Le mouvement d’Emmanuel Macron connaît une première contestation interne. Les contestataires ne sont que quelques dizaines, mais ils font entendre leur mécontentement. Des adhérents de La République en Marche dénoncent un manque de démocratie interne et contestent devant le tribunal la validité des statuts du parti présidentiel. L’adoption des statuts de LREM, soumis au vote électronique des adhérents ne sera peut-être pas, comme prévu, une formalité.
Manque de démocratie
Photos : Arnaud Roy pour 37°
Une trentaine de militants sur 3000 comités locaux ont déposé un recours en référé devant le tribunal de grande Instance Créteil (Val-de-Marne). Ils demandent l’annulation du scrutin qui a démarré ce dimanche et se tient jusqu’au 30 juillet. L’audience de référé est fixée à 13 h 30 ce mardi 25 juillet. Ces militants en colère dénoncent un manque de démocratie interne. Ils estiment que les nouveaux statuts ont été soumis au vote sans tenir compte du délai légal prévu par les propres textes du parti. Ce vice de forme devrait être, à leurs yeux, suffisant pour obtenir en justice le report du vote en décembre. « Nous avons alerté les instances du parti en maintes reprises sans jamais obtenir de réponse », se plaignent-t-ils. « On est heureux qu’Emmanuel Macron soit arrivé à l’Elysée et maintenant que c’est fait En Marche! décide de changer de statuts. On s’est retrouvé avec des statuts, en quelque sorte, imposés par le QG. On leur a dit qu’on aimerait débattre, c’est la démocratie, c’est participatif, et on a eu une fin de non-recevoir », se plaint sur les plateaux télé Rémi Bouton, animateur du comité LREM Denfert.
Déjà, le 8 juillet, lors de la convention nationale du mouvement, certains participants s’étaient étonnés de ne pouvoir consulter un exemplaire intégral des futurs statuts. « Ce manque de démocratie interne est d’autant plus dénoncé que les nouveaux statuts ont été rédigés dans la précipitation, sans consultation approfondie des militants et soumis à leur vote au cœur de l’été » regrettent aujourd’hui les ceux qu’on ne désigne pas encore des « frondeurs ».
De son côté la direction du parti minimise cette colère. « Il y aura toujours des mécontents c’est la vie normale des organisations » explique la sénatrice de Paris, ex PS désormais LREM Bariza Khiari renouvelable qui ne se représente pas et déléguée nationale de la République en marche ! Sans doute mais on peut rêver meilleure publicité pour un mouvement tout neuf qui se veut « différent ».
F.C.