Alors que le Conseil régional Centre-Val de Loire se réunira en session plénière jeudi 16 novembre prochain, le président François Bonneau – également président par intérim de l’Association des régions de France – durcit le ton envers un gouvernement qu’il juge brutal dans ses décisions envers les régions.
« On ne peut pas dépenser l’argent qu’on n’a pas ! » tonne François Bonneau lors de la présentation aux médias des orientations budgétaires 2018 qui se dérouleront à Orléans au Conseil régional jeudi prochain 16 novembre. En cause : la décision de ne pas attribuer la compensation de 450 M€ aux régions pour leur compétence économique (annoncé lors de la venue au congrès de l’ARF le 28 septembre dernier par Édouard Philippe, ayant entrainé une fronde des présidents de régions). « C’est un enjeu important pour notre région », ajoute-t-il : « cette année ce seront 16,5 M€ en moins ; sur quatre années d’exercice ce seront 96 M€. C’est du jamais vu ! Le pacte de confiance se traduit désormais par un pacte de défiance ».
300 millions pour l’investissement
L’autre sujet sur lequel le président de région se cabre “légèrement” quand on appuie sur le bouton est la réforme de l’apprentissage. Des discussions ont lieu actuellement avec le Premier ministre afin de savoir si oui ou non, les régions vont garder intégralement la main sur le sujet, ou si le patronat va en reprendre tout ou partie. « Il est hors de question de casser l’apprentissage en deux », explique-t-il sur le ton de la fermeté. « On nous dit que le patronat aimerait bien le récupérer, qu’il y aurait des accords par branches… Sur le fond comme sur la forme, nous souhaitons que le pilotage reste celui de l’action publique. Nous avons mis 52 M€ de plus que ce qui était prévu dans l’apprentissage ».
On se doute alors que l’ambiance entre les deux hommes doit être un peu froide lorsqu’ils se rencontrent ; que répond à ce discours de fermeté le Premier ministre Édouard Philippe ? « Il est muet dans la réponse officielle… », explique François Bonneau. « Mais nous réalisons 300 M€ d’investissements par an : on ne veut pas lâcher ça ! ». Pour y parvenir, la Région compte faire appel à un emprunt supplémentaire de 50 M€.
F.Sabourin.