L’opéra « Bastien Bastienne » pourrait frayer à Orléans

De source mal informée,  le magazine mensuel musical breton  « Sans mesure » (Côte d’Amour),  annonce dans son dernier numéro qu’il est en état de donner le nom de la prochaine création de la Fabrique Opéra  Val de Loire. Cette dernière a déjà enchanté les mélomanes au fil de quatre créations, Carmen, La Flûte enchantée, Aïda, et tout récemment My fair Lady. Bien que ni Clément Joubert, directeur artistique, ni ses différents partenaires,  n’aient accordé  d’interview au magazine,  « Sans mesure » affirme que l’opéra de jeunesse de Mozart, « Bastien Bastienne” sera à l’affiche de la prochaine création de l’association orléanaise.

Clément Joubert GP

Selon « Sans mesure »,  ce serait volontairement que Clément Joubert aurait décidé de  proposer à son conseil, une petite forme qui ne rassemblerait plus quelque cent-quatre-vingt acteurs sur scène , mais juste deux, Bastien et Bastienne. Pas question non plus de faire appel au grand ensemble de la Musique de Léonie puisqu’un ensemble réduit de cordes et de  bois ferait  l’affaire. Et des économies.

Toujours selon « Sans mesure », Clément Joubert aurait ainsi décidé de quitter le grand spectacle débridé à succès, pour se consacrer à la mise en œuvre d’une forme dépouillée, avec deux acteurs principaux sur une scène arte povera, sans aucun décor,  et au service d’une œuvre susceptible de s’inscrire dans le courant de  la création minimaliste austère de l’art du temps.

Dans les mailles du filet

Justine Favart dans Bastien et Bastienne

A Orléans, la municipalité , en prise sur la création contemporaine, se féliciterait du choix de cette œuvre mettant en scène l’histoire d’une jeune bergère qui ne serait pas sans faire penser à la gracieuse Jeanne d’Arc , héroïne de la ville. Nul doute que Bastien , amoureux courtois,  pourrait aussi faire référence aux page qui escorte,  depuis des lustres, la douce héroïne  lors des fêtes johanniques.

A bien y regarder, tout en émettant quelques réserves sur le bien fondé du papier de “Sans mesure”, très satisfait serait aussi le Musée des Beau-Arts d’Orléans qui verrait ainsi un coup de projecteur porté sur  certains tableaux champêtres représentant de manière fort leste les badinages de  damoiseaux et damoiselles  figurant dans ses collections.

Côté Région, le fait que cette œuvre rarement jouée fasse appel à de jeunes tourtereaux et mette en valeur une œuvre de jeunesse du compositeur, un Mozart artisan  de musique et grand apprenti d’émotion, aurait de quoi satisfaire ses velléités d’éducation.

Reste, et c’est dommage,  qu’une seule apprentie couturière serait cette fois chargée de réaliser les costumes peu nombreux,  que les apprenties coiffeuses n’auraient qu’à se mettre la coupe au bol  de Jeanne sous le ciseau, et que les étudiants en esthétique n’auraient qu’à plancher sur le teint blanc de chaux des jours de grise mine de l’art et essai en noir et blanc.

Cela dit, l’un des avantages  de monter cet opéra ballet faisant appel à un petit effectif  et à peu de décors,  comme le souligne “Sans mesure”, permettrait enfin à la Fabrique  Opéra Val-de -Loire de partir,  plus aisément,  en tournée,  à moindre coût, après sa création à Orléans.

Ce 31 mars,  le Festival de Sully  annonçait à “Sur mesure”  qu’il serait  intéressé pour un concert en l’église Saint-Germain,  et le Festival de Chambord , également attiré, proposait une prestation dans la cour du château à l’heure de la partie de Champagne. Quant aux Fêtes de Jeanne d’Arc,  elles reconnaissaient , elles aussi,  vouloir pêcher ce gros poisson lors des fêtes de l’Île Charlemagne.

Bref, c’est à la fin du mois de mai que l’on sera définitivement et officiellement fixé sur le choix de l’œuvre qu’interprétera La Fabrique Opéra Val de Loire en 2019.

Jean-Sébastien Bar

A noter: la forme réduite de “Bastien Bastienne” , spectacle quelque peu hermétique mais audacieux et nourri de joyeuses intentions de démocratisation ludique,   sera mis mis en scène par Gael Lépingle avec l’aide du collectif “Vive le courant  des eaux de Loire poissonneuses d’avril”. Tous continueront de rêver, toutefois,  à cette pêche miraculeuse que serait quand même une œuvre de Puccini.

Commentaires

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  1. Conclusion : “Vive le courant des eaux de Loire poissonneuses d’avril” ! Bonne pêche de 1er avril !

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