Le nouveau film de Nicolas Vanier, L’École buissonnière, sort le 11 octobre. Moitié documentaire animalier, moitié film familial, entièrement tourné en Sologne, le film est calibré pour cartonner dans les salles cet automne. Une avant-première est programmée samedi 16 septembre à Blois, en Loir-et-Cher, près de la Sologne où le film a été intégralement tourné.
Jean Scandel, alias Paul.
Paris, 1927. Presque dix ans après la fin de la guerre, le nombre d’orphelins n’ayant pas encore trouvé de famille d’accueil préoccupe l’État français. Le jeune Paul est envoyé en Sologne, chez Célestine et Borel, le garde-chasse du grand domaine du comte de la Fresnaye. Le petit parisien va rapidement se lier d’amitié avec Totoche, braconnier vivant sur une toue cabanée qui lui fait découvrir sa contrée : la Sologne, giboyeuse, poissonneuse, aux forêts abondantes et aux lumières digne d’un décor de cinéma. Ça tombe bien, au cinéma, on y est.
Pour :
François Cluzet (Totoche).
L’École buissonnière de Nicolas Vanier possède tous les éléments de la réussite : les paysages solognots de cartes postales, l’automne flamboyant, la faune sauvage, un petit garçon qui débarque de Paris dans une famille d’accueil du cru, un grand domaine avec ce qu’il faut de noblesse, un personnage pittoresque auquel s’attacher d’emblée (Totoche, le braconnier). « La relation d’un homme et de la nature », disait Nicolas Vanier début juillet lors de la présentation à Orléans de la bande-annonce, « avec le respect et la connaissance qui lui est due ». Les premiers spectateurs sortis de l’avant-première au festival du film francophone d’Angoulême ont donné le ton : « ça offre une part de rêve sur la forêt, les oiseaux, la faune et la flore de Sologne. On se trempe bien dedans, c’est rafraichissant » confiait Danièlle.
Jean Scandel et Valérie Karsenti.
On retrouve dans ce dernier film du réalisateur du Dernier Trappeur et de Belle et Sébastien, tous les ingrédients qui firent le succès, en leur temps, du Grand Chemin de Jean-Loup Hubert, Les Enfants du marais de Jean Becker, ou Le Papillon de Philippe Muyl. À mi-chemin entre le rite initiatique, la comédie nostalgique d’une enfance qui sent bon les pivoines et les Fête-Dieu de nos grands-mères, la poussière de craie des salles de classe et les encriers, L’École buissonnière, tournée à 90 % en extérieur, est une leçon de choses à livre ouvert, sans sucre ajouté. « Il n’y a pas de drogue, pas de bagarres, pas de violence inutile : c’est un fil sain », estimait ce spectateur en sortant et venu en famille. Tout pour plaire donc.
Contre :
Éric Elmosnino.
Les vrais Solognots vont-ils bondir de leurs fauteuil quand ils découvriront que la scène de pêche au saumon entre Totoche (François Cluzet) et le jeune Paul (Jean Scandel) – scène au ralenti pour qu’on comprenne bien qu’il se passe quelque chose d’important – est censée se passer « dans la Loire » comme le dit Totoche-Cluzet, laquelle ne coule que plus au nord de la Sologne, justement ? Cette pêche miraculeuse arrive après plus de trois quarts d’heure et autant de bâillements face à une sorte de documentaire animalier de Laurent Charbonnier – grand documentariste solognot – mais en moins bien. Après ces débuts poussifs qui n’ont de bondissants que les sauts de cabri d’un renard et de biches pris en flagrant délit de tournage, le scénario démarre « un brin », comme on dit en Sologne, tout en demeurant d’une platitude que la Beauce nous envie.
Nicolas Vanier et l’actrice Valérie Karsenti, lors de l’avant-première au Festival du film d’Angoulême, le 26 août.
Techniquement, Nicolas Vanier, l’homme trappeur des pôles, s’en sort plutôt bien. Laurent Charbonnier et Éric Guichard, tous deux directeurs de la photo y sont sans doute pour beaucoup. Tant que des animaux traversent la flore automnale de Sologne devant les caméras, tout va bien. Mais gare à l’apparition des comédiens, notamment le jeune Jean Scandel qui, manquant cruellement de direction d’acteur, n’offre que son beau regard bleu à la caméra. C’est bien dommage, on pouvait attendre de ce jeune acteur à la gueule d’ange un potentiel qui pourrait s’approcher de celui de Jean-Baptiste Maunier, alias Pierre Morhange dans Les Choristes de Christophe Barratier. Les cotions bancables du film – Cluzet, Elmosnino et Berléand – n’ont pas besoin de forcer beaucoup leur talent pour le sauver de l’enlisement et du picotementu des yeux : ils sont là, tout simplement, et le spectateur se dit au final que rien ne vaudra une belle promenade dans les bois près des étangs solognots ; à condition de ne pas butter sur les clôtures que Nicolas Vanier dénonce en toute fin de L’École buissonnière. Le film atteindra sa cible car tout sera fait pour ça, et il remplira les salles pendant les vacances de la Toussaint… à condition qu’il ne fasse pas trop beau dehors…
F.Sabourin.
L’École buissonnière, en avant-première à Blois Cap’ciné, samedi 16 septembre à 14h45, en présence de l’équipe du film. 7,40 €. Renseignements & réservations : 02.54.90.53.56.
www.capcinema.com
Dimanche 17 septembre à 15h au Ciné Lumière de
Vierzon et 16h30 au CVL Palace de
Romorantin.