Né en 1965, Xavier Dateu, l’actuel adjoint aux sports, connaît bien la politique locale pour en faire partie depuis près de 30 ans maintenant. Pourtant le grand public a surtout découvert son nom au début des années 2010, lorsqu’il a pris des galons au centre-droit.
Arrivé dans la politique locale sous Jean Royer auprès de qui il a travaillé comme collaborateur à la fin des années 80, il a par la suite travaillé au cabinet du président du Conseil Général Jean Delaneau à partir de 1993, puis été proche de Renaud Donnedieu de Vabres, alors leader de la droite tourangelle. Il a également été assistant parlementaire de Sophie Auconie, alors députée européenne, pendant quelques mois entre 2009 et 2010, avant qu’une brouille ne vienne rompre cette collaboration, non sans conséquences sur la suite (voir plus bas dans l’article).
Longtemps homme de l’ombre, Xavier Dateu a longtemps eu une réputation de grognard de la droite et du centre-droit, capable d’intriguer discrètement, tout en étant adoubé en coulisses par les pontes locaux, Philippe Briand en tête. Une réputation qui tient également à son franc-parler et son verbe haut. Jamais avare de bonnes phrases et de punchlines bien sorties, Xavier Dateu ne mâche pas ses mots y compris en public. « Je n’aime pas l’hypocrisie » aime-t-il ainsi répéter pour défendre cet aspect direct et sans concessions qu’il peut arborer.
Mais une carrière ne saurait se construire sur ces seuls facteurs. Xavier Dateu a su en effet construire patiemment sa carrière. Après s’être détourné de la politique au milieu des années 2000 pour ouvrir un commerce dans la restauration dans le Vieux-Tours (liquidé judiciairement quelques années plus tard), Xavier Dateu se présente devant les électeurs lors des cantonales de 2011, qu’il perd face à Claude Roiron, alors au sommet de sa carrière. Un retour qui annonçait néanmoins une volonté de s’imposer via une stratégie claire en deux axes : conquérir dans un premier temps le parti centriste (chose faite en 2013) et arpenter le terrain. Son élection à la tête du Nouveau Centre d’Indre-et-Loire en 2013, sur fond de malaise interne, lui a permis ainsi de compter en vue des Municipales de 2014 pour obtenir une place de choix dans l’équipe de Serge Babary. Une première étape avant son « sacre personnel» en 2015 lors des Départementales où candidat sur Tours-Nord il bat avec sa binôme Cécile Chevillard, le président départemental sortant, le socialiste Frédéric Thomas.
Réputé fidèle en politique, Xavier Dateu n’a néanmoins pas toujours eu que des bonnes relations avec ses homologues. Au sein de la mouvance centriste déjà, où ses inimitiés avec Sophie Auconie ont créé moult remous dans cette famille politique à partir de 2010. Une brouille qui a conduit à divers épisodes plus ou moins flatteurs pendant lesquels chacun a essayé de mettre des bâtons dans les roues de l’autre.
Des relations tendues également avec certains de ses collègues de la majorité depuis 2014 et qui ont conduit à quelques affrontements plus ou moins larvés, obligeant Serge Babary à recadrer les choses.
Enfin, il y a le bilan de l’élu, celui aux sports à la ville de Tours, mais aussi celui de vice-président du Conseil Départemental couvant son territoire de Tours Nord. Au niveau des sports, Xavier Dateu a su mener la fusion de plusieurs clubs tourangeaux à l’instar de ceux ayant permis la création de l’UTBM, le dossier de la patinoire est également dans les clous, tout comme celui de l’Arena que l’adjoint aux sports a appuyé. Mais il y a aussi les conflits avec le Tours FC et son président, au caractère affirmé lui aussi, Jean-Marc Ettori. Du côté des territoires, si Xavier Dateu a compris la nécessité d’être présent et de jouer la proximité, certains avancent néanmoins l’argument d’un élu peu avare en promesses, mais qu’il est par contre parfois compliqué de tenir.