Dans sa dernière livraison, le Journal du dimanche a sorti une grande enquête sur l’argent chinois en France. Dès lors, le chaland qui passe le long du port d’Orléans, à l’arrivée du canal, ne peut manquer de se poser la question. Et si ce petit bateau offert par la ville de Yang Zhou, une sorte de promène-couillons surmonté d’un dragon, n’était en fait qu’un cheval (marin) de Troie qui préfigure un grand investissement chinois dans la ville de Jeanne d’Arc?
Le bateau chinois perdu tout seul dans le port d’Orléans.
Les capitaux chinois sont partout, ils rachètent l’aéroport de Châteauroux, acquièrent des centaines d’hectares de céréales dans l’Indre, il sont devenus propriétaires du Club Med, du port du Pirée en Grèce…
Comment expliquer qu’ils aient fait cadeau à la ville d’Orléans de ce petit bateau après une traversée de 22 350 km dans un porte-containers, sans avoir une idée derrière la tête? De son côté, pourquoi l’agglomération d’Orléans aurait-elle dépensé des dizaines de milliers d’euros pour aménager un port à Orléans et installer une capitainerie qui ne sert strictement à rien, puis qu’aucun bateau n’y est amarré? Les élus devaient, eux aussi, avoir une idée derrière la tête. On comprend mieux maintenant: si le port d’Orléans est désespérément vide, si la capitainerie qui a employé jusqu’à trois personnes a fermé ses volets, c’était pour mieux réserver ce port aux investisseurs chinois. Avec un peu d’imagination, on voit déjà se profiler les porte-containers en provenance de Hong Kong et de Shanghai avant de s’amarrer dans le port d’Orléans, à quelques encablures du pont Thinat . Et on ne rit pas, même jaune, ces méchants chinois sont capables de tout.
Ch.B