dispendieux,  celui de la rue de Solférino étant vendu.

F.C

La fédération du Loiret tient désormais une place forte au sein du PS dirigée par l’ancien membre de la fédération Olivier Faure, puisque Valérie Corre (ancienne députée du Loiret), Julien Lesince (secrétaire de la section Fleury-Chanteau) ainsi que Carole Canette (première secrétaire fédérale) siégeront au sein du Conseil National.  Jérôme Bornet a été élu au Bureau National des Adhésions.


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Trois questions à Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret

Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret.

Magcentre. Comment avez-vous trouvé l’intervention d’Olivier Faure ?

JPS: “J’ai  apprécié l’absence d’arrogance dans ce discours très positif, très cohérent, qui a appelé au rassemblement. Olivier Faure  a  posé  très clairement le constat de nos échecs et de nos insuffisances,. Il a dit que tout était à reconstruire, qu’il fallait d’abord nous changer nous-mêmes, revenir à nos fondamentaux. Il a raison.”

A-t-il défini les grandes lignes de l’action qu’il entend mener ?

JPS: Il a dit son opposition  et  ses critiques à l’égard de la politique menée par Emmanuel Macron. Mais il a insisté sur le fait qu’il fallait s’opposer chaque fois que c’était nécessaire mais en  faisant preuve de réalisme et en faisant au besoin des propositions comme il se doit pour une gauche de gouvernement.

Aux Insoumis il a répondu qu’il ne fallait pas prendre la place des mouvements sociaux  mais être à leurs côtés des salariés et de ceux qui souffrent, qu’il faut une politique juste.  Il a rappelé la filiation  avec Michel Rocard et cité Pierre Mendès-France et souligné qu’il y a ceux qui disent et ceux qui font 

Quel avenir  a-t-il dessiné pour le parti socialiste ?

JPS : Il y a , à l’évidence, une place pour le PS entre En Marche et les Insoumis. A Aubervilliers nous nous sommes regardés en face. Nous savons que nous avons une crédibilité à conquérir, à gagner, un long sentier à suivre, les difficultés commencent . Il faudra les surmonter.

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