Les médias nationaux nous rebattent les oreilles d’un refrain aux accents mélenchonesques depuis une dizaine de jours : Emmanuel Macron serait le président des riches.
C’est grave. Forcément que c’est grave. Ce n’est pas bien d’être riche. D’abord, quand on est riche, c’est parce qu’à un moment ou à un autre, on a volé, escroqué, pillé, détourné, spolié. Sinon, on ne peut pas être riche. En plus, le riche mange de l’ouvrier le matin au petit-déjeuner. Et comme il n’en a plus beaucoup à se mettre sous la dent dans une France désindustrialisée, le riche mange aussi de l’employé, du pauvre, de l’immigré, de tout ce qui sent de près ou de loin la misère. On a donc raison de le détester. Contrairement au juif ou à l’arabe qu’il est malséant d’haïr pour ce qu’il est, cela s’appelle du racisme, le riche doit être détesté a priori.
Et voilà que le président se rangerait de leur côté. Les bras m’en tombent. Je ne comprends pas pourquoi les pays qui fonctionnent bien sur le plan économique accueillent bien les riches. Serait-ce parce qu’un pays n’est qu’un, qu’il n’y a pas riches et pauvres, blancs et noirs, estropiés et valides, mais un seul et même système économique dont tout le monde est interdépendant ? Serait-ce parce que la prospérité économique est le seul moyen de réduire durablement la misère ? Serait-ce parce que la richesse permet de financer des dépenses et des investissements qui vont alimenter la machine économique, du PDG au balayeur ? Nous vivons une heure médiatiquement passionnante. Il existe en France 34 grands voiliers et 45 yachts. Ils sont tous ou presque immatriculés au nom de sociétés, et échappent donc à l’ISF. Alors, au lieu de foutre le bordel, certains feraient mieux de porter leur attention sur les vrais enjeux.
Fabrice Dayron.