Dès la première scène de la pauvre petite fille riche qui pleure sur son sort et s’inquiète de ce que penseront d’elle ses petits enfants qu’elle n’a pas encore: une seule solution, la rigolade !
“Pour le réconfort” / Pauline Robillard
Malheureusement ce film n’assume pas le comique que les situations fictionnées pourraient nous offrir en guise de réconfort en ces temps troublés, non il prend très au sérieux ce conflit existentiel entre les ignobles riches et les salauds de pauvres, avec comme simple prétention en haut de l’affiche (plagiant l’affiche du “Septième sceau” de Bergman), d’être “la claque du festival de Cannes” où il fut présenté dans une sélection bien nommée de l’association ACID.
Le débat est donc intense dans ce film visiblement très improvisé, entre les méchants gosses de riches, fainéants voyageurs qui piquent les copines des autres “juste parce qu’ils ont du fric”, et les pauvres sales qui se décarcassent pour faire avancer une société où le seul horizon se résume par quelques phrases d’une brulante contestation comme: “l’avenir de la France, c’est les vieux” et “les bourgeois sont des salauds parce qu’ils achètent des appartements en centre ville empêchant les étudiants de s’y loger”, le tout agrémenté d’une kyrielle de “connards” hurlés sur tous les tons, bref des dialogues d’une rare intensité …
Mais saviez-vous que les pauvres se comportent eux-mêmes comme des affreux dès que la moindre parcelle de pouvoir leur échoit ?
Pour le Réconfort
A cette misère intellectuelle prétentieuse, s’ajoute la volonté très avant-gardiste de faire un film sale avec une image carré (quelle audace !), cadrée n’importe comment, mal éclairée, pas étalonnée et montée à la “va que je te pousse”, ça fait genre, coco!
Alors lassé de cette imposture malsaine, il vous restera le loisir de repérer, si vous êtes Orléanais, les différents lieux de tournage dans cette bonne ville qui n’échappe pas elle aussi, à la vindicte langagière du réalisateur.
A moins que vous n’ayez pris la judicieuse précaution de vous asseoir au bord de la rangée pour vous échapper plus facilement de ce film rabougri d’un vieux qui ressasse avant l’age ses platitudes aigries .
GP
“Pour le réconfort” un film de Vincent Macaigne 1h 31
Avec Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy