Alors que nous apprenions, ce week end, la mort à 62 ans d’une crise cardiaque du violoniste Didier Lockwood et que la France rendait un hommage unanime à cet artiste venu à deux reprises enchanter ce qui s’appelait alors Orléans Jazz, O’Jazz nous informait du décès de notre ami saxophoniste et créateur du Grand Unisson , Alain Valarsa des suites d’une sale maladie. Bien sûr les carrières de ces deux musiciens furent bien différentes, mais on ne peut s’empêcher de les associer dans leur passion du partage musical: pour l’un comme pour l’autre la musique était autant une passion instrumentale qu’une nécessité d’échange festif ou pédagogique dans l’enseignement ou le spectacle.

Alain Vallarsa

Didier Lockwood (sce Wikipédia)
Rappelons que Didier Lockwood avait créé en 2001, le CMDL (Centre des Musiques Didier Lockwood), école qui forma bien des talents, y compris orléanais comme Pascal Seixas, ou Adrien Chennebault et Roberto Negro du Tricollectif orléanais.
GP
Les réactions
Profond chagrin avec Didier Lockwood et Alain Vallarsa
Mauvaises nouvelles. Didier Lockwood, violoniste de jazz qui s’est éteint ce week-end avait notamment fait le bonheur des amateurs de jazz et celui de nombreux jeunes musiciens régionaux lors de ses venues à Orléans’Jazz en 2002 et 2010. Son énergie des plus contagieuses et sa simplicité tour à tour fiévreuse ou apaisée, confiante, séduisait bon nombre comme cet autre grand coureur de scène planétaire qu’est Jean-Michel Jarre. En ce triste week-end, la disparition du saxophoniste Alain Vallarsa, le jazzman du fameux groupe X-Tet, le fondateur du Grand Unisson stéoruellan et du Ouf Festival, le compositeur notamment de la musique du Perroquet des Batignoles, mordant feuilleton de France Inter, était un homme au cœur ouvert grand comme ça.

Didier Lockwood cl Marie Line Bonneau
Honoré tout au long de sa carrière par Jazz Bourgogne, par Jazz à l’Evéché, l’association ABCD et par la belle association O’Jazz de Jean-Louis Derenne, Alain Vallarsa, auquel le saxophoniste Omer Yaouessi rendait récemment un touchant hommage au Théâtre d’Orléans, était un grand musicien à l’humilité et à la gentillesse confondantes.
On ne pouvait qu’admirer le talent de ce musicien festif qui avait toujours un mot de fantaisie poétique à la bouche et qui emportait chacun dans les voies décalées de la fête. Alain Vallarsa étourdissait sans cesse par la quiétude de son professionnalisme, son esprit d’ouverture et sa simplicité. Depuis toujours, dans son studio de Musique Fusion Aide, à Saint-Jean-de-La Ruelle, sa musique était une main tendue et ouverte à chacun.
Son généreux sourire, son grand regard et son enthousiasme permanent continueront longtemps de nous charmer et de nous garder dans le bonheur d’avoir pu l’écouter et le rencontrer.
Jean-Dominique Burtin.
Adieu, l’ami…
Dans la nuit de samedi à dimanche, Alain Vallarsa s’en est allé. Victime d’une “maladie pas sympa”.
Et les échos d’une balade de Coltrane résonnent à nos oreilles accablées.
Piètre consolation.
ya-des-moments-dans-la-vie
Prenez la peine d’écouter ce morceau, “Y a des moments dans la vie” auquel il faisait référence dans l’une de ses dernières lettres. Il “nous” l’avait réservé. Et nous aurions tant aimé vous le présenter, au cœur d’un nouveau répertoire. Nous l’avions programmé pour “Jazz à l’Evêché” 2018. Oui, mais…
Offrez-vous cette parenthèse musicalo-poétique, l’instant d’une retrouvaille avec un poète de la musique, un musicien de l’âme et des mots. Des mots, un mort, les mots d’un mort…
Jean Louis Derenne
http://www.ojazz.fr/blog/
Hommage de la ville de Saint Jean de la Ruelle
J’ai appris avec une grande tristesse le décès d’Alain Vallarsa. Musicien saxophoniste, compositeur, responsable associatif à Saint Jean de la Ruelle, Alain Vallarsa, a été l’initiateur et le directeur artistique du Festival « Le Gand Unisson » créé en 1990, en avant première de la fête de la musique et désormais le plus grand festival de notre métropole. Dès 1985, il s’était engagé avec l’association « Musique Fusion Aide », en faveur de la promotion des jeunes talents et des artistes locaux. Il avait notamment créé, avec le soutien de la ville, dans les locaux de la Maison de la Musique et de la Danse, un studio d’enregistrement, outil innovant de production et de création ouvert à de nombreux artistes locaux.

Le Grand Unisson
Homme passionné, Alain a contribué avec talent et enthousiasme durant plus de 25 ans à la vie culturelle de Saint Jean de la Ruelle et de l’agglomération, avant de rejoindre en 2013, pour sa retraite la ville d’Annecy, dont il était originaire. Je tiens à saluer sa mémoire et adresser à ses proches mes pensées les plus amicales.
J’ai proposé que la ville de Saint Jean de la Ruelle puisse lui rendre hommage lors de la prochaine édition du Grand Unisson les 15 et 16 juin 2018.
Christophe Chaillou,
Conseiller Départemental du Loiret
Maire de Saint Jean de la Ruelle
Alain Vallarsa, bio expresse
Maintes fois programmé aux Samedis du Jazz, Place au Jazz de Loire, Jazz Bourgogne, Samedis du Jazz, Orléans Jazz, Jazz à l’Evêché… et mentor de très nombreux musiciens régionaux, Alain était né à Annecy en 1948. Pilier dans les années 70/80 du free jazz français avec le groupe X-TET, il donne plus de 400 concerts avec cette formation entre 1974 et 1978, accueilli à France Inter par André Francis et salué par la critique européenne.

A l’Atelier, chez Gérard, au temps de Jazz Bourgogne (photo Jean-François Grossin)
Compositeur habitué des radios, Alain Vallarsa signe des musiques pour des émissions telles que “Lignes de mémoire” pour Edwige Feuillère, Hervé Bazin, Bernadette Lafont, Daniel Gélin… Pour France Inter, il compose pour André Targe créateur du feuilleton radiophonique “Lettres d’Aymonville”, puis signe la musique du feuilleton écrit par Tardi et Michel Boujut “Le Perroquet des Batignolles”.
Créateur au début des années 80 du “Grand Unisson” à Saint-Jean-de la-Ruelle, et revendiquant “l’éclectisme artistique accessible à tous”, il accueillera 250 groupes sur ce festival en deux décennies, avant de prendre sa retraite.
Il était reparti à Annecy, pour soigner sa mère…
Source O’Jazz