L’orléanais Claude Chapeau fut parmi la dizaine de personnalités à introduire les relations publiques et la communication en France dans les années cinquante avec notamment René Tavernier le père du célèbre cinéaste Bertrand Tavernier. Dès 1953 il s’acharna à faire des Nouvelles Galeries orléanaises une entreprise exemplaire en ce domaine. Mais il rencontra aussi Ingvar Kamprad le créateur d’Ikea qui vient de disparaître. Le récit de son fils, le médecin orléanais, Eric Chapeau-Aslund.
L’inauguration d’Ikea à Ardon en août 2016.
Claude Chapeau, l’entrepreneur
Trois ans après, en 1956, l’Association américaine de relations publiques remettait l’Award des relations publiques au grand magasin orléanais pour son implication et son exemplarité internationale en matière de relations publiques et de communication.
Claude Chapeau à gauche avec Roger Secrétain l’ancien maire d’Orléans.@archives Orléans Métropole.
Claude Chapeau qui était copropriétaire de différentes affaires familiales (Monoprix de Pithiviers, de Nogent-le-Rotrou, de Saint-Jean-d’Angély, Nouvelles Galeries Orléanaise…) a très vite senti à la fin des années cinquante que le modèle économique des grands commerces situés en centre-ville était voué à péricliter et que ce qui allait s’appeler la grande distribution allait se déplacer aux pourtours des villes.
Les premiers pas des pionniers français de la grande distribution
Il s’était d’ailleurs lié d’amitié à Dayton (Ohio, USA) avec le colombien francophone Bernardo Trujilo, gourou et visionnaire qui allait former et transporter de petits entrepreneurs français vers un immense destin comme par exemple Paul Fournier (fondateur de Carrefour), Gérard Mulliez père et fils (fondateurs d’Auchan), Paul Dubrule et Gérard Pélisson (confondateurs du groupe Accord), Gérard Darty (fondateur du groupe éponyme).
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Annamaja Chapeau.
Marié à une suédoise, Annamaja, Claude Chapeau découvrit grâce à elle un des premiers magasin Ikea en Suède. Séduit par l’originalité de la vente à emporter des meubles design en kit, il entrevit tout de suite l’immense possibilité de développement de ce concept en France et dans le monde entier.
Le refus de Kamprad
Il demanda à rencontrer le fondateur Ingvar Kamprad qui était ce jour-là présent par hasard dans le magasin. Annamaja Chapeau fut traductrice de leurs échanges qui durèrent de longues heures. Claude Chapeau proposa à Ingvar Kamprad de s’associer à lui pour développer la marque en France puis à l’international. Leurs échanges se terminèrent par un refus courtois de Monsieur Kamprad qui affirma qu’il en était à son troisième magasin Ikea, qu’il n’en ferait certainement pas plus car il se sentait fatigué. Il ajouta également que son modèle était tellement « suédois » qu’il n’était pas exportable.
Plusieurs autres fois, jusqu’en 1967-1968 Claude Chapeau tentera de le convaincre sans succès.
Pour installer un premier Ikea en France, Claude Chapeau avait en vue trois terrains situés dans l’Orléanais, l’un à la Source ou il installera quelques années plus tard un Novotel, l’autre à Olivet où il installera une Courte Paille, l’autre à Saint-de-la-Ruelle à la famille était propriétaire d’une annexe des Nouvelles Galeries Orléanaises, le magasin de Marmogne situé à l’emplacement de l’actuel Leroy Merlin et qui vendait des meubles et de l’électroménager à emporter aussitôt acheté (ce qui était très rare en France à cette époque).
Le témoignage d’Annamaja Chapeau le 26 août 2016