Alors que Jean-Luc Mélenchon cherche encore ses signatures, (le Conseil constitutionnel n’en a validé que 432 pour lui à ce jour) François Asselineau, 59 ans, candidat de l’Union populaire républicaine (UPR), a décroché le droit d’être candidat à l’élection présidentielle. Le dernier décompte du Conseil constitutionnel lui reconnait 524 parrainages dont 15 de la région Centre-Val de Loire. Une belle victoire pour celui qui n’en n’avait obtenu au total que 17 lors de sa première tentative en 2012.
Mais qui c’est celui-là ?
Cet inconnu a fait campagne à sa manière, sans bruit mais de façon très efficace. Avec le soutien de 200 militants convaincus et très actifs, il est parvenu à faire placarder son visage dans les grandes villes et dans les zones rurales. À Paris on l’appelle le « candidats de boîtes aux lettres » car aucune des grosses bornes jaunes n’a échappé à sa binette aux cheveux blancs. Cela fait bien un mois que chaque passant se demande : « Mais qui c’est celui-là ? ».
Passé par HEC, inspecteur général des finances, sorti second de l’ENA, il a effectué un parcours classique pour un haut fonctionnaire. Parisien de naissance il a opté pour Bercy avant de rejoindre les cabinets ministériels, directeur de cabinet de Françoise de Panafieu, ministre du Tourisme de 1995 à 1996 puis conseiller du ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette entre 1996 et 1997. Charles Pasqua, président du Conseil général des Hauts-de-Seine en fait ensuite son directeur de cabinet de 2000 à 2004.
Les élections le tentent alors. En 2001 il obtient son premier et seul mandat, conseiller de Paris, grâce à ses 11,86% aux municipales dans le XIXe arrondissement. Il y siège jusqu’en 2008.
L’UPR, “5ème parti de France”, selon François Asselineau
Après un court passage de deux ans à l’UMP (2004-2006), il le quitte car il ne partage pas sa ligne européenne et son alignement sur les États-Unis. Dès 2007, il crée son parti, l‘UPR,sur la base d’une volonté de sortir de l’Union européenne. Il revendique actuellement 16.000 adhérents, ce qui en ferait “le 5e parti de France”, selon son fondateur. Le mouvement souverainiste, bien que classé dans les partis “divers” par le ministère de l’Intérieur a des points de convergence avec certaines formations d’extrême droite, bien qu’il se défende d’avoir des idées similaires à celles du Front national. « Je pense que nous sommes les opposants les plus résolus au FN. Le FN ne propose pas de sortir de l’UE. Nous, nous voulons également sortir de l’OTAN, le Front national n’en parle jamais. J’ajoute aussi que le Front national s’inscrit dans ce que nous dénonçons fondamentalement, c’est-à-dire le choc des civilisations ».
Ni « populiste », ni « poujadiste » François Asselineau, fait campagne sur la sortie de l’ Union européenne, de l’euro et de l’Otan ce qui améliorerait, de son point de vue, notre économie, l’emploi et la sécurité. Il affirme présenter le même programme qu’en 2012, s’être inspiré du Conseil national de la Résistance pour le bâtir.
Adepte des réseaux sociaux, il compte 30.000 abonnés sur sa chaîne YouTube et organise régulièrement des conférences via des Facebook Live, compte bien être la surprise de ce scrutin. “Quand j’ai terminé deuxième à HEC, personne ne m’avait vu venir. Quand je suis entré à l’ENA, personne ne m’avait vu venir. Quand j’ai terminé vice-major de l’ENA, personne ne m’avait vu venir. Pareil quand j’ai été candidat… Quand je serai élu, personne ne m’aura vu venir », répète chaque fois qu’il le peut François Asselineau, qui n’entend plus être considéré comme un petit candidat.
F.C.
Centre-Val de Loire : les parrainages accordés à François Asselineau
Georges Orio, maire de Bossée (Indre-et-Loire), Pierre Sarreau, maire d’Etrechy (Cher), Jean-Paul Armand maire de Saint-Marcel (Indre), Jean-Pierre Pédard maire de Champellet (Indre) Jacques Duvivier maire de Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire), Alain Souvrain maire de Coulommiers-la-Tout (Loir-et-Cher), Guy Levêque maire de Preaux (Indre), Pierre Brodny maire de Saint-Jean-Saint-Germain (Indre-et-Loire), Michel Deniau maire d’Epuisay (Loir-et-Cher), Chantal Imbault, maire déléguée d’Outarville (Loiret), William Pelletier maire de Châteauneuf-sur-Cher (Cher), Christian Borgeais maire de Villiers (Indre), Michel Pionnier le-Poislay (Loir–et- Cher), Daniel Joly maire de Saint- Caprais (Cher), Thierry Catinat , maire délégué Le Malesherbois (Loiret)
Georges Orio : “Pourquoi j’ai parrainé François Asselineau”
« Maire rural de Bossée dans l’Indre-et-Loire, je suis apolitique et je me suis exprimé à titre personnel et non au nom du conseil municipal. Il n’est pas dit que je voterai pour lui. Des amis de Monsieur Asselineau m’ont bien vendu leur candidat. Cet homme a l’expérience des cabinets ministériels et de la politique. J’ai trouvé bien qu’il participe au débat démocratique que , comme l’on dit « les petits candidats » puissent s’exprimer ».
Parrainages validés à ce jour :
En tout 9.223 sur 42.000
Nathalie Arthaud 593, François Asselineau 524, Nicolas Dupont-Aignan : 623, François Fillon 2.111, Benoît Hamon 1.317, Marine Le Pen 577, Emmanuel Macron 1.266.
N’ont pas encore atteints les 500 parrainages obligatoires mais sont encore dans la course : Jean-Luc Mélenchon 432, Philippe Poutou 245, Jacques Cheminade 397, Jean Lassalle 289.