Jean-Pierre Sueur a deux amours: le Parlement qui fait la loi, et le Loiret qu’il connait sur le bout des doigts. Le sénateur sortant socialiste – ce n’est une surprise pour personne – a décidé de se représenter. Pour un troisième mandat le 24 septembre. “Je suis plein de dynamisme et j’ai plus que jamais le désir d’oeuvrer”. Pour solliciter les suffrages des 1 671 grands électeurs du Loiret, l’ancien maire d’Orléans ne met pas son drapeau dans sa poche.
Jean-Pierre Sueur (PS), candidat à un troisième mandat.
Il est soutenu par le Parti socialiste et trois de ses quatre coéquipiers sont comme lui au PS. “Je préfère rester moi-même”. Jean-Pierre Sueur, dernier parlementaire PS du Loiret, ne cache pas que certains proches lui ont conseillé de “changer d’étiquette“. D’ailleurs, il a beaucoup d’amis chez Macron, au Sénat et dans le Loiret. Mais il croit toujours qu’il y a “une gauche et une droite” et lui reste ancré dans une gauche “moderne, social-démocrate et européenne”. Rocardien de toujours, Jean-Pierre Sueur cite dans son Panthéon socialiste, Mendes, Rocard et Delors. Sans oublier François Mitterrand dont il fut le secrétaire d’Etat aux Collectivités locales.
“Les grands électeurs savent”
Jean-Pierre Sueur et ses co-listiers. De gauche à droite, Bernard Delaveau, Anne Besnier, et Denis Thion.
Lorsqu’on évoque l’âge du capitaine, Jean-Pierre Sueur, 70 ans, répond sans ambages, “je suis bien plus en forme qu’à d’autres périodes de ma vie politique”. Ne risque-t-il pas d’être victime du dégagisme dont les électeurs ont fait preuve aux législatives? “Je ne suis pas pour le jeunisme et pour le dégagisme” et il prend l’exemple du Sénat romain où siégeaient justement des sages blanchis sous le harnais. Et sa colistière Anne Besnier de souligner que les grands électeurs du 24 septembre sont pour la plupart issus du scrutin des municipales de 2014. Bernard Delaveau ajoute: “les grands électeurs savent le travail qui a été fait et la valeur de l’homme”.
40 rapports sous la mandature
Quant à son bilan, personne, que ce soit parmi ses amis ou ses adversaires politiques, ne peut nier l’implication de ce bourreau de travail. Tour à tour président de la commission des lois sous le sénat à gauche puis vice-président, Jean-Pierre Sueur affiche 40 rapports sous la dernière mandature (jihadisme, justice, sondages…) et une palanquée d’interventions et de questions au gouvernement. “Un mot dans la loi peut changer la vie des gens”, dit-il de son travail sénatorial. Il le dit et le répète aux citoyens des 326 communes du Loiret qu’il connait par coeur de la plus petite à la métropole d’Orléans. Les deux amendements dont il est le plus fier? Justement celui a fait d’Orléans une métropole pour lequel il a bataillé avec Olivier Carré et Serge Grouard à l’Assemblée. Et celui qui a changé le Centre en Centre-Val de Loire, “avec François Bonneau et Serge Grouard”.
Bâtir des consensus
Jean-Pierre Sueur en piste pour un troisième mandat de sénateur.
“Au Sénat on a réussi à bâtir des consensus”, souligne Jean-Pierre Sueur qui cite souvent Jacqueline Gourault (MoDem) qui lui a, en somme, succédé au ministère de l’Intérieur en charge des territoires. S’il est réélu comment se situera-il vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron? “Je voterai pour tout ce qui ira dans le bon sens”, comme cette loi sur la moralisation de la vie politique qui vient de passer au Sénat.
Enfin à propos de ses concurrents de droite dont les listes se multiplient, Jean-Pierre Sueur qui avait été élu au premier tour en 2011 (après un premier mandat obtenu en 2001) a la réaction ironique: “la nuit pour m’endormir comme on compte les moutons, je compte les listes de droite…”.
Ch.B
La liste de Jean-Pierre Sueur au élections sénatoriale du 27 septembre, échantillon géographique du Loiret rural.
- Anne Leclercq (PS), vice-présidente du conseil régional, adjointe au maire d’Ouzouer-sur-Thrésée. Agricultrice, éleveuse bio.
- Denis Thion (Sans étiquette), maire de Courcelles, 1er vice-président du pays de Beauce-Gâtinais en Pithiverais. Ancien directeur d’une organisation humanitaire.
- Anne Besnier (PS), vice-présidente du conseil régional, vice-présidente de la Communauté de communes des Loges (40 000 habitants), ancienne maire de Fay-aux-Loges. retraitée, ancienne salariée du groupe Unisabi puis Mars.
- Bernard Delaveau (PS) maire de Poncourt (Gâtinais), vice-président de la communauté d’agglomération de Montargis, ancien directeur des Papillons Blancs d’Orléans. Secrétaire de l’Association des maires du Loiret.
- – En 2011, Jean-Pierre Sueur avait été élu au 1er tour avec 51,15% des voix (780 voix). Eric Doligé (UMP) et Jean-Noël Cardoux (UMP) avaient été élus au second tour avec 53,22% et 45,38% des suffrages des grands électeurs (1550).