L’Association des Régions de France a procédé lundi à l’élection de son nouveau président,
l’ancien, Philippe Richert (Grand Est) ayant démissionné en septembre et François Bonneau président de la Région Centre- Val de Loire ayant jusqu’ici assuré l’intérim. Hervé Morin Président UDI de la Normandie est le nouveau patron ce qui a été officiellement annoncé au cours d’une conférence de presse, au siège de l’AMF.
François Bonneau
Après le départ du président Philippe Richert (Grand Est) vous avez assuré l’intérim de la présidence à l’Association des Régions de France et vous devenez maintenant président délégué. Qu’est-ce à dire ?
François Bonneau : Disons que je représente et vais assurer la continuité. Au sein de notre association, il y a deux tendances, droite – centre droit et gauche avec un léger avantage en nombre à la droite-centre droit. A partir d’aujourd’hui, la présidence revient pour un an et demi au centriste UDI, Hervé Morin, président de la Normandie. En 2019, à mi-mandat il cèdera sa place au LR Renaud Muselier, président de Paca. Tel est le deal qu’ils ont passé entre eux. Moi, je resterai à la présidence délégué pendant ces trois ans.
Cette nouvelle présidence change-t-elle quelque chose dans vos relations avec l’exécutif ?
Hervé Morin
F.B. : Quelle que soit notre famille politique, nous partageons la même conviction qu’une partie du redressement du pays passe par les territoires. Nous le démontrons au quotidien par notre capacité à réagir rapidement, à innover quand souvent l’État s’empêtre dans des procédures ou des arbitrages interministériels. Comme vient de le déclarer à la presse Hervé Morin nous allons rédiger rapidement un document cadre sur ce que doivent être la gouvernance publique, les relations entre l’État et les collectivités et le rôle des régions. Ce manifeste nous servira de feuille de route. Nous allons écrire au Premier ministre pour lui demander une rencontre dans l’idée de retrouver le chemin de la confiance et de la cohérence.
Qu’avez-vous l’intention de demander à Édouard Philippe ?
Nous voulons un référentiel budgétaire qui nous amène jusqu’en 2022 avec un cadre stabilisé, à partir de compétences stabilisées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est à cette condition que nous reviendrons à la discussion au sein de la Conférence des territoires prévue en décembre. Nous voulons retrouver au plus vite nos moyens financiers. Pour la Région Centre-val de Loire, c’est 16,5 millions d’euros qui nous ont été supprimés. Cette somme nous permet d’agir en direction des PME et du développement du territoire. Cette baisse de nos moyens financiers se répercute sur nos départements et nos communes que nous pouvons moins aider. Il y a un effet de cascade.
Vous demandez aussi de pouvoir superviser l’apprentissage et la formation au niveau régional ?
Oui car nous connaissons parfaitement l’évolution des bassins de vie, et des besoins d’adaptation de nos régions. En région Centre-Val de Loire nous avons mis en place 29 développeurs qui prospectent les entreprises afin qu’elles prennent des apprentis au regard de leurs besoins du moment et de l’avenir des adaptations éventuelles qu’elles auront à fournir.
Propos recueillis par F.C.